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Aurore Bergé a révélé que les femmes subissant des violences conjugales recevront de la CAF un soutien d’urgence. C’est l’une des déclarations que la ministre des Solidarités a faites au micro de France Inter le 20 novembre dernier. Cela dit, plusieurs interrogations se posent concernant cette mesure décidée et votée par l’Assemblée nationale.
Violences conjugales : un fléau qui ne faiblit pas
En France, les violences conjugales font de plus en plus de victimes parmi les femmes. C’est ce que révèlent les chiffres. En effet, d’après le ministère de l’Intérieur, elles étaient de 245 000 en 2022, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021.
Ce chiffre alarmant reflète une meilleure écoute des victimes qui osent porter plainte. Toutefois, cela représente aussi la persistance d’un mal qui n’épargne aucun milieu social. Face à cette situation, Aurore Bergé a réitéré la volonté du gouvernement de combattre les violences faites aux femmes.
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La ministre des Solidarités et des Familles a rappelé que c’était une grande cause nationale depuis 2017. La femme politique a aussi balayé toute idée d’« impuissance » des pouvoirs publics. Néanmoins, Aurore Bergé a reconnu la nécessité de renforcer les mesures de prévention.
Quelle est sa stratégie pour lutter contre ce fléau ? Une aide d’urgence versée par la CAF aux femmes victimes de violences conjugales, déjà votée par l’Assemblée nationale.
Une aide versée par la CAF dès le 1er décembre
Si la mesure pourrait réjouir certaines femmes, comment fonctionne-t-elle ? Au micro de France Inter, Aurore Bergé a déclaré :
« À partir du 1er décembre, dans toutes les CAF du pays, une femme victime de violences conjugales pourra demander une aide d’urgence qui lui sera automatiquement versée. »
Pour ce faire, il suffit que les victimes contactent leur CAF. Comment ? Elles ont 3 possibilités :
- Par téléphone
- En ligne sur leur espace particulier de la CAF
- En se rendant dans une agence
Selon Aurore Bergé, cette mesure sera donc effective très prochainement. Pourquoi cette aide d’urgence ? La ministre des Solidarités a expliqué à nos confrères du service public :
« Les femmes victimes de violences conjugales font en moyenne 7 allers retours avant de partir définitivement ».
Comme l’a rapporté un article de Midi Libre publié le 20 novembre dernier, cette aide vise à :
« Accompagner et soutenir les femmes qui souhaitent se défaire d’une quelconque emprise. »
D’ailleurs, à combien s’élève ce coup de pouce ? La ministre a annoncé que l’aide sera d’au moins 600 euros et va garantir le financement des premières semaines de la femme hors du foyer. Au moins, car le montant peut varier selon les situations de chacune.
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Une mesure qui ne fait pas vraiment l’unanimité
Quid des preuves des violences conjugales ? Durant son entretien, la ministre Aurore Bergé n’a pas levé le doute sur les modalités. Toutefois, on imagine que la CAF voudrait sans doute vérifier les faits. Le cas échéant, quelles pourraient être les pièces à fournir pour attester des violences subies ?
On pourrait notamment s’attendre que la Caisse d’allocations familiales demande :
- Une copie de la plainte pour violence conjugale
- Un certificat médical
- Des témoignages de voisins, d’amis, de famille ou de professionnels témoins
"Les femmes victimes de violences conjugales font en moyenne 7 allers retours avant de partir définitivement.
Dès le 1er décembre, partout en France, elles auront accès à une aide d'urgence délivrée par les CAF. Simple, rapide, pour être là au bon moment." pic.twitter.com/Ea8s6dhmZt
— Aurore Bergé (@auroreberge) November 20, 2023
Pour information, sur son compte X, Aurore Bergé a publié son annonce concernant cette nouvelle allocation de la CAF. Les réactions étaient alors mitigées : certains saluent cette initiative tandis que d’autres estiment que ce n’est pas la bonne solution.
En effet, l’aide n’étant pas mensuelle, les 600 euros seront vite dépensés après une semaine hors du foyer. Beaucoup proposent plutôt de faire partir le conjoint violent. Voici quelques commentaires qu’on peut lire sous le post de la ministre des Solidarités :
« La loi ne dit-elle pas non plus que c’est au mari violent de quitter le domicile ? » ou encore « Il ne faut pas les aider à partir en leur faisant l’aumône, il faut virer, incarner, éloigner le taré qui les frappe ! »