« J’avais peur pour ma vie » : Eddy de Pretto sans filtres sur la période de cyberharcèlement qu’il a vécu

Eddy de Pretto aborde à nouveau son expérience de cyberharcèlement. Retour sur ce procès qui a conduit à la condamnation de 11 personnes.

© Getty Images

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Plonger dans la sphère de la célébrité expose souvent à des risques, surtout avec la montée du cyberharcèlement. À l’approche du dévoilement de son troisième album, Crash Cœur, le 17 novembre, Eddy de Pretto revient sur son procès.

Le chanteur partage son expérience dans une interview exclusive accordée à Paris Match le 16 novembre. Un aperçu perspicace de son vécu et de la réalité parfois sombre de la notoriété. On fait le point sur tout cela dans cet article.

Le nouvel album d’Eddy de Pretto

Ce jeudi 16 novembre, auprès de Paris Match, Eddy de Pretto a évoqué son troisième album, Crash cœur, lors d’une interview avec Clémence Duraton. Publié sous Otterped Records, l’album est officiellement lancé le 17 novembre 2033.

L’artiste prévoit aussi une tournée le 23 février 2024 à Paris, les 4 et 5 avril à l’Olympia. Interrogé sur le choix de ses modèles, Verlaine, Rimbaud, et RuPaul, qui ouvrent l’album avec R + V, Eddy de Pretto a donné une explication inspirante.

« Ils ont tous incarné un vent nouveau dans leur silhouette, leur discours, leur musique… Ils ont bousculé les marges d’une société ­normalisée pour faire accepter ce qui ne l’aurait jamais été sans eux. Leurs prises de position m’ont permis de dire ce que je ­voulais librement. Et on constate la différence », dit-il.

Clémence Duraton questionne également la moindre revendication dans l’écriture du chanteur. Il répond que tout en affirmant son identité, il aspire à être perçu avant tout comme « un auteur, un interprète ». Eddy de Pretto est confiant pour l’avenir.

« Maintenant qu’on me connaît, je peux raconter mes envies, mes peurs, sans avoir à ­préciser qui je suis et rappeler mes convictions à chaque phrase », a-t-il confié sans filtre.

 

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« J’avais peur pour ma vie »

Au cours de son entretien avec Paris Match, Clémence Duraton a interrogé Eddy de Pretto sur ses motivations à porter plainte, un an plus tôt.

« Vos cyberharceleurs ont été jugés. Qu’est-ce qui vous a poussé à aller jusqu’au tribunal ? », a-t-elle demandé à l’artiste.

Lorsque le chanteur a déposé sa plainte, les services spécialisés dans le cyberharcèlement étaient récents. En revanche, les circonstances l’ont convaincu que c’était nécessaire.

« J’avais peur pour ma vie, déjà. (…). Les faits étaient tels que je me suis dit que ça sortait du cadre, ce n’était pas à moi de régler ça sur les réseaux sociaux », a-t-il confié.

Malgré des conseils simplistes comme

« Tu coupes ton téléphone et ça n’existe plus »

Eddy de Pretto s’est montré déterminé. 11 des prévenus ont été condamnés, un premier pas même s’il n’est pas totalement satisfaisant sur les 3 000 cas concernés. Pour lui, c’est une victoire.

En effet, il a contribué à dénoncer le lynchage numérique en raison des engagements publics, de l’orientation, ou de la personnalité d’une personne. Cette affaire a contribué à l’édification jurisprudentielle contre les discriminations et le harcèlement de meute en ligne.

Un procès qui a changé sa vie

Tout a commencé en juin 2021, lors du festival Qui va piano va sano. Ce jour-là, Eddy de Pretto a chanté À quoi bon à l’église Saint-Eustache. L’artiste a alors abordé la difficulté de concilier son orientation et la religion.

Toutefois, cette prestation a déclenché une avalanche de plus de 3 000 messages. Pour la plupart, il était question d’insultes homophobes comme :

« À bas la République qui nous fabrique des sous-hommes de cette espèce. »

Certains commentaires haineux parlent de punition divine :

« Nous serons là à chaque date pour te rappeler que l’armée de Dieu ne laisse pas ce genre de blasphème impuni. »

Eddy de Pretto
Eddy de Pretto au Festival du Cinéma Américain de Deauville le 10 septembre 2022 – Crédits photos : Getty Images

Eddy de Pretto a même reçu des menaces de mort. Sans surprise, ces commentaires haineux ont profondément traumatisé l’artiste.

« J’ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (…) des troubles dépressifs, je n’arrivais pas à comprendre cette violence », a-t-il raconté au sujet de ses tourments.

Face à cette hostilité, le chanteur a engagé un garde du corps et a déposé une plainte. 17 personnes ont été interpellées et jugées pour harcèlement en ligne le 3 octobre 2022. Ces événements ont marqué un tournant dans la vie du chanteur.

En effet, il comprend l’importance de la santé mentale. Eddy de Pretto veut désormais tourner la page et privilégier une approche plus saine et positive de sa vie artistique. Ainsi, dans son dernier album, il a choisi d’adopter une perspective plus optimiste.

Sources : mradio.fr, voici.fr

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