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Selon l’Insee, les 10 % de Français les plus aisés gagnent en moyenne 3,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres. C’est sa dernière étude sur la structure et la distribution des revenus pour l’année 2020 qui démontre cet écart. Elle détaille aussi les écarts de salaires sur différentes échelles.
Écarts de salaires entre les villes
En 2020, les plus modestes gagnaient au maximum un revenu médian de 993 euros. Quant aux plus aisés, ils touchaient 3 327 euros maximum. Pour une personne seule, le revenu médian était de 1 867 euros par mois, après impôts et prestations sociales.
Cependant, l’Observatoire des inégalités démontre que les écarts de salaires sont bien plus importants dans certaines villes et départements de France. Le degré le plus élevé d’inégalité entre ces deux déciles de revenus est dans la ville de Neuilly-sur-Seine (92). C’est selon une comparaison entre les communes de plus de 20 000 habitants.
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En effet, dans cette commune de l’Ouest parisien, le revenu médian est de 3 798 euros par mois. Au minimum, les 10 % de Neuilléens les plus aisés perçoivent 9 798 euros. De leur côté, les plus pauvres touchent 1 248 euros au minimum. Un écart de 7,9 donc.
À Paris, l’écart est de 6,2 alors qu’à Thionville (57) et Annemasse (74), l’écart est de 5,3. À Boulogne-Billancourt (92), cet écart de salaire est de 5,2.
Dans les villes les plus égalitaires
Par contre, dans les villes les plus égalitaires, les écarts de salaires ne vont pas au-delà des 3, comme c’est le cas de Beaupréau-en-Mauges. D’ailleurs, le Maine-et-Loire est la ville la plus égalitaire de l’Hexagone en termes de répartition de revenus.
Son revenu médian est de 1 768 euros pour un revenu minimum de 2 630 euros pour les plus aisés. Ces derniers sont seulement à 2,2 différences des plus modestes qui gagnent 1 1178 euros minimums. Cela signifie-t-il que le revenu partageant la population en deux parties égales est plus élevé dans les villes au niveau d’inégalité moins grand ?
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En tout cas, dans le top 20 des communes les plus égalitaires, le revenu médian moyen est de 1 823 euros par mois. C’est-à-dire légèrement en dessous de la moyenne nationale qui est de 1 867 euros. Dans les communes inégalitaires par contre, ce revenu médian est plus élevé.
En effet, dans le top 20, ce revenu atteint en moyenne 2 470 euros. Autrement dit, 32 % de plus que la moyenne nationale. C’est donc dans les communes où les habitants médians sont les plus aisés que les écarts de salaires sont les plus importants.
Citons tout de même des exceptions comme Annemasse (74) où il y a un fort taux d’inégalité de 5,3. Dans cette ville, le revenu médian est de 1 811 euros, en dessous de la moyenne nationale donc. À Saint-Denis de la Réunion, l’écart de salaire est aussi élevé, soit de 4,5.
Le revenu médian y est par contre très faible puisqu’il est de 1 481 euros. Dans ces villes inégalitaires, les habitants médians sont pauvres.
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Des villes égalitaires avec des écarts faibles
Notons cependant qu’il existe des villes égalitaires pauvres avec des écarts de salaires faibles entre les deux déciles. Exemple, La Chapelle-sur-Erdre de la Loire-Atlantique où l’écart est de 2,8 et où le revenu médian est de 2 275 euros. Un revenu médian plus élevé donc.
À Vertou, une ville du même département, le revenu médian est de 2 228 euros pour un écart de 2,8. Bien que ces communes fassent exception, l’égalité s’y fait par le haut. Généralement, dans les communes égalitaires, ce sont les plus riches qui le sont moins qu’ailleurs, mais pas les plus modestes.
Parmi les 20 villes les plus égalitaires, quatre seulement affichent un revenu du décile des riches en dessus de la moyenne nationale. Il s’agit des Pennes-Mirabeau (13), de Saint-Médard-en-Jalles (33), La Chapelle-sur-Erdre (44) et de Vertou (44).
Par contre, les 20 villes inégalitaires ont toutes un décile de revenus aisés supérieur à la moyenne nationale. L’attirance des plus riches sur villes dynamiques et leur participation à l’activité économique locale pourraient expliquer cela. Ce qui n’est pas le cas des communes égalitaires qui offrent moins d’opportunités pour s’enrichir.
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Les écarts de salaires dans les départements
Dans les départements de France, il y a également cette même tendance. Par exemple, les départements d’Île-de-France, de la Haute-Savoie, de l’Ain, du Rhône, et de Haut-Rhin sont parmi les plus riches. Cependant, ils font aussi partie de ceux ayant les plus importants écarts de salaires entre les déciles plus pauvres et plus riches.
Ceux du centre de la France sont en revanche égalitaires avec des revenus médians qui ne dépassent pas les 1 800 euros mensuels. Exception faite des départements de l’ouest du golfe du Lion ou celui de la Seine-Saint-Denis en Île-de-France qui, eux, sont inégalitaires.
Celui de la Seine-Saint-Denis est celui ayant le revenu médian le plus bas de France avec 1 539 euros. L’écart y est très élevé entre les deux déciles extrêmes, soit de 3,8. Inversement, les départements de l’ouest, notamment les Bretons, sont dans l’ensemble plus riche que la moyenne avec des niveaux d’inégalité plus bas.