RSA contre travail : 1 500 bénéficiaires de la Somme vont expérimenter le dispositif

Annoncé depuis plusieurs mois, le RSA sous conditions est déjà expérimenté dans le département de la Somme.

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En France, nous pouvons compter un solide système de protection sociale. Soins remboursés, allocations destinées aux familles, assurance chôme et même plusieurs minimas sociaux, comme le RSA. Mais depuis quelque temps, le gouvernement entend durcir les conditions d’accès au revenu de solidarité active. L’objectif ? Remettre la France au travail. Et pour ce faire, les pouvoirs publics expérimentent en ce moment même une nouvelle mesure. Dans les Somme, pour 1 500 bénéficiaires, il faudrait désormais faire 15 à 20 h d’activité professionnelle pour percevoir cette prestation. Ainsi, Stéphane Haussoulier, président du Conseil départemental, a pris la parole dans la presse pour présenter ce dispositif.

Le RSA contre travail mis en place dans la Somme

La phase d’expérimentation devrait commencer dès le mois prochain. Stéphane Haussoulier attend simplement que le préfet officialise l’entrée en vigueur de la mesure. Néanmoins, le RSA contre travail ne va pas concerner tous les allocataires. Seuls 1 500 d’entre eux devront participer à cette nouvelle opération.

RSA : mise en travail ou insertion ?

Depuis que le RSA sous conditions a fait son entrée dans le débat public, il a suscité de nombreuses polémiques. Ainsi, il y a près d’un an, Elisabeth Borne avait décrit le dispositif de façon légèrement différente.  Selon elle, il s’agissait de :

« Participer à des ateliers dans lesquels on peut faire un bilan personnalisé. Cela peut permettre d’identifier les freins à l’emploi, comme des problèmes de santé, et de proposer une prestation. Ou bien aider à faire un CV et apprendre à se présenter devant un employeur. Ou encore découvrir des métiers grâce à des immersions en entreprise, puis, financer une formation professionnelle. »

Pour le président du conseil départemental de la Somme, le RSA sous conditions, il s’agit bien de régler le problème des offres d’emploi non pourvues sur le territoire.

« Le retour à l’emploi de celles et ceux qui peuvent travailler est une priorité parce qu’il y a de l’emploi. »

Dans cet esprit, le Directeur territorial de Pôle, Benoît Petit emploi a indiqué que les bénéficiaires concernés auraient droit à un accompagnement.

« On sait que ce n’est pas si simple que ça de remettre au travail des gens qui ont parfois été éloignés longtemps du travail. »

Qui sera exclus du dispositif ?

Les bénéficiaires du RSA ayant des problèmes de mobilité, des handicaps ou encore des enfants à charge n’auront pas d’obligation d’effectuer ses 15 à 20 h en entreprise. D’après les pouvoirs publics, les personnes n’ayant pas la possibilité de trouver un mode de garde resteront aussi non concernés par cette mesure.

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RSA : sortir de la pauvreté

Pour Stéphane Haussoulier, ces nouvelles conditions représentent avant tout une opprotunités pour les bénéficiaires.

« Recevez la main qui est tendue. On vit mal avec le RSA. On survit avec les allocations chômage. On ne fait pas de projets avec ça. » 

Remettre les allocataires au travail devraient donc leur permettre d’améliorer leur situation financière. Mais aussi de retrouver leur place dans la société.

« Ce n’est pas dans l’inactivité qu’on arrive à être utile. » 

Le président du conseil départemental de la Somme dénonce également des fraudes. En effet, certains bénéficiaires du RSA font des heures de travail non-déclarées, pour conserver leurs prestations sociales.

« Ce n’est pas normal. Je vous le dis, il y aura de plus en plus de contrôles. »

Alors que le climat social devient incandescent en France, Stéphane Haussoulier n’hésite pas à faire le lien entre RSA et pensions.

« Pourquoi les gens qui devaient travailler jusqu’à 62 ans, vivent encore moins bien de travailler jusqu’à 64 ans ? Tout simplement parce que certains, qui travaillent dur, estiment que des gens ne font pas d’efforts. Si ceux, qui, aujourd’hui pourraient travailler, travaillaient tous, peut-être que les régimes sociaux ne seraient pas en déséquilibre. »

Comment ça marche ?

Concrètement, les bénéficiaires du RSA, concerné par ces 15 à 20 h de travail bénéficieront d’un accompagnement renforcé.

« Le Département a reçu des moyens de l’Etat pour être aux côtés de Pôle emploi et recruter des professionnels qui mèneront des actions collectives. »

En effet, dans la Somme 20 % des allocataires de cette prestation ont moins de vingt ans. Une situation que les pouvoirs publics ont du mal à accepter.

« Pour eux, ce n’est pas le retour au travail, c’est l’aller au travail qu’on est en train d’espérer. »

RSA sous conditions : un territoire qui propose des opportunités

Pour Stéphane Haussoulier, ce constat ne peut pas durer. En effet, d’après lui, il existe de nombreuses entreprises qui cherchent à recruter dans la Somme.

« Des emplois sont accessibles, sans compétences particulières. D’autres, avec une formation qu’on est capable de financer, sont accessibles à des personnes qui n’ont pas forcément d’expérience. »

Il reconnait toutefois que certains employeurs ont des exigences trop élevées, au regard des rémunérations et avantages qu’ils proposent.

Sources : actu.fr

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