RSA contre travail : comment va se dérouler le nouveau dispositif ?

Le gouvernement a annoncé des changements à venir pour le RSA et Pôle emploi avec la création d'une nouvelle entité : France Travail.

© Crédits photos : Getty Images

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Dans un contexte social plutôt tendu, le gouvernement continue à prévoir de nombreux projets de réforme de notre système de protection sociale. Après les retraites, les pouvoirs publics ont ainsi un autre dispositif : France Travail. L’objectif ? Remobiliser les Français sans emploi, pour les accompagner vers une reprise d’activité. En effet, le plein emploi fait partie des grands objectifs du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, à l’horizon 2027. Or, cette refonte, déployée peu à peu sur le territoire national, aura des conséquences sur les modalités d’accès au RSA. Pour préciser les évolutions à venir, le haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy a accordé à entretien à Ouest-France.

RSA : à quoi s’attendre ?

Le concept de France Travail vise à mieux suivre les bénéficiaires du revenu de solidarité active. Cela implique notamment la mise en place de nouvelles conditions à satisfaire pour recevoir les versements. Actuellement, ce dispositif autour d’un RSA fait l’objet d’une expérimentation plusieurs départements français.

« Nous avons pris 19 territoires volontaires pilotes, au niveau des bassins d’emploi. On cherche à toucher 100 % des allocataires du RSA. Il faut savoir que de temps en temps, certains sont au RSA depuis 15 ou 20 ans. Il faudra faire le point avec eux et définir quelle sera la réponse nécessaire. »

Bien sûr, Thibaut Guilluy rappelle que certains allocataires perçoivent le RSA tout en essayant de se remettre sur le marché du travail.

« Il y a 25 % des allocataires du RSA qui travaillent. Un certain nombre ont créé leur entreprise. C’est parfois précaire, mais ils sont dans une dynamique. Cela n’a rien à voir avec une personne qui est sans activité depuis 20 ans et qui va avoir des enjeux de santé ou de remobilisation très importants. »

Mais l’obligation, pour les bénéficiaires du RSA, de passer 15 à 20 h en formation ou en entreprise, soulève une question. Face à une telle annonce, de nombreux commentateurs ont dénoncé une mise au travail, sans une vraie rémunération à la hauteur des tâches effectuées…

« Tout travail mérite salaire. Ça ne va pas changer ! »

Pourtant, celui qui pilote la mise en oeuvre de France Travail a tenu à rassurer l’opinion publique.

« Je n’ai pas en tête des propositions qui viseraient à supprimer le Code du travail français. »

Ainsi, il estime que le RSA, en soi, ne constitue pas un niveau de ressources enviable ou suffisant. Dans cet esprit, il indique que la meilleure chose à faire, est de les guider vers le marché de l’emploi.

« Il y a déjà une responsabilité de la personne de s’impliquer dans son parcours d’insertion. On ne peut pas réinsérer les gens contre leur gré. »

Mais dans le cadre de la refonte, prévu par le gouvernement, ceux qui perçoivent le RSA feront aussi l’objet d’un suivi personnalisé. De nos jours, 60 % d’entre eux ne font pas partie des chômeurs inscrits à Pôle Emploi. À présent, ils auront le droit à un accompagnement renforcé, tout comme les autres demandeurs d’emploi.

« Selon la Cour des comptes, nous avons aujourd’hui trois contacts par an en moyenne pour un allocataire du RSA, mails compris. Comment voulez-vous vous en sortir dans la vie ? Nous allons mettre les moyens. Nous allons investir pour mobiliser des conseillers qui suivront les personnes de façon personnalisée. Pas 500 bénéficiaires à suivre chacun, mais plutôt 50. On va investir dans la résolution des problèmes de santé, de mobilité et de formation. »

D’après Thibaut Guilluy, il n’y a rien à craindre, sauf pour ceux qui n’auraient pas envie de travailler.

« La contrepartie, c’est que la personne suivie soit présente et s’implique. Si elle n’est pas là le lundi, mardi et mercredi, il faudra qu’elle s’attende à ce que le jeudi, elle soit convoquée. Et qu’on lui demande des comptes. Ceux qui ont d’autres agendas que celui de s’insérer, effectivement, cela va peut-être les ennuyer un peu. »

Sources : ouest-france.fr

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