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Mardi 10 janvier 2023, Élisabeth Borne a annoncé les dispositions de la nouvelle réforme des retraites. Cette dernière doit en effet relever l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Cela dit, l’obtention d’une pension à taux plein nécessite une prise en compte du critère de la durée de cotisation.
Retraites : la durée de cotisation modifiée
Lors de la présentation de la nouvelle réforme des retraites, le nouvel âge légal de départ retenait toutes les attentions. Cependant, pour espérer obtenir une pension à taux plein, sans décote, il faut également prendre en compte la durée de cotisation.
Cela étant, la nouvelle réforme modifie également cette durée de cotisation. Si aujourd’hui, elle est de 42 ans, soit 168 trimestres, elle va passer à 43 ans d’ici 2027, soit 172 trimestres. Cela dit, les personnes salariées atteignant l’âge de 64 ans et ayant accumulé leurs 172 trimestres obtiennent ainsi une retraite à taux plein.
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Qu’en est-il des autres qui ont 64 ans ou plus et qui n’ont pas encore tous leurs trimestres ? Eh bien, elles devront poursuivre leur activité jusqu’à ce qu’elles atteignent les 172 trimestres. De même, ceux qui ont tous leurs trimestres avant leurs 64 ans devront travailler jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge légal de départ.
Un régime d’exception pour certaines personnes
Néanmoins, malgré tout, certaines personnes peuvent partir avant 64 ans avec une retraite à taux plein. Elles bénéficient d’un régime d’exception. Il s’agit des personnes qui ont eu des carrières très longues, des invalides ou des handicapées.
Il en va de même pour les personnes ayant exercé un métier pénible qui pourront bénéficier d’un départ anticipé à 62 ans. En outre, on a maintenu l’annulation de la décote à 67 ans. En d’autres mots, une personne salariée qui n’a pas tous ses trimestres pourra obtenir malgré tout une retraite à taux plein.
C’est-à-dire que si elle travaille jusqu’à ses 67 ans, elle percevra au moins 1 200 euros brut par mois. Il en est ainsi notamment des personnes à temps partiel. Ou de celles ayant eu des carrières hachées avec des périodes sans activité.
Les points clés de la réforme des retraites
En bref, voici ce qu’il faut retenir des annonces de la Première ministre :
- L’âge légal de départ à la retraite reculera de manière progressive à 64 ans, d’ici à 2030. Actuellement, cet âge est à 62 ans.
- La durée de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein sera à 43 ans. Cela se fera dès 2027 et de manière progressive également.
- La réforme des retraites actera l’extinction des principaux régimes spéciaux.
- Une pension minimale portée à environ 1 200 euros net par mois. Ceci vaut pour tous les seniors.
- La première journée de mobilisation syndicale contre le projet de réforme des retraites fixé au 19 janvier.
Redresser un régime en déficit
Pour l’exécutif, l’urgence est de redresser un régime pouvant afficher une vingtaine de milliards d’euros de déficits en 2030. Emmanuel Macron avait fait une déclaration à ce propos lors de son allocution du 31 décembre 2022.
« L’objectif est de consolider nos régimes de retraite par répartition qui, sans cela, seraient menacés, car nous continuons de financer à crédit », explique Emmanuel Macron
À en croire la Première ministre, le nombre de personnes qui cotisent baisse par rapport au nombre de seniors. Il s’agit là d’un fait, « pas un argument politique » a-t-elle dit mardi, lors d’une conférence de presse.
Le ministre de l’Économie quant à lui affirme que sans réforme des retraites, le régime :
« accusera 13,5 milliards d’euros de déficit en 2030 ».
Bruno Le Maire a ainsi assuré que la réforme :
« rapportera 17,7 milliards d’euros en 2030 aux caisses de retraite ».
Une cagnotte de 4,2 milliards d’euros
Toujours selon le ministre, l’exécutif aura à sa disposition une cagnotte de 4,2 milliards d’euros. Une cagnotte qui servira à financer des mesures d’accompagnement. De cette cagnotte, quelque 3,1 milliards d’euros vont servir à financer les départs à la retraite anticipée.
Les mesures coûteront pour leur part 1,7 milliard d’euros. C’est pour mieux prendre en compte la pénibilité et les carrières longues, couplées à la revalorisation des petites pensions pour les nouveaux pensionnés.
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Élisabeth Borne se dit consciente que ce projet suscite :
« des interrogations et des craintes chez les Français ».
Elle tenait donc à assurer qu’elle veut « y répondre et convaincre ». Mais aussi, elle a promis que cette réforme financera « exclusivement » les retraites des Français, « rien d’autre ».