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Le président Emmanuel Macron a fait savoir ce samedi que la réforme des retraites est « indispensable ». Il a affirmé que :
« travailler plus longtemps » était « le seul levier » pour faire face aux « besoins de financement massifs ».
Ces derniers mettant le système par répartition en danger.
La réforme des retraites, indispensable ?
Sur TF1, le président de la République a déclaré :
« nous devons faire cette réforme ».
En effet, selon lui, on laisserait le système par répartition en danger « si on ne la fait pas ». Il a insisté en disant que les besoins de financement sont massifs.
Ils vont continuer de s’accroître dans les prochaines années. C’est la raison pour laquelle Emmanuel Macron opte pour le fait de travailler plus longtemps comme seul levier. Pour rappel, le chef de l’État, lors de sa campagne présidentielle, avait défendu un report de l’âge légal à 65 ans.
Puis, une fois réélu, il a changé de ton et s’est ouvert à un recul à 64 ans. Couplé à une hausse de la durée de cotisation. Cette mesure se justifie d’abord par la perspective d’un retour durable des déficits.
Ces derniers dépasseraient 12 milliards d’euros à la fin de son quinquennat. Il y a aussi son refus de principe d’augmenter les cotisations ou de rogner les pensions des retraités.
Retraites : nous avons encore de la marge
Emmanuel Macron appelle les syndicats et patronats à enrichir cette réforme des retraites. Et ce, en plus de l’amender dans le cadre de la négociation en cours avec le gouvernement.
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Le président de la République n’a pas dévoilé les arbitrages finaux de l’exécutif. La Première ministre Élisabeth Borne devra les présenter aux alentours du 15 décembre prochain.
« C’est une réforme indispensable, mais il faut qu’elle soit tout à fait efficace, pour sauver le système par répartition, et il faut qu’elle soit juste », explique le président Macron.
Cela étant, Emmanuel Macron a tenu à souligner qu’en comparant la France avec tous ses voisins, nous avons de la marge. En effet, la France n’est pas le pays avec l’âge légal ou la durée de cotisation la plus longue.
Retraites : une année 2023 difficile
Au niveau de la conjoncture économique à venir, l’année 2023 serait un moment pour le moins difficile de notre histoire. C’est ce qu’a affirmé le chef de l’État.
Cela est dû au « ralentissement de l’économie mondiale », a-t-il affirmé samedi sur TF1. Il espère toutefois une reprise qui devrait arriver en 2024. À noter qu’Emmanuel Macron a récemment effectué une visite aux États-Unis.
Il a également déclaré être conscient :
« que les jours sont durs, que le coût de la vie pèse sur votre quotidien ».
Il a toutefois assuré que la France fait partie de ceux qui s’en sortent le mieux.
« On va continuer de tenir, on va absorber ce choc, et il faut maintenant relancer les choses, par les réformes sur le travail, l’éducation, la santé, les retraites — pour être plus forts ».
Emmanuel Macron a averti que l’année 2023 marquera un ralentissement de l’Économie mondiale. À en croire ses propos, c’est indéniable et :
« on le voit déjà poindre ».
D’ailleurs, toujours selon le chef de l’État, beaucoup entrent déjà en récession parmi nos voisins. Il propose donc de continuer le travail et de nous préparer à une reprise qui selon lui devrait arriver en 2024.
Quelques pistes de la réforme des retraites
La Première ministre a quant à elle affirmé dans Le Parisien que :
« la réforme s’appliquera à partir de 2023 ».
Elle concernera la génération née au deuxième semestre 1961. Élisabeth Borne présentera le projet le 15 décembre 2022 aux partenaires sociaux.
Voici quelques pistes :
Report progressif de l’âge du départ
Dans ce projet, le gouvernement propose un report progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans d’ici à 2031. Cet âge de départ est actuellement à 62 ans. La Première ministre affirme que ce report permettra de :
« ramener le système à l’équilibre dans les dix ans ».
« Les chiffres sont là, ils sont impeccables. On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 et continuera à se creuse si l’on ne fait rien ». Les mots d’Élisabeth Borne dans Le Parisien.
Elle assure toutefois qu’il est possible de discuter d’un autre chemin. Cependant, la Première ministre exclut d’emblée :
« de baisser le montant des retraites ou d’alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires ».
On l’a interrogé sur la possibilité d’un report de l’âge de départ à 64 ans. En contrepartie d’un allongement de la durée de cotisation. Réponse :
« Le gouvernement sera à l’écoute des propositions des uns et des autres ».
Assouplissement du principe des carrières longues
Le principe des carrières longues sera selon la Première ministre « maintenu ». Il sera même assoupli pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt. Ce principe permet de partir 2 ou 4 ans avant l’âge légal de la retraite.
Sur ce « très tôt », Élisabeth Borne s’explique en évoquant :
« la question des jobs d’été, qui sont aujourd’hui pris en compte ».
Mais aussi de l’âge auquel on a réellement commencé à travailler. Elle ajoute aussi vouloir, prendre en compte les périodes de congé parental dans le calcul de la durée de cotisation.
Par ailleurs, la Première ministre précise que pour une réforme juste, le gouvernement ne veut pas augmenter l’âge d’annulation de la décote. Cet âge restera à 67 ans.
Meilleure prise en compte de la pénibilité
Il y a 5 ans, on a supprimé 3 facteurs de risques dans la pénibilité. À savoir, le port de charges lourdes, posture pénible, vibrations mécaniques. La CFDT milite pour que l’on reprenne ces 3 facteurs de risques en compte.
De son côté, Élisabeth Borne affirme qu’il est encore possible d’améliorer les facteurs pris en compte. Notamment :
« pour renforcer la prévention de l’usure professionnelle ».
Le gouvernement maintient aussi sa volonté de supprimer la possibilité à certaines professions dans la fonction publique de partir plus tôt.
La fin des régimes spéciaux
Celle-ci ne concernera que les nouveaux recrutés, au nom de la « clause du grand-père ». Élisabeth Borne affirme qu’ils seront :
« affiliés au régime général d’assurance-vieillesse, comme tous les salariés du privé ».
Que se passera-t-il si l’on ne fait rien ? La Première ministre prévoit une dette supplémentaire de 100 milliards d’euros pour notre système de retraite dans les dix prochaines années.