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Depuis plusieurs semaines, le gouvernement et les parlementaires creusent différentes pistes pour boucler le budget 2025. En effet, le déficit du pays atteint un niveau critique. Il faut donc trouver un moyen de faire des économies. En augmentant les recettes et en réduisant les dépenses publiques. C’est dans ce contexte que le retour de la taxe d’habitation surgit dans le débat. Considérablement réduite depuis l’année dernière, elle ne concerne plus les résidences principales. Résultat ? Les finances des collectivités territoriales font grise mine.
Et pour cause : cet impôt local rapportait environ 15 milliards d’euros aux communes françaises. Et près de 7 milliards d’euros aux EPCI (Métropoles, communautés d’agglomération, communauté de commune, etc.). Ainsi, même si la taxe d’habitation s’applique toujours aux résidences secondaires. Ainsi qu’aux logements vacants, elle laisse un vide cruel dans les caisses. Or, les collectivités ont besoin de cet argent pour financer des services et des infrastructures (stades, écoles, etc.). Résultat ? Certains responsables politiques souhaitent maintenant qu’elle revienne pour tous…
Qui veut rétablir la taxe d’habitation sur les résidences principales ?
En premier lieu, citons le maire de Meaux, un certain Jean-François Copé.
« S’il faut recréer un impôt, c’est celui-là. », a précisé l’élu sur LCI, le 13 octobre dernier.
Et il n’est pas le seul à regretter la taxe d’habitation. Toujours pour des questions liées aux finances.
« Je pense que la disparition de la taxe d’habitation a été une erreur, voire une aberration. Nous nous retrouvons avec plus de la moitié des d’habitants de la commune qui ne paient pas cette taxe sur la localité. (…) Aujourd’hui, tout le monde est satisfait des infrastructures locales, les gymnases, les stades, les écoles, mais tout cela a un coût. Et il est légitime de participer à ce coût. », a déclaré Nicolas Isnard, maire de Salon-de-Provence, sur les ondes de France Bleue.
Même son de cloche dans La Tribune, pour Bertrand Hauchecorne. Mairie de Mareau-aux-Prés (Loire), il envisage la création d’un nouvel impôt local pour remplacer la taxe d’habitation. Pour plus de justice, il tiendrait compte des revenus des ménages. Avec l’idée de répartir les fonds entre diverses collectivités, selon les richesses dont elles disposent. Tandis qu’à gauche de l’échiquier politique, certains appellent à compenser en augmentant encore la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Et l’Association des maires de France voudrait qu’on mette en place une cotisation territoriale universelle. Cet impôt local supposerait aussi des plafonds de ressources. Pour que chacun paie selon ses moyens.
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Qu’en dit le gouvernement ?
Récemment, par le biais de son cabinet, Catherine Vautrin a démenti le retour de la taxe d’habitation. Désormais ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, elle semble ferme sur cette question.
« Il n’existe aucun projet de la ministre ou du gouvernement visant à instaurer un nouvel impôt local. »
Et cela alors même qu’elle avait suggéré une idée similaire lors du Comité des finances locales organisé le 7 octobre 2024.
« La ministre s’était montrée ouverte à un débat sur la fiscalité locale et pense que les collectivités doivent retrouver un pouvoir d’agir et une meilleure maîtrise de leurs recettes. », avait confié son cabinet au journal La Tribune.
De son côté, Laurent Saint-Martin se veut aussi rassurant. Le ministre du Budget ne paraît pas prêt à revenir sur la taxe d’habitation. Dernièrement, il a aussi exprimé son opposition à une hausse des taxes sur les assurances-vie.