Bientôt un chèque alimentaire à destination des ménages les plus modestes ?

Dans un contexte marqué par la hausse des prix, l'Institut Montaigne suggère de lancer un chèque alimentaire pour aider les Français.

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Ces deux dernières années, l’inflation a fait des ravages sur notre pouvoir d’achat. Résultat ? Beaucoup de Français ont tendance à se priver de certains aliments lorsqu’ils remplissent leur caddie. Faire l’impasse sur les viandes ou les légumes frais a fini par devenir une habitude pour certains consommateurs. Acheter des steaks qui n’en sont pas vraiment ou des huiles d’olive au rabais aussi. Voilà pourquoi l’idée d’un chèque alimentaire refait surface aujourd’hui.

Récemment, l’Institut Montaigne a tiré la sonnette d’alarme. Après 18 mois de travail, avec des grands groupes comme Sodexo, Bel ou Coopérative U, il a eu le temps de faire le tour de la question. Aussi, ce think tank, connu pour son positionnement libéral, fait 6 recommandations dans son dernier rapport. Un document inutile Fracture alimentaire, maux communs et remède collectif. Parmi ses conclusions ? La nécessité d’instaurer un chèque alimentaire. Et pas uniquement pour booster le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais bien pour les inciter à faire des achats plus sains dans les supermarchés. Un challenge dans une époque où la malbouffe règne encore en maître dans les rayons.

Qui pourrait obtenir ce chèque alimentaire ?

Récemment, plusieurs associations ont alerté sur les maladies causées par notre régime alimentaire. Sucre, gras, produits ultratransformés… Cette nourriture finit par avoir des impacts sur notre santé. Ce qui entraîne un coût important pour la collectivité. C’est autour de cet enjeu que l’Institut Montaigne a mené ses travaux. Dans cette veine, le chèque alimentaire doit pallier les dérives de l’industrie agroalimentaire, parfois dangereuses. Qui vend les meilleurs produits au prix fort.

« La responsabilité du bien-manger ne peut plus reposer sur les seules épaules du consommateur, car c’est devenu une question d’intérêt général. », note Marie-Pierre de Bailliencourt qui dirige l’Institut Montaigne.

Le Think tank a donc remis le chèque alimentaire sur le tapis. Rappelez-vous : en 2022 et en 2023, les pouvoirs publics ont souvent évoqué un dispositif du genre. Avant de mettre en place le trimestre anti-inflation. Bien moins contraignant pour les enseignes.  De nos jours, certaines collectivités ont lancé des coups de pouce pour les plus précaires. Mais rien n’existe à l’échelle nationale.

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Le chèque alimentaire suggéré par l’Institut Montaigne aurait un montant de 30 euros par mois. Et il se destinerait aux 4 millions de Français les pauvres. Avec une contrainte : il ne pourrait servir qu’à acheter des légumes ou des fruits.

« Cette mesure est importante à l’heure où les ménages les plus modestes consomment deux fois moins de fruits et légumes que le reste de la population. », précise Marie-Pierre Bailliencourt. 

Comment financer cette mesure ?

Alors que le gouvernement cherche à renflouer les caisses, on peut se demander s’il validera une nouvelle aide de ce genre. En réalité, le coût de ce chèque alimentaire se chiffre à hauteur de 1,4 milliard d’euros par an. Pour ménager les finances publiques, il faut donc s’appuyer sur des recettes. Qui viendront compenser cette dépense. Or, de nos jours, certains produits néfastes pour la santé bénéficient d’une TVA à 5,5 %. En remontant la taxe sur sucreries, pâtes à tartiner et biscuits, on pourrait dégager les fonds nécessaires.

« L’idée serait de revenir à un taux de TVA normal de 20 % pour tous. », indique Dominique Schelcher, directeur général de Système U.

Avec ce changement, l’État pourrait compter sur 1,2 milliard d’euros par en plus. Parfait pour lancer le chèque alimentaire. Voilà pourquoi l’Institut Montaigne conseille de tester cette mesure pendant les 3 prochaines années. Afin de s’assurer qu’elle soit réellement efficace.

Un chèque alimentaire pour faire reculer la malbouffe

Les pouvoirs publics utilisent souvent la fiscalité pour changer les comportements des citoyens. Aussi, l’Institut Montaigne suggère de faire de même avec les boissons sucrées. En remontant la taxe soda. À l’image de ce qui se fait déjà au Royaume-Uni. Pour rappel, en France, on distingue pas moins de 16 paliers de taxation. Résultat ? Les industriels ne réduisent pas les quantités de sucre présentes dans leurs produits.

« Le fait qu’il y ait juste deux niveaux d’imposition s’est soldé par une chute de plus de 30 % de la teneur en sucre des boissons. », ajoute Marie-Pierre Bailliencourt, au sujet de ce qui se passe en Angleterre.

Si le chèque alimentaire doit aider les clients à acheter plus de fruits et légumes, le think tank juge aussi que les entreprises ont une lourde responsabilité. Il faudrait donc une réglementation plus ferme sur le sucre utilisé dans l’industrie.

« La cible serait définie par les pouvoirs publics, comme lorsqu’il a été décidé de baisser le taux de sel dans les baguettes. », explique Dominique Schelcher.

Ainsi, les produits qui dépasseraient les taux prévus par la réglementation feraient l’objet d’une taxe supplémentaire. Avec des recettes allant jusqu’à 560 millions pour l’État. Une solution de plus pour financer le chèque alimentaire sans problème. Or, l’institut Montaigne pointe aussi le marketing des grandes surfaces. Qui n’hésitent pas à mettre la malbouffe en avant.

« Chez Système U, nous avons déjà réduit la place dévolue aux chewing-gums, pour implanter des gourdes de compote, des pochettes de fruits secs ou des barres de céréales. », se défend Dominique Schelcher. 

Pour éviter de tenter les plus jeunes, le think tank recommande également de réglementer la réclame sur les sodas sucrés et édulcorés. En interdisant les spots publicitaires à la radio et à la télévision, de 5 h 30 à 21 heures. Enfin, il estime que les fast-foods pourraient mieux informer leurs clients. En mentionnant clairement le nombre de calories présentes dans chaque menu. Affaire à suivre !

Sources : leparisien.fr

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