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Ces derniers mois, les consommateurs ont dû s’adapter. En effet, les prix ont grimpé dans les rayons. La viande, le poisson, mais aussi le chocolat coûtent bien plus cher qu’en 2022. La plupart des gens guettent les promos ou se privent de certains produits. Mais certains osent aussi se servir sans payer. Ainsi, les vols restent un fléau pour les supermarchés. Surtout avec les caisses automatiques.
Les hôtes de caisse sont toujours là. Mais les clients peuvent aussi passer à ces machines avec leurs paniers. Dans ce cas, ils scannent eux-mêmes chaque article. En les déposant au fur et à mesure sur un plateau qui pèse les produits. Malgré tout, les plus rusés n’ont aucun mal à détourner le système pour commettre des vols. Et même si le personnel peut déclencher des contrôles de façon aléatoire, on trouve toujours des resquilleurs. Pour en venir à bout, certains supermarchés réfléchissent à installer des caméras intelligentes près des caisses…
Des caméras conçues pour détecter les vols
Les caisses automatiques suscitent généralement des réactions mitigées. Il y a ceux qui ont l’impression de gagner du temps grâce à ces engins. Et les clients qui préfèrent déposer leurs articles sur un tapis roulant, avant de parler à un employé, comme au bon vieux temps. Mais une chose est sûre : ces automates ont des failles. Que les plus malhonnêtes n’hésitent à exploiter pour enchaîner les vols. L’une des techniques les plus courantes ? Duper la machine, en jouant sur le poids des produits. C’est ainsi que certains payent leur poulet fermier au prix d’un kilo d’oignon. Mais ce genre de méthodes, peu recommandables, risquent de disparaître dans un avenir proche.
Car les supermarchés ne s’y font pas. À notre époque, les vols représentent des millions d’euros de perte pour les acteurs de la grande distribution. De ce fait, pour rendre les caisses automatiques moins pratiques pour les voleurs, ils semblent avoir trouvé la parade. Avec des caméras intelligentes, faites pour surveiller les clients, affairés à scanner leurs courses. Elles se focalisent sur les mains pour repérer les comportements suspects. Et avant le paiement, elles peuvent déclencher l’envoi d’un message sur l’écran de la caisse :
« Vous êtes sûr de n’avoir rien oublié ? »
Dans la foulée, un employé arrive alors pour contrôler le contenu de votre panier au regard du ticket. De quoi décourager les voleurs les plus audacieux. Mais les caméras ne se limitent pas à ces machines. De nos jours, celles qu’on trouve en rayon ont aussi des fonctionnalités avancées. Elles peuvent, là encore, alerter si un client paraît bizarre alors qu’il pousse son caddie. Et pour cause : elles fonctionnent avec l’appui d’un logiciel d’intelligence artificielle. Ce qui les rend capables d’analyser les gestes des personnes. Pour débusquer d’éventuels vols à l’étalage. Si vous avez tendance à regarder par-dessus votre épaule avant d’attraper les produits, les caméras peuvent ainsi y voir un indice.
Une solution efficace, mais quid de l’éthique ?
Ces dispositifs sont déjà en place dans de nombreuses grandes surfaces. Sans que les clients s’en doutent. D’après les enseignes de supermarché, ces caméras permettraient une baisse de 40 % sur le nombre de vols à l’étalage. Cela dit, elles peuvent aussi déboucher sur des quiproquos. Ainsi, une personne qui prend plusieurs articles, pour en lire les emballages avant de les remettre en rayon, risque aussi de passer pour un voleur. D’autres solutions existent également au niveau des caddies. Des capteurs destinés à repérer ceux qui tentent de frauder. Ils peuvent même envoyer des images à la sécurité, pour alerter au sujet d’un consommateur. Sans même qu’il ne s’en rende compte.
Même si ces gadgets ont l’objectif de limiter les vols… Il s’agit tout de même de filmer les clients à leur insu. En considérant que chacun d’eux est un voleur potentiel. La Cnil a déjà pris la parole pour faire le point à ce sujet. Car il s’agit de surveillance algorithmique. Une solution déjà expérimentée lors des JO de Paris 2024. Ces caméras peuvent identifier un comportement suspect, prévoir les mouvements de foules… Mais pas reconnaître les visages des personnes. Ce genre de technologie n’existe pour l’instant qu’aux États-Unis.
Au pays de l’oncle Sam, la chaîne de magasins Walmart avait ainsi opté pour des caméras sachant identifier les voleurs. Du moins ceux qui ont déjà eu affaire aux autorités. Elles fonctionnaient avec un logiciel de reconnaissance faciale appelé FaceFirst. Mais l’enseigne a finalement ôté ce dispositif dans ses supermarchés. En effet, le système allait un peu trop loin, en scannant les clients, pour éventuellement les ficher par la suite. Or, tout le débat est là. Combien de libertés êtes-vous prêt à sacrifier pour lutter contre les vols ? On entendra toujours des voix clamer que seuls les coupables risquent des ennuis…