Lorsqu’on fait les courses, il arrive qu’un panier ne suffise pas à contenir tous nos achats. Si vous venez au supermarché en voiture, opter pour un caddie reste la meilleure solution pour acheter sans avoir à porter des charges lourdes. Les grandes surfaces proposent donc, depuis des décennies, des chariots à leurs clients. Un service qui n’a rien d’anodin : avec des roulettes, ils peuvent ainsi accumuler les achats, sans se soucier du poids de leur panier. Une très bonne nouvelle pour Auchan, Casino, Leclerc, Carrefour, Cora et toutes les autres enseignes de la grande distribution.
Or, ces dernières années, les responsables des supermarchés se plaignent de plus en plus du sort réservé à leurs chers caddies. Selon eux, certains clients indélicats auraient tendance à casser, voire à dérober ces chariots. Des incivilités qui finissent par représenter un coût considérable. Pour lutter contre ce fléau, un supermarché Auchan, situé à Val-de-Reuil, a pris le taureau par les cornes. Dorénavant, celles et ceux qui veulent emprunter un caddie devront justifier de leur identité. Une mesure radicale, qui intervient après des mois de lutte contre les vols de chariots, en vain…
Ce magasin Auchan exige un justificatif
Avant d’aller plus loin, précisons que cette politique ne concerne pas l’ensemble des points de vente de l’enseigne. Il s’agit seulement d’une méthode mise en place dans l’Eure, par des responsables de magasin à bout. Mais alors comment ça marche ? Traditionnellement, n’importe qui peut obtenir un caddie en l’échange d’un jeton ou d’une pièce (50 centimes ou 1 euro). Une fois les achats terminés, le client récupère sa pièce (ou son jeton). Et l’histoire s’arrête là. Mais certains individus en profitent pour repartir avec le chariot. Ces abus ont donné des idées à l’équipe qui gère le supermarché Auchan à Val-de-Reuil.
« On a acheté 600 chariots l’année dernière et je n’en ai plus du tout. J’en ai fait revenir 150 d’un autre magasin en début d’année et j’en ai de nouveau plus. », déplore la directrice de cette grande surface, au micro de France Bleu.
Ainsi, en juillet dernier, ce magasin a lancé un tout nouveau système. À présent, les clients ne peuvent obtenir un chariot qu’en déposant une pièce d’identité à l’accueil. Il peut s’agir d’une CNI, d’un passeport… L’essentiel étant qu’il soit obligé de revenir avec le caddie, pour récupérer ce document, et repartir sans tracas. En effet, dans ce magasin Auchan, on craint qu’en l’absence de caddies en nombre suffisant, la clientèle n’aille se fournir ailleurs. Dans cette ville de l’Eure, le supermarché a déjà tenté de nombreuses actions pour stopper les vols de chariots. Notamment en lançant un système de ramassage en partenariat avec les services municipaux. Malheureusement, cela ne suffit pas à maintenir les stocks de caddies. Pire : le supermarché doit souvent acheter des chariots d’occasion, dont le prix varie de 80 à 130 euros l’unité.
Dans les autres enseignes, les responsables font le même constat que chez Auchan. Aussi, après avoir renoncé aux jetons, Carrefour a récemment dû faire machine arrière. À Rennes, une grande surface du groupe teste même une technologie, spécialement dédiée à conserver les chariots auprès du magasin. Une boucle magnétique doit empêcher les caddies de rouler hors du parking.
« Lorsqu’un chariot la franchit, deux de ses roues se bloquent automatiquement. On ne peut donc plus le faire avancer. Le seul moyen est de faire marche arrière. »
Un système sophistiqué et onéreux, mais manifestement efficace.