Stage de seconde : le fiasco dénoncé par les profs, qui pénalise les élèves

Alors que l'immersion professionnelle en troisième est entrée dans les mœurs, le stage de seconde (obligatoire) est déployé de façon chaotique.

Afficher les titres Masquer les titres

Le gouvernement actuel a plusieurs objectifs clés. Parmi eux, on peut citer : la réduction du déficit budgétaire, et le plein emploi. Quelque part, l’un ne va pas sans l’autre. Or, en 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation Nationale, a décidé de lancer une nouvelle mesure pour les élèves de seconde. Afin de favoriser leur entrée dans le monde du travail. Le fameux stage de seconde.

Jusqu’ici, seuls les collégiens, en troisième, avaient l’obligation de passer quelques jours en entreprise. Habituellement, cette expérience a lieu au second semestre pour les jeunes. Insuffisant selon Gabriel Attal, qui a souhaité aller plus loin avec le stage de seconde, prévu en juin. En effet, l’ancien ministre de l’éducation estimait que les lycéens avaient trop de temps libre à cette période de l’année. Seulement, les professeurs, les parents et les élèves n’ont eu que très peu d’informations sur le sujet. Pire, à ce jour, seuls 25 % des élèves de seconde ont trouvé une entreprise souhaitant les accueillir… On fait le point !

Le stage de seconde : un échec cuisant pour les lycéens ?

En classe de première ou de terminale, les jeunes ont des examens organisés dans le cadre du baccalauréat. Néanmoins, pour ceux qui sont en seconde, le mois de juin correspond souvent à des vacances avant l’heure. Voilà pourquoi le gouvernement a décidé de changer leur emploi du temps, en leur imposant un stage obligatoire en seconde. Malheureusement, les établissements scolaires et les jeunes n’ont pas pu anticiper. Et pour cause : le ministère a publié sa circulaire officielle en mars dernier…

« On s’est retrouvé démuni tout au long de l’année, avec des élèves qui nous posaient des questions sur les attendus du stage dès le mois de novembre, sans qu’on puisse leur répondre. », déplore une enseignante, interrogée par les journalistes du Monde.

Même son de cloche sur les réseaux sociaux, où les papas et les mamans s’angoissent :

« Personne autour de moi ne trouve de stage de seconde pour ses enfants. Nous aurions tort de sous-estimer ce stress pour les élèves. », se lamente un père de famille sur X

D’autres envisagent carrément de gruger le système pour offrir un stage de seconde à leur enfant :

« Pas de stage de seconde pour votre enfant ? Ne paniquez pas. Créez une micro entreprise sur le site de l’Urssaf. Vous obtenez un numéro de Siret. Déclarez votre enfant en stage. C’est gratos. Fin du stress. », ironise un twittos.

Pourquoi les élèves ne trouvent pas leur bonheur ?

A priori, accueillir un jeune lors d’un stage de seconde ne coûte rien à l’entreprise. Néanmoins, il faut lui offrir un encadrement. Et veiller à sa sécurité. Pour simplifier les candidatures, l’Éducation Nationale a mis en place une plateforme en ligne, dédiée aux stages de seconde. Résultat ? Très peu d’opportunité, pour les milliers d’élèves en recherche.

« À 2 mois du stage de seconde obligatoire, sur la plateforme numérique dédiée de l’EN pour trouver un stage, il y a à peu près 3000 offres d’entreprises. Pour 500 000 lycéens. La macronie n’est que violence. », tacle un internaute en colère. 

Il faut aussi comprendre que les élèves de seconde générale doivent composer avec d’autres candidats. Les lycéens de l’enseignement professionnel. Qui, eux aussi, doivent faire un certain nombre de stages en juin.

À lire Éducation nationale : voici les primes destinées aux enseignants

Stage de seconde : comment rattraper la situation ?

Pour accueillir les milliers d’élèves disponibles, le gouvernement fait tout pour mobiliser les associations, les entreprises et même les services publics. Résultat ? Certains établissements scolaires vont eux-mêmes prendre des élèves de seconde en stage.

« On sent que le ministère cherche à sauver la face en trouvant des solutions dans l’urgence, et là, il fait porter la responsabilité de cet échec aux écoles. », note Guislaine David, la porte-parole du Syndicat national des instituteurs et des professeurs des écoles.

La difficulté à trouver un employeur marque aussi les inégalités entre les lycéens. Avec d’un côté, ceux qui ont pu faire jouer le réseau de leur famille ou de leur proche. Et ceux qui se retrouvent laissés pour compte. Alors même qu’ils ne réclament aucun salaire…

« Le pire du pire pour les élèves : les stages de seconde font vivre à celles et ceux qui n’en trouvent pas leur première expérience du rejet, de l’inégalité voire de la discrimination. Tout le monde le sait, sauf le gouvernement ? », s’indigne un internaute

Sources : lemonde.fr

Partagez cet article maintenant !

Suivez-nous :