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De nos jours, on dit souvent que la parole des femmes se libère. Mais pour autant, toutes n’ont pas la force ni la possibilité de pousser la porte d’un commissariat. Surtout quand l’agresseur fait partie de la profession. C’est ainsi qu’Yves Milla aurait pu faire régner la terreur dans son foyer. Le policier est aujourd’hui accusé d’avoir terrorisé sa femme et ses deux fils. Maltraitances, menaces par arme à feu, abus sexuels… Toutes ces atrocités auraient été commises en toute impunité, grâce au soutien d’un éminent responsable syndical de l’UNSA. Alors que l’affaire vient de sortir, dans un silence presque assourdissant, l’artiste engagée, Andréa Bescond a décidé d’en parler…
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Yves Milla a déjà écopé de 18 mois de prison avec sursis. La justice a également jugé opportun de lui retirer l’autorité parentale sur ses enfants. À ce jour, le policier, auparavant en poste à Thionville, n’a toujours pas fait l’objet de sanctions disciplinaires. Il a d’ailleurs fait appel de la décision du juge. Le média StreetPress, qui a couvert cette sombre affaire, décrit des actes inqualifiables, répartis sur plusieurs années. Le major aurait eu pour habitude de battre ses fils violemment, ainsi que sa conjointe. N’hésitant pas à dégainer son arme de service. Il aurait aussi obligé cette dernière à pratiquer des actes sexuels avec d’autres personnes, contre son gré.
« Il me donne des claques, des coups-de-poing dans le ventre et quand il est vraiment fâché, il nous étrangle et nous fait monter très haut sur le mur. », raconte l’aîné des garçons, âgé de 12 ans, lors d’une audition rapportée dans StreetPress.
Andréa Bescond, révoltée par le silence autour d’Yves Milla
Connue comme danseuse, auteure, mais aussi réalisatrice, l’artiste a pris l’habitude de porter la voix des victimes. Femmes, enfants, et mêmes hommes victimes d’abus. Elle semble de toutes les causes et de toutes les affaires, parfois édifiantes sur le fonctionnement de la justice française. Aussi, en plus de ses activités artistiques, Andréa Bescond publie régulièrement des posts noirs. Relatant des faits-divers terribles. Or, ce 5 mars, elle s’est étonnée que la presse ne parle pas du policier Yves Milla.
« Pas beaucoup d’articles sur Yves Milla dans la presse. Seul StreetPress se penche sur le sujet.
Bon… »
Pour faire connaître cette affaire odieuse et incompréhensible, elle a donc, une fois de plus, dégainé son smartphone. En lettres blanches, elle racontait une histoire de l’indicible et la terreur. Précisons qu’Andréa Bescond et StreetPress, mettent aussi en avant la complaisance d’un membre du syndicat UNSA, qui aurait protégé le père de famille violent. Très investi dans la défense de ses collègues et de sa profession, Yves Milla avait pris la parole plusieurs fois dans la presse en 2018. Il dénonçait alors, l’abandon des policiers…
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Les suites de l’affaire Yves Milla : la décision de la cour d’appel de Metz scandalise l’opinion
Le 18 avril dernier, le père de famille mise en cause a bénéficié d’une relaxe. La justice ne remet pas en cause les violences exercées sur les deux enfants. Mais la cour d’appel évoque « un droit de correction ». Qui permettrait aux parents d’appliquer des châtiments corporels à leur progéniture.
« Dès lors que celles-ci n’ont pas causé un dommage à l’enfant, qu’elles restent proportionnées au manquement commis et qu’elles ne présentent pas de caractère humiliant. », précise l’arrêt rendu ce 18 avril.
Cette décision a fait bondir l’avocat qui défend les deux jeunes garçons dans cette affaire. Et pour cause : depuis 2019, la loi prévoit que l’autorité parentale doit s’exercer sans violence. Qu’elle soit physique ou psychologique. Pour Maître Tiberi, ce verdict rétrograde, nous replonge à une époque révolue. En invoquant un droit de correction, le juge justifie, voire autorise, les violences qu’Yves Milla aurait commises.
« Peut-être qu’un jour on viendra exhumer le droit de correction du mari sur sa femme… Voire au-delà. On va complètement à contresens. », s’insurge l’avocat des enfants.
Résultat ? Les avocats qui représentent l’ex-épouse du policier, ainsi que leurs deux garçons, ont saisi la Cour de cassation. Leur parquet général de Metz s’est aussi joint à cette demande. L’objectif ? Que la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire puisse casser l’arrêt de la cour d’appel Metz. De son côté, Yves Milla nie toujours les accusations de maltraitance sur ses enfants. Et évoque simplement une éducation stricte. Précisons qu’André Bescond a de nouveau pris la parole, avec un autre post noir, mis en ligne sur Instagram le 20 avril. Pour exprimer sa colère après le verdict rendu le 18 avril.
« Tu veux nous faire craquer la justice… », clame l’artiste en légende de cette publication.
Reste à savoir comment la Cour de cassation tranchera sur cette affaire…
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