Afficher les titres Masquer les titres
Autrefois, les enfants maltraités ou négligés étaient pris en charge par la DDASS. Depuis, le sigle a fait peau neuve pour devenir l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Cela dit, l’institution reste incapable d’assurer correctement sa mission. D’ailleurs, ces derniers jours, après la mort d’une jeune fille de 15 ans, placée dans un hôtel, les polémiques s’enchaînent. Ceux qui travaillent dans ce secteur déplorent des moyens informatiques inadaptés. Qui ne leur permettent pas de suivre les dossiers à l’échelle nationale. Sans outil efficace, la protection de l’enfance navigue à vue… On fait le point !
Une enquête accablante…
Le bon sens voudrait qu’on sache précisément où se trouve chaque jeune pris en charge par l’ASE. Après tout, les départements ont la responsabilité de ces enfants. Et même si des fugues surviennent fréquemment, elles n’expliquent pas à 100 % le triste constat, dévoilé par Le Monde, le 28 février. En effet, dans un article très complet, le journal révèle que la protection de l’enfance peine à suivre les mineurs. Et pour cause : chaque territoire peut utiliser un système informatique différent. Souvent, ces solutions numériques regorgent de bugs. Résultat ? Les travailleurs sociaux ne peuvent pas renseigner le registre national des enfants protégés. Du moins pas correctement. Parmi les logiciels pointés du doigt, citons :
- Solis, un logiciel commercialisé par Arche MC2
- Iodas, un outil développé et vendu par Inetum
Rappelons que ces plateformes, utilisées par les acteurs de la protection de l’enfance, coûtent très cher à la collectivité. On parle ici de marchés publics qui se chiffrent en millions d’euros. Des sommes astronomiques, payées par les départements. Et des résultats, qui doivent nous alerter sur le sort de ces mineurs en danger. Dont on peut vite perdre la trace. Heureusement, des professionnels du secteur réfléchissent à un nouveau système informatique. Simplifié, et surtout, n’ayant pas pour objectif premier, la rentabilité. Pour enfin avoir une visibilité sur les jeunes suivis, dans la France entière. Sans que les départements ne restent captifs de marchés passés avec de grands groupes privés.
« Il s’agit d’un outil d’intérêt général au coût beaucoup plus modeste, qui pourra évoluer au fil des besoins grâce aux contributions des départements. », indique Thierry Dimbour, directeur du Centre régional d’études d’actions et d’informations Nouvelle-Aquitaine, dans Le Monde.
Protection de l’enfance : Lyes Louffok monte à nouveau au créneau
Autrefois pris en charge par l’ASE, le jeune homme connaît bien les défaillances qui peuvent impacter les jeunes mineurs placés. Même si le scandale qui vient d’éclater, peut sembler technique, il a choisi d’en parler dur Instagram. Espérant ainsi alerter le grand public… Précisons que Lyes Louffok n’en est pas à son coup d’essai. Marqué par son propre vécu, il se bat pour améliorer les politiques de protection de l’enfance en France.
« Scandale à l’ASE : Épisode 765. Selon une enquête du Monde, l’État ne dispose pas de données fiables sur les enfants placés. Car la plupart des départements n’ont jamais transmis une information en dix ans. Le registre national des enfants placés est pourtant obligatoire depuis 2012. Mais à peine une dizaine de départements se conforment à cette obligation chaque année. Cerise sur le gâteau : le logiciel qu’ils utilisent est contrôlé par un fond américain implanté dans des paradis fiscaux. », résume le militant des droits de l’enfant dans sa story Instagram, en renvoyant vers l’article de Maxime Vaudano.