Afficher les titres Masquer les titres
En France, lorsqu’un enfant subit des négligences ou des maltraitances, les services sociaux ont la possibilité d’intervenir. Et ce, en retirant un mineur à ses parents, pour le placer en foyer, ou en famille d’accueil. Ainsi, des centaines de milliers de jeunes font l’objet d’une prise en charge via l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Autrefois désignée sous le sigle DDASS. Malheureusement, cette institution connaît de nombreux dysfonctionnements. Qui impactent terriblement le destin des jeunes placés à l’ASE. En France, Lyes Louffok connaît bien cette réalité. Ce militant a connu la notoriété grâce à son livre, L’enfer des foyers. Ce 28 février, il a décidé de parler d’un documentaire inédit, intitulé « Comme si j’étais morte »… On fait le point !
Immersion au sein d’une jeunesse en danger
Le placement d’un mineur est une mesure qui vise à le protéger d’un environnement familial problématique. Il peut s’agir d’enfants ayant subi des abus, des violences. Ou encore de parents considérés comme défaillants par les services sociaux ou la justice. Mais le documentaire, Comme si j’étais morte, démontre que même une fois pris en charge à l’ASE, les mineurs peuvent encore être exposés à de graves dangers. Certaines familles déplorent même des dérives qui s’accentuent, une fois que l’enfant arrive en foyer.
Voir cette publication sur Instagram
Ce film suit le quotidien d’éducateurs, mais aussi de jeunes filles mineures. Fugues à répétition, mauvaises rencontres, prostitution… Autant de fléaux qui menacent des adolescentes en rupture avec leurs proches, comme avec le système de l’ASE. Touché par Comme si j’étais morte, Lyes Louffok en a révélé un court extrait sur Instagram, ce 28 février 2024, avec l’accord du réalisateur. Si le sujet vous intéresse, rendez-vous le 13 mars sur France.tv, pour découvrir ce film gratuitement.
À lire Le JT de 20 heures va s’allonger sur France 2 : « Et si on prenait le temps… »
Comment Benjamin Montel a tourné Comme si j’étais morte
Même si le sujet est dramatique, précisons qu’il ne s’agit absolument pas d’une fiction. Mais bien d’un documentaire, ayant nécessité plusieurs mois d’enquête. L’objectif ? Montrer et raconter le quotidien de ces jeunes mineures. En détail et sans concession. Mais dans Comme si j’étais morte, on retrouve également des jeunes femmes qui tentent de s’en sortir et de se reconstruire à l’âge adulte. Voici comment le réalisateur, Benjamin Montel décrit sa démarche, dans l’un de ses posts Instagram :
« J’ai passé près d’un an dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance (ASE) pour tenter de comprendre et d’expliquer le terrible fléau de la prostitution des mineures dans les foyers. Aujourd’hui en France, elles seraient près de 20 000 mineures en situation de prostitution. 80 % d’entre elles seraient des filles de l’ASE. J’ai voulu rendre visible cette jeunesse invisible, comprendre les mécanismes insidieux du piège qui se referme sur leur vulnérabilité. Il est urgent de les entendre et de dénoncer la réalité crue de l’exploitation sexuelle qui leur est infligée. Il est urgent de ne plus fermer les yeux. Mon film rend hommage au courage de ces survivantes, aux familles brisées par cette violence et au travail complexe des éducateurs engagés, mais à bout de force, parfois dépassés et souvent trop seuls. », écrit le réalisateur.
Voir cette publication sur Instagram