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Depuis déjà quelques années, le milieu du cinéma défraie la chronique, en raison de nombreux scandales. Aux États-Unis, la vague MeToo a commencé avec des accusations d’agressions sexuelles, contre Harvey Weinstein. Par la suite, les langues ont commencé à se délier. Ainsi, en décembre dernier, la France a été secouée par l’affaire Depardieu (visé par 4 plaintes pour viol). En janvier 2024, c’est l’actrice Judith Godrèche qui a évoqué sa relation abusive avec Benoît Jacquot, ainsi que des agressions de Jacques Doillon. À quelques heures de la cérémonie des César, un comédien a décidé de révéler les actes de son ancien agent… Aurélien Wiik n’était encore qu’un garçon d’une dizaine d’années au moment des faits. On fait le point !
Aurélien Wiik : vers un MeToo pour les garçons ?
De nos jours, lorsque les femmes racontent les gestes et les remarques qu’elles vivent au quotidien, elles suscitent des réactions mitigées. Certains hommes ont tendance à se sentir visés, et à se braquer. Et d’autres, très nombreux, s’empressent d’expliquer que toute la gent masculine n’est pas forcément dangereuse. Mais on oublie parfois que les garçons peuvent aussi se faire abuser ! En particulier lorsqu’ils sont mineurs et vulnérables. Aurélien Wiik en sait quelque chose. Encore enfant, quand il a commencé à tourner dans des films, il a subi des agressions sexuelles, de la part de son agent. Mais aussi d’autres adultes…
« J’ai 11 ans. De mes 11 ans à mes 15 ans. J’ai été abusé par mon agent et d’autres gens de son entourage. J’ai porté plainte à 16 ans, car il le faisait à d’autres. Je l’ai envoyé en prison. », écrit l’acteur dans sa story Instagram.
Ce récit a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. De nombreuses militantes et associations féministes ont largement relayé le témoignage d’Aurélien Wiik. À l’image du directeur de casting Stéphane Gaillard. Engagé contre les discriminations raciales, homophobes et sexistes, ce dernier a évoqué d’autres affaires. Notamment le cas de Francis Renaud, comédien et réalisateur, qui avait aussi raconté les violences subies dans un livre paru en 2018. De son côté, Stéphane Gaillard a publié une série de posts sur Instagram, pour recueillir la parole d’autres hommes, victimes d’abus dans le monde du cinéma. Il a même mis en place une boîte mail pour recevoir ces histoires : metooacteur@gmail.com.
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Que disent les chiffres ?
Penser que les prédateurs ne s’en prennent qu’aux filles et aux femmes est une grave erreur. D’après une étude menée par l’IPSOS en 2019, on recense chaque année environ au moins 35 000 cas d’abus sur des garçons mineurs. Pour 130 000 cas concernant des jeunes filles mineures. Le récit d’Aurélien Wiik doit donc inciter les parents et les professionnels de l’enfance à la plus grande prudence. La sensibilisation des enfants, quel que soit leur genre, semble indispensable face à cette menace, malheureusement trop présente dans notre société.