L’UNEF alerte sur l’explosion du coût de la vie des étudiants dans une étude

Le coût de la vie des étudiants a subi une hausse impressionnante en l’espace d’un an. Il est largement supérieur à l’inflation générale.

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L’UNEF tire sur la sonnette d’alarme. Les étudiants éprouvent beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts. Une nouvelle étude du syndicat démontre que le coût de leur vie augmente de 600 euros par an. Prix alimentaires, prix de l’énergie ou du transport… Autant de dépenses alors que leurs bourses sont insuffisantes.

Une croissance qui dépasse l’inflation générale

La rentrée universitaire approche et le défi financier est rude pour les étudiants. En effet, d’après une récente étude de l’UNEF, en l’espace d’un an, le coût de la vie étudiante a significativement augmenté. Le Parisien rapporte en effet une hausse de 6,47 %.

Une croissance qui dépasse largement l’inflation générale qui, elle, a augmenté de 4,5 % sur la même période. La situation est devenue critique pour les étudiants qui doivent faire face à une dépense supplémentaire annuelle de 595 euros environ.

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Autrement dit, ces jeunes doivent surmonter une augmentation de leurs dépenses à près de 50 euros de plus par mois. L’UNEF décrit cette hausse de « drastique et sans précédent ».

« Jamais, en dix-neuf ans d’enquête de l’UNEF, l’évolution du coût de la vie étudiante n’avait atteint de tels sommets », scande le syndicat.

Étudiants
Concept d’inflation alimentaire – Crédits photos : iStock

Le poids des dépenses essentielles des étudiants

Les dépenses essentielles contribuent de manière significative à cette explosion. Notamment les prix des denrées alimentaires qui ont augmenté de 14,3 % au cours de l’année écoulée. Une hausse qui pèse considérablement sur les budgets des étudiants.

L’UNEF affirme qu’en 2021, ils étaient plus de 40 % à sauter des repas. Le syndicat craint le risque d’en avoir encore plus aujourd’hui. Durant la précédente année scolaire, l’association Linkee signalait avoir doublé sa distribution de colis alimentaires par rapport à l’année d’avant. Soit près de 1,5 million de repas distribués.

Selon l’association, sur 5 000 bénéficiaires, 77 % ont un reste à vivre de moins de 100 euros annuels après règlement de leurs charges fixes. Ce qui équivaut à 3,27 euros par jour. Notons que Linkee est une association d’aide alimentaire destinée aux étudiants.

Transport, électricité, logement

Le problème des étudiants ne s’arrête pas à l’insécurité alimentaire. À ce volet s’ajoutent les frais de transport, qui ont aussi connu une hausse substantielle pour les étudiants. En effet, pour les boursiers, l’augmentation est de 3,9 % et pour les autres, elle est de 5,9 %.

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La pression financière s’accentue encore du fait des écarts régionaux. À Paris, par exemple, les abonnements annuels peuvent atteindre 373 euros. Quant à Lille, ils peuvent atteindre 315 euros. En conséquence, l’UNEF préconise une uniformisation des tarifs dans les grandes villes universitaires.

Il appelle également à un « alignement vers le bas » afin d’alléger le fardeau financier des étudiants. L’étude de l’UNEF classe également les coûts liés au logement parmi les facteurs de l’augmentation du coût de la vie étudiante.

En effet, les loyers, qui représentent une dépense moyenne de 570,6 euros par mois par étudiant, demeurent la dépense principale. Cette montée de 1,7 % en un an est en partie due au manque de places dans les résidences universitaires à tarification sociale.

La pression financière monte encore avec les coûts croissants de l’énergie tels que l’électricité (+10,1 %) et le gaz (+22 %). Il est donc maintenant temps de passer de la constatation à la réaction selon le syndicat étudiant.

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Coûts élevés de l’énergie – Crédits photos : iStock

« Nous arrivons à un stade de précarité étudiante majeure qui s’installe dans le temps et dont l’évolution d’une année sur l’autre est sans cesse plus importante », souligne le syndicat.

Une allocation de 500 millions d’euros pour les étudiants

À en croire nos homologues du Parisien, le gouvernement a pris des mesures pour répondre à cette situation. En effet, l’exécutif entend mettre en place une allocation supplémentaire de 500 millions d’euros pour la rentrée universitaire 2023-2024.

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Avec ce dispositif, le gouvernement espère augmenter le montant des bourses et le nombre d’étudiants boursiers. Il vise aussi la réévaluation de la classification de 140 000 autres étudiants à des échelons plus élevés.

En outre, le ministère de l’Enseignement supérieur maintient le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires pour les boursiers. Quant aux autres étudiants, ils débourseront 3,3 euros. La décision est louable, mais l’UNEF pointe les horaires souvent limités des restaurants universitaires.

De plus, il en manque « à l’échelle nationale ». Pour le syndicat, ces mesures sont donc « largement insuffisantes ». D’autant plus qu’au fil des ans, les aides directes allouées aux étudiants ont diminué. Sans oublier la baisse importante des boursiers entre 2020 et 2022. Soit une baisse de plus de 73 000 étudiants boursiers.

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