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Depuis le début de l’année 2022, les prix pratiqués en supermarchés ne cessent de grimper. Résultat ? Faire ses courses revient de plus en plus cher pour les Français. Pâtes, viandes, poissons, huiles ou encore farines… Aucun aliment ne fait exception à cette tendance. Avec les augmentations constatées en rayons, certains guettent les promotions, quand d’autres se rabattent sur les marques des distributeurs ou encore les gammes premiers prix. De son côté, le gouvernement a incité les enseignes à agir dans le cadre du trimestre inflation. Tout en faisant pression sur les grands groupes de l’agroalimentaire pour obtenir des baisses de prix. Mais selon Michel Biero, directeur des achats et du marketing chez Lidl, ces mesures ne permettront pas de revenir aux tarifs d’avant la crise. On fait le point tout de suite.
Le responsable de Lidl France prend la parole sur RTL
Face aux journalistes, Michel Biero n’a pas mâché ses mots. D’après lui, il vaut mieux jouer la carte de transparence avec les consommateurs, plutôt que de leur faire de belles promesses. D’autant que pour ce directeur en charge de Lidl France, l’action du pouvoir exécutif ne suffit à rétablir les prix d’autrefois.
« Le gouvernement a essayé d’inciter les grandes multinationales à revenir autour de la table des négociations. Aujourd’hui, on est quasiment au mois d’août, il ne se passe rien. », pointe Michel Biero.
Rappelez-vous, il y a quelques jours, les Ministres avaient pu annoncer, non sans un certain optimisme, que les tarifs pratiqués par les grandes marques allaient reculer. Cela concernait notamment Panzani, Barilla, Coca-Cola, Lesieur ou encore La vache qui rit. Des baisses de quelques centimes, appliquées directement sur les étiquettes ou encore se traduisant par des offres promotionnelles. La Ministre déléguée au commerce et aux PMA avait fait le point au micro de Sud Radio.
« Nous avons demandé avec Bruno Le Maire aux 75 plus gros industriels de baisser leurs prix rapidement. », déclarait Olivia Grégoire sur les ondes.
Une version que le représentant de Lidl France ne confirme pas du tout. Responsable des achats et du marketing de la chaîne, Michel Biero estime qu’aucune évolution tarifaire significative n’a eu lieu. Il appelle les pouvoirs publics à se montrer plus réaliste pour éviter des mauvaises surprises au sein de la population.
« Il faut arrêter de vendre du rêve aux Français : on ne retrouvera pas les prix d’avant crise. Les salaires ont augmenté chez tout le monde, il y a des choses qui ne reviendront pas. », tranche Michel Biero.
La difficile négociation avec les grands groupes
Chez Lidl comme chez les autres acteurs de la distribution, le dialogue avec certains fournisseurs a pu s’avérer assez complexe au début de l’année 2023. Entre les industriels et les enseignes, le compromis n’a pas forcément facile à trouver. Faute d’accord, certains magasins ont même cessé de vendre certaines références très populaires parmi les consommateurs. Depuis, le Ministre de l’Économie a fini par se pencher sur ces hausses de prix, parfois injustifiées. Aussi, il a tenté de convaincre ces entreprises d’entamer de nouvelles discussions avec les grandes surfaces. Il y a environ 2 semaines, Olivia Grégoire indiquait que 39 groupes industriels se disaient prêts à concéder des baisses de prix sur certains articles.
Mais pour le directeur des achats Lidl, le constat semble bien différent.
« Un seul fournisseur sur 75 nous a accordé une baisse de 3%. On parle de quelques centimes, c’est rien du tout !« , déplore Michel Biero.
Pour ce directeur, des diminutions de prix peuvent avoir lieu. Dans ce cas, elles se font au détriment de la rentabilité de l’enseigne. Un phénomène déjà en cours chez Lidl, qui tente un ultime geste en faveur de sa clientèle.
« Pour l’instant il ne se passe pas grand-chose au niveau des négociations. Nous, chez Lidl, j’ai baissé plus de 1.000 références depuis le mois d’avril, je vais continuer à en baisser dans les semaines qui viennent, mais c’est sur mes deniers, c’est sur notre marge. » précise Michel Biero.
Rappelons qu’il y a seulement quelques semaines, le Ministre de l’Économie se voulait pourtant rassurant. Il avait annoncé que les prix devraient cesser leur folle ascension.
« Nous sommes sur la bonne voie et notre objectif reste de casser la spirale inflationniste sur les prix alimentaires à l’automne. », indiquait Bruno Le Maire.
Espérons que la situation finira par s’arranger pour les Français ! Affaire à suivre…