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Selon le gouvernement, la présence de ce résidu de fongicide dans l’eau du robinet ne constitue pas un risque sanitaire. Cela étant, il mettra en place des mesures plus régulières. Notons que ces pesticides se sont fait interdire en Europe en 2019. La France ne les a interdits qu’en 2020. On fait le point dans cet article.
Eau du robinet : pas de risque sanitaire pour le moment
Une bonne partie de l’eau potable, dont l’eau du robinet contiendrait de manière importante des pesticides avec leurs métabolites. C’est ce que révèle le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié ce jeudi 6 avril 2023. Ces métabolites sont des composants provenant de la dégradation de ces pesticides.
Les experts qui ont découvert la présence de ces pesticides ont porté leur attention sur un cas particulier : le métabolite chlorothalonil R471811. Ce dernier est le plus fréquemment présent dans l’eau du robinet, alors qu’il est interdit en France depuis 4 ans. Cela dit, le gouvernement écarte pour l’heure tout « risque sanitaire ».
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Une déclaration du ministère de la Transition écologique de ce vendredi parle des concentrations maximales de deux milligrammes par litre. Le ministre de l’Agriculture a également partagé cette publication transmise à la presse.
🌾 #PlanEau | Penser la sobriété différemment
💬 “L’#agriculture aura toujours besoin d’eau, il faut travailler en priorité à ce que l'eau mobilisée contribue au besoin de la plante en minimisant les pertes.”
📰 Entretien de @MFesneau dans @Challenges 👉 https://t.co/rVKuLPNG3s pic.twitter.com/V5WWIzKMLt
— MoDem (@MoDem) April 4, 2023
Le ministre précise que les eaux prélevées et analysées ne présentent pas de risque sanitaire bien qu’elles ne soient pas conformes. En effet, pour qu’il y ait un risque sanitaire, il faut que les concentrations maximales atteignent trois milligrammes par litre.
Eau du robinet : des mesures plus régulières
Un second communiqué affirme que le ministère de la Santé est très vigilant à propos de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Le ministère va mettre en place des mesures plus régulières du chlorothalonil et de ses métabolites à partir de 2023.
Les ARS (Agences régionales de santé) seront appelées pour conduire ses mesures. Ce jeudi, des ONG de défense de l’environnement ont réclamé un changement de modèle agricole. Ils veulent notamment moins d’utilisation de pesticides.
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Alors que, de son côté, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se penche sur une procédure d’interdiction d’un autre produit. L’herbicide agricole S-métolachlore que l’Union européenne n’a pas encore banni.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire invite les acteurs concernés à se préparer le plus tôt possible à la sortie de l’usage des pesticides. Une invitation appuyée par le ministère de la Transition écologique.
« Il s’agit de prendre les devants, afin que les agriculteurs ne se retrouvent pas dans des impasses techniques et économiques, à l’instar des situations récentes du S-métolachlore ou des néonicotinoïdes, qui conduisent in fine à devoir augmenter notre dépendance agricole, y compris à des produits issus d’une agriculture écologiquement moins vertueuse », indique le ministère de la Transition écologique.
Une contamination liée à la fongicide
Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié ce jeudi 6 avril mentionne une large contamination liée à ce fongicide.
« Nous venons de publier les résultats de notre dernière campagne pour mesurer, dans l’eau destinée à la consommation humaine, la présence de composés chimiques qui ne sont pas ou peu recherchés lors des contrôles réguliers », peut-on lire dans le rapport.
La substance scientifiquement appelée R471811 est présente généralement dans toute eau de robinet. Ce qui a retenu l’attention des scientifiques pour deux raisons principales :
- D’une part, ils ont retrouvé ce métabolite de pesticides dans plus d’un prélèvement sur deux
- D’autre part, ce métabolite conduit à des dépassements de la limite de qualité sur un prélèvement sur trois
Il n’y a pas à s’affoler
Le chlorothalonil est interdit depuis 2019 en Europe après 50 ans d’utilisation, car il est cancérogène « supposé » selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments. En France, on ne l’a interdit qu’en 2020. Une étude parue aux États-Unis en 2008 n’associe pas ce produit à l’incidence globale des cancers.
En effet, à l’heure actuelle aucune étude n’a suffisamment d’éléments pour prouver la dangerosité de ce pesticide. Seulement, la science établit que les pesticides posent un problème de santé publique. Bien que des études manquent sur la dangerosité de ces molécules et de leur persistance dans l’eau.
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Il y a une limite de qualité fixée. Cette contamination de l’eau du robinet concerne 480 000 à 490 000 sur 550 000 habitants selon Mickaël Derangeon. Cela dit, un chercheur de l’Anses note qu’il n’y a pas à s’affoler.
« Aucun dépassement de valeur sanitaires maximales (Vmax) n’a été observé », dit-il.
D’autant plus que l’eau du robinet est soumise à une forte surveillance.