Caf : quand une légère hausse de salaire peut vous faire perdre vos droits

En France, pour percevoir des aides de la Caf, il faut respecter certains plafonds de ressources. Résultat ? Les travailleurs préfèrent parfois refuser les petites augmentations de salaires qu'on leur propose.

A priori, de nos jours, tout le monde rêve de toucher un salaire plus élevé. Après tout, en 2022 et 2024, les prix ont largement flambé dans tous les domaines. Notamment au supermarché ou au niveau des tarifs de l’électricité. Seulement voilà : outre leur rémunération, beaucoup de familles françaises perçoivent les aides de la Caf. Or, ces allocations supposent de respecter un barème bien précis. Les ressources du foyer ne doivent pas dépasser certaines limites. Sans quoi, on ne peut prétendre à ces prestations sociales.

Voilà pourquoi, quand les employeurs proposent de petites hausses de salaires, certains employés préfèrent refuser. Surtout si l’augmentation qu’on leur offre est inférieure aux aides dont ils bénéficient via la Caf.  En clair, ils favorisent leurs revenus disponibles, et non leur salaire net. Sans compter les impôts, que le fisc peut exiger sur leur rémunération. Pour y voir plus clair, on fait le point !

Garder le même salaire, pour rester sous les plafonds de la Caf

En France, quand on parle d’aides sociales, on tombe immédiatement sur des clichés. Certains imaginent des familles nombreuses, avec deux parents sans-emploi. En réalité, les travailleurs et les classes moyennes profitent aussi des aides de la Caf. Via la prime d’activité ou les allocations familiales. Seulement voilà, entre un salaire modeste, complété par plusieurs prestations sociales et une rémunération légèrement plus élevée, sans aucun coup de pouce, les Français ont fait leur choix.

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D’autant qu’en refusent les petites augmentations, ils échappent ainsi à des cotisations sociales ou à des impôts supplémentaires. Au-delà des dispositifs de la Caf. Ainsi, d’après la Drees, pour qu’un travailleur au Smic puisse profiter de 100 euros en plus sur son revenu disponible, il faudrait que son employeur rehausse son salaire brut de 422 euros. Sur cette augmentation, 212 euros iront dans les cotisations patronales et 48 euros financeront les cotisations sociales. Et même si le travailleur pourra profiter d’un revenu plus important, il deviendra imposable. De ce fait, il devra payer 12 euros par mois, via le prélèvement à la source.

Après une telle hausse de salaire, le salarié constatera aussi une baisse de 71 euros de sa prime d’activité (versée par la Caf). Ce qui explique pourquoi, en bout de chaîne, le travailleur ne profitera que de 25 % de l’augmentation appliquée par son employeur. Selon la Drees, d’un dossier à l’autre, une hausse de salaire de seulement 1 euro peut entraîner la perte immédiate de certains droits du côté des allocataires.  Aujourd’hui, la Drees estime qu’il ne faut pas avoir un salaire supérieur à 2 013 euros pour rester éligible à la prime d’activité. Ceux qui gagnent 2 014 euros par mois sortent tout de suite du dispositif. Or, les effets de seuils sévissent aussi sur bien d’autres aides de la Caf. Comme la Paje ou encore l’allocation de rentrée scolaire.

Sources : capital.fr

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