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En France, on entend souvent les gens se plaindre de la fiscalité. Tout en dénonçant les aides sociales, qui feraient l’objet de nombreux abus. En réalité, les chiffres de la fraude fiscale dépassent de loin ceux de la fraude aux allocations. Ces dernières années, le gouvernement a opposé les travailleurs aux sans-emploi. Mais combien gagne-t-on vraiment lorsqu’on n’exerce pas d’activité professionnelle ? La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a fait le bilan pour l’année 2024.
Le total des aides sociales reste inférieur aux revenus du travail
Dans un article publié le 24 octobre dernier, le Figaro pointe des prestations en hausse, qui s’accumulent les unes aux autres. Mais le rapport de la DREES est très clair sur cette question : les bénéficiaires des aides sociales ne gagnent pas plus que les salariés au SMIC. Au contraire.
« Un revenu disponible plus élevé en travaillant au SMIC que sans travaill. », peut-on lire noir sur blanc dans le rapport.
Ainsi, une personne seule, sans droit au chômage ni emploi, peut percevoir jusqu’à 839 euros par mois. Pour cela, elle doit cumuler le RSA, la prime de Noël, ainsi que des allocations logements. Suite à l’inflation qui a frappé le pays récemment, les aides sociales ont connu plusieurs revalorisations depuis 2022. Aussi, les prestations additionnées les unes aux autres ont grimpé de 2,3 %. Puisque l’an dernier, une personne seule ne pouvait pas prétendre à plus de 820 euros par mois.
Des montants qui varient au cas par cas
Bien entendu, la donne change selon la composition du foyer. Ainsi, un couple sans emploi avec deux enfants à charge peut avoir droit à 1 663 euros par mois. Là encore, ce chiffre a augmenté de 2,1 % si on le compare à celui de 2023. Toujours à cause des hausses de prix qui ont frappé ces dernières années. Dans le cas d’une famille avec 2 adultes et 3 enfants, le montant maximal des aides sociales atteint 2 100 euros par mois. Soit 2 % de plus que l’année dernière. Dans ce total, on retrouve diverses prestations :
- le RSA
- les allocations logements
- la prime de Noël
- les Allocations familiales
- l’Allocation de complément familiale (réservée aux familles nombreuses, ayant au moins 3 enfants)
- l’Allocation de rentrée scolaire
Dans le cas d’un ménage sans enfant, on recense moins d’aides sociales. Et le montant se monte, en moyenne, à 1 139 euros par mois. Ce qui représente +2,2 % par rapport à l’an dernier.
Aides sociales : comprendre les critères de la DREES
Précisons qu’une famille monoparentale, avec 3 enfants à charge, sans revenus professionnels, les prestations peuvent aller jusqu’à 2184 euros par mois. Dans ce cas, le montant se décompose ainsi :
- le RSA et la prime de Noël représentent 382 euros par mois
- les allocations logement comptent pour 534 euros par mois
- les allocations familiales s’élèvent à 324 euros par mois
- le complément familial se monte à 277 euros chaque mois
- l’allocation de rentrée scolaire, lissée sur 12 mois, équivaut à 105 euros par mois.
- Il faut ensuite ajouter 562 euros par mois, avec l’allocation de soutien familial.
Pour ce rapport sur les aides sociales, la DREES s’appuie sur des hypothèses. Elle a réalisé les calculs en partant du principe que les mineurs à charge ont entre 6 et 13 ans. Elle n’a pas tenu compte des revalorisations en vigueur depuis avril dernier.
« Les barèmes pris en compte pour le calcul des prestations et des salaires sont ceux établis au 1er janvier 2024. »
Et pour les travailleurs alors ?
Les aides sociales s’adressent aussi aux salariés et aux indépendants. Il y a simplement des plafonds de ressources à respecter pour y avoir droit. Notamment en ce qui concerne les allocations familiales ou les prestations destinées au logement. Les travailleurs avec des revenus modestes peuvent prétendre à la prime d’activité.
Pour l’allocation de rentrée scolaire, le nombre d’enfants à charge conditionne le barème :
- 27 141 euros pour un enfant
- 33 404 euros pour deux enfants
- 39 667 euros pour trois enfants
- 45 930 euros pour quatre enfants
- Enfin, comptez 6 263 euros de plus, par enfant supplémentaire