En France, on aime bien tacler les fonctionnaires. Les stéréotypes les plus courants les décrivent comme feignant. Ou impossible à licencier. En réalité, ces hommes et ces femmes assurent souvent des missions cruciales pour leurs concitoyens. Ils font la classe à nos enfants. Ils assurent l’ordre et la sécurité. Mais on les retrouve aussi dans les hôpitaux publics. Médecins, ATSEM ou agent administratif, ils ont tous un point commun : leur statut au sein de la fonction publique.
Contrairement au secteur privé, elle prévoit un cadre très strict sur les salaires et les carrières des fonctionnaires. Avec des catégories A, B, C (et des concours différents). Mais aussi des grades, des classes et des points… Qui conditionne leur évolution et leur rémunération. Et pour compenser d’éventuelles stagnations de revenus, depuis 2008, ils peuvent compter sur la GIPA. Garantie individuelle de pouvoir d’achat. Cela dit, elle concerne seulement les agents dont la « rémunération a peu augmenté au cours des 4 dernières années ». Or, cette prime risque d’être supprimée cette année.
Les fonctionnaires dans l’incertitude
D’un agent à l’autre, le montant de la GIPA peut varier. D’ailleurs, tous n’y ont pas droit chaque année. C’est un coup de pouce accordé au cas par cas. Pour le verser, l’administration tient compte du traitement du fonctionnaire, mais aussi du coût de la vie.
« Vous pouvez en bénéficier si l’évolution de votre traitement indiciaire est inférieure, sur une période de référence de 4 ans, à celle de l’indice des prix à la consommation. », précise le site service public.
Ainsi, l’an dernier, la Gipa était calculée sur les 4 années précédentes.
« Pour un agent à temps complet ayant l’indice majoré 514 au 31 décembre 2018 et au 31 décembre 2022, la GIPA au titre de 2023 sera de 1 861,36 €. », a expliqué la CFDT en 2023.
Cela dit, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le doute plane encore parmi les fonctionnaires. Cette prime de pouvoir d’achat pourrait bien passer à l’as cette année. Une nouvelle inacceptable pour Luc Farré, qui intervient comme secrétaire général de l’Unsa Fonction Publique.
« Une nouvelle provocation. »
Ainsi, jeudi dernier, il a sollicité le ministère afin d’exiger la « publication du décret et de l’arrêté 2024 dans les plus brefs délais ». Les syndicats demandent surtout une hausse globale des salaires pour les fonctionnaires. Mais à défaut, la Gipa reste une aide précieuse pour de nombreux agents.