En France, les personnes atteintes par un handicap peuvent percevoir l’AAH. Il s’agit d’un revenu minimum, dont le montant maximal s’élève à 1 016,05 euros par mois. Il y a encore quelques années, les bénéficiaires en couple devaient déclarer les ressources de leurs conjoints. Résultat ? Dans certains cas, ils ne percevaient que très peu d’argent.
Or, le 1ᵉʳ octobre 2023 a marqué la déconjugalisation de l’AAH. En clair, les personnes souffrant d’un handicap n’ont plus besoin d’indiquer les revenus de leur partenaire. L’administration tient seulement compte de leurs ressources. Cette avancée, on la doit au milieu associatif. Qui a milité pour que cette aide soit déconjugalisée. Désormais, ces structures souhaitent la même évolution pour deux autres aides sociales.
Handicap : un pas de plus vers l’autonomie ?
Les associations ont salué la déconjugalisation de l’AAH. Mais 12 mois plus tard, elles demandent de nouveaux changements. Et pour cause : elle constate encore une importante « disparité de traitement » parmi les Français touchés par le handicap. En effet, il existe d’autres aides destinées à ces publics. Comme l’allocation supplémentaire d’invalidité. Mais le monde associatif s’intéresse aussi aux seniors, qui perçoivent l’allocation de solidarité aux personnes âgées. Or, l‘Asi et l’Aspa sont deux prestations qui tiennent compte des revenus du conjoint. Contrairement à l’AAH, qui a changé son fonctionnement à l’automne 2023.
À lire Les prestations sociales (RSA, AAH…) sont-elles vraiment trop généreuses ?
Une situation inquiétante pour la Fédération des accidentés de la vie (FNATH). Ainsi que l’association APF France Handicap. Les deux structures ont donc publié un communiqué mardi :
« Il y a ainsi une disparité de traitement entre personnes handicapées. »
Elles appellent à la déconjugalisation de l’Asi et de l’Aspa. Et ce, afin de supprimer :
« Cette iniquité et ainsi préserver la dignité des personnes en situation de handicap. Et qu’elles puissent enfin être regardées comme des citoyens à part entière. »
Rappelons qu’entre 2017 et 2022, le gouvernement avait d’abord refusé de revoir le calcul de l’AAH. Alors secrétaire d’État au handicap, Sophie Cluzel dénonçait une mesure injuste. Dans le sens où les bénéficiaires avaient les mêmes droits. Sans différence d’après les revenus de leur foyer.
« Bénéficiant aux modestes comme aux fortunés »
Elle craignait aussi que cette évolution ne crée un précédent. Qui remette en cause de :
« …l’ensemble du système de protection sociale français fondé sur la solidarité familiale et nationale. »
Finalement, les associations avaient eu gain de cause grâce à une promesse d’Emmanuel Macron. En campagne pour son second mandat, il s’était alors engagé à « bouger » sur l’AAH. Mais difficile d’imaginer le même scénario pour l’Asi et l’Aspa. De nos jours, le gouvernement de Michel Barnier semble tourné vers l’austérité. Bien décidé à limiter les dépenses publiques. Afin de réduire le déficit du pays. Dans ce contexte, peut-on s’attendre à une embellie pour les personnes souffrant d’un handicap ? Affaire à suivre.