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En France, il y a encore quelques années, notre système de santé faisait encore rêver à l’international. Mais de nos jours, il fait plutôt grise mine. Et la crise sanitaire survenue entre 2020 et 2022 n’a rien arrangé. Bien au contraire. Si les soignants semblent à bout de souffle, nos médicaments aussi nous font défaut. En effet, au cours des deux dernières années, les « pénuries » n’ont pas épargné les pharmacies. Avec 5 000 cas recensés rien qu’en 2023.
À titre de comparaison, en 2018, on constatait 6 fois moins de ruptures d’approvisionnement. Forcément, cette situation dégradée a alarmé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette organisation a dû décider de sanctionner les laboratoires. En effet, ils avaient la responsabilité de gérer leurs stocks avec précautions. Ils écoperont donc d’une sanction financière…
Médicaments : comment les laboratoires ont failli ?
La décision de l’ANSM fait suite à un manquement des entreprises pharmaceutiques à leurs obligations. En tenant compte de toutes les sanctions infligées à 11 laboratoires, le montant à régler atteint 8 millions d’euros. Et pour cause : la loi leur impose de garder des stocks de sécurité pour les médicaments essentiels. Des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). Il peut s’agir de traitements contre le cancer, les maladies du cœur, des poumons, ou encore d’antibiotiques. Comme le rappelle l’UFC-Que Choisir, qui a relayé la nouvelle ce dimanche.
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Ainsi, pour ces molécules indispensables, les laboratoires doivent garder un stock de sécurité couvrant les besoins nationaux sur 2 mois ou plus. Ce seuil peut même grimper à 4 mois pour les médicaments ayant déjà fait l’objet de pénurie dans les 24 mois précédents. De fait, cette mesure spéciale concerne pas moins de 748 traitements.
L’ANSM a mené l’enquête
L’Agence nationale de sécurité du médicament a pris le temps d’aller sur le terrain. Au printemps 2023, elle a lancé plusieurs contrôles dans les laboratoires pharmaceutiques. C’est comme ça que l’ANSM a découvert que certains ne jouaient pas le jeu. Alors même que le pays était déjà dans une situation assez tendue sur certaines molécules. Après ce constat, l’organisation a décidé de rehausser le montant des amendes prononcées à l’encontre des entreprises. À titre de comparaison, l’année dernière, le total des sanctions infligées aux labos ne s’élevait qu’à 560 000 euros.
Précisons que de nos jours, l’ANSM a la possibilité de donner des sanctions financières, allant jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires sur les médicaments en rupture. Toujours prompt à défendre les consommateurs, l’UFC-Que Choisir n’a pas manqué de saluer cette évolution. Avec ces sanctions, l’ANSM envoie un signal fort au monde pharmaceutique. Ce qui devrait encourager les fabricants à se montrer plus prévoyants à l’avenir. Sans résoudre la dépendance de la France. Car il faut encore importer de nombreuses molécules depuis l’étranger.