Afficher les titres Masquer les titres
Malgré une allure d’éternel adolescent, Yann Barthès n’est plus un débutant ou un millennial en errance. Sa carrière a commencé au début des années 2000, peu après son diplôme obtenu via le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes. Il a fait ses premiers pas à la fin des années 1990, à la grande époque de Canal+, en tant que stagiaire au service communication de la chaîne. Dès 2004, il débarque dans Le Grand Journal (de Michel Denisot) avec une rubrique qui fera sa renommée : le Petit journal. Une revue de presse, entre actualité et people. Le succès sera tel que la chronique aura finalement droit à sa propre émission, le Petit journal, diffusée en clair de 2011 à 2016.
Depuis, Yann Barthès a quitté la chaîne cryptée (tombée dans le giron de Vincent Bolloré). En 2016, il a débarqué sur TMC, avec Quotidien. Un programme qui n’est pas sans rappeler Le Petit Journal, par son format, son esthétique et ses équipes. Parlons clairement : ce talk-show passe en même temps que TPMP sur C8. Mais le public n’est pas le même. Et l’ambiance non plus. Ni même la stratégie. Longtemps vu comme un jeune impertinent du PAF, l’animateur de Quotidien a sa propre méthode, un peu à l’ancienne…
Yann Barthès : confessions d’un sage des plateaux télé ?
Dans une récente interview accordée à Pure Médias, le présentateur a accepté de faire le point sur sa façon de travailler. Ou plutôt sur tout ce qu’il a vu changer dans les studios, en plus de 20 ans de carrière. Et comme beaucoup de rescapés de l’âge de Canal+, Yann Barthès regrette une certaine liberté de ton, disparue à l’heure où les téléspectateurs commentent les émissions en direct via X.
« À l’époque du « Grand journal », je crois que Twitter n’existait pas. Faire de la télévision à l’époque des réseaux sociaux, ça n’a plus rien à voir. C’est aussi pour cela qu’on revendique la télé « old school », avec des caméras qui ne sont pas automatisées, des répétitions, de l’editing, de l’image, du dérushage, le choix des typos, l’écriture, le montage, etc… On veut continuer le plus possible à faire de la télé comme avant. Le truc, c’est qu’on doit faire avec la puissance des réseaux sociaux qui rendent tout le monde parano. Les invités bien sûr, mais nous aussi parfois. Des fois, on s’interroge sur un mot de travers, un éventuel bad buzz. Ce qui pouvait passer à l’époque ne passe plus aujourd’hui. (….) Aujourd’hui, tout est mondial, tout est connecté, donc la parole est beaucoup plus policée. »
De son côté, Yann Barthès l’assume : les querelles et les théories des internautes ne le touchent pas. Et pour cause : contrairement à d’autres, il délaisse volontiers les réseaux sociaux.
« Je n’ai pas Twitter. Donc honnêtement, moi je m’en moque totalement. Parfois on me dit qu’il y a un truc qui remonte sur moi, mais je m’en fous complètement. »
Quand les journalistes de Puremédias l’interrogent sur son rival de C8, il se refuse à tout commentaire. Soucieux de ne pas déclencher une énième bataille médiatique.
« Concernant Cyril Hanouna, je ne veux pas remettre une pièce dans la machine. », déclare sobrement l’animateur phare de TMC.
Quotidien VS X ?
Si Yann Barthès n’utilise pas X, on retrouve tout de même des membres de son équipe sur le célèbre réseau social. Cela inclut Jean-Michel Aphatie, qui termine presque tous ses tweets par « Étonnant, non ? » Ou encore Julien Bellver, qui partage ses chroniques (écrites pour Quotidien) sur Twitter. De son côté, l’animateur l’assume : la violence de la plateforme a très vite eu raison de lui.
« J’ai reçu toutes les insultes possibles et imaginables. Il s’avère que c’est autorisé par la loi donc, je m’en prends, tout le monde s’en prend, et c’est comme ça… J’ai eu Twitter au début, et puis très vite, je m’en suis tellement pris dans la tronche que j’ai arrêté. J’ai bien vu que ça allait me rendre malade. Donc j’ai préféré me retirer. »
Officiellement, l’émission ne s’appuie plus sur Internet pour toucher le public. Ce qui ne l’empêche pas de cartonner.
« Non, on a arrêté le compte. (…) Nous, « Quotidien », on a quitté Twitter. D’ailleurs, la preuve que Twitter n’est pas essentiel pour une émission, c’est que depuis qu’on a arrêté, les audiences sont toujours là. »
Une décision que Yann Barthès assume. Et pour cause : il n’a pas l’air de porter Elon Musk dans son cœur. Et ses collaborateurs partagent son avis.
» Il faut quand même lire les paroles de la personne qui est à la tête de Twitter aujourd’hui. On est parti de Twitter et je pense qu’on a bien fait de le faire, parce qu’on n’assumait pas d’être sur un réseau social américain qui est dirigé par un facho. Je pense qu’il y en a d’autres qui pourraient le faire aussi. À commencer par les services publics. »