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Ces dernières années, les automobilistes ont vécu au rythme des flambées sur les prix de l’essence et du gazole. Et même si les tarifs ont un peu baissé au cours de l’été, le carburant continue à peser lourd sur le budget des Français. En plein d’accentuer les émissions de Co2 de nos véhicules. Dans ce contexte, certains conducteurs adoptent la voiture électrique. Il suffit de la brancher sur une prise ou une borne adaptée pour faire le plein. Une solution considérée comme moins polluante, mais aussi, moins chère à alimenter.
Ainsi, ces dernières années, on a vu fleurir de nouvelles installations, sur les parkings, les aires de repos et les stations service. L’objectif ? Permettre aux automobilistes de s’arrêter un peu partout, pour recharger leur batterie en l’échange de quelques euros. Malheureusement, sur les autoroutes, les tarifs peuvent vite devenir assez élevés. Mais alors pourquoi brancher votre voiture électrique peut parfois coûter cher ? On vous explique tout !
Voiture électrique : le temps, c’est toujours de l’argent…
Pour vanter les mérites de ces véhicules, les constructeurs mettent souvent en avant l’aspect économique. Avec un litre d’essence dont le prix frôle régulièrement les 2 euros, cet argument a déjà convaincu beaucoup de conducteurs. Seulement, si vous décidez de recharger votre engin sur l’autoroute, vous ne ferez pas de grosses économies. En moyenne, vous en aurez pour 12,50 euros, pour 100 km avec votre voiture électrique. Tandis qu’avec un véhicule classique (qui consomme de l’essence), la note se situe plutôt autour de 13 euros. Cela dit, les sociétés d’autoroutes savent comment répondre, quand on les interroge sur ce sujet.
« La recharge sur notre réseau est bien plus chère que celle à domicile, car il s’agit de bornes très haute puissance. », précise Raphaël Ventre, en poste comme directeur du Marketing chez Vinci Autoroutes.
En effet, sur un long trajet, les automobilistes ne peuvent pas s’arrêter durant de longues heures. Or, pour remplir une batterie de voiture électrique rapidement, une prise classique ne suffit pas.
« Chez un particulier, le coût sur une prise standard (2,3 kW) ou une borne dédiée (3,7 kW ou 7,4 kW) descend à 0,22 euro du kWh (et même 0,18 euro en heures creuses). La recharge est (beaucoup) plus lente, mais aussi bien moins chère. « Sur autoroute, le client paye le prix de la rapidité, qui lui permet de recharger entre vingt et trente minutes. », explique Raphaël Ventre dans les colonnes du Parisien.
D’après lui, il faut aussi tenir compte des moyens investis ces dernières années pour installer ces bornes. Un coût que les sociétés d’autoroutes doivent désormais amortir. Néanmoins, l’Autorité de régulation des transports (ART) ne semble pas tout à fait en accord avec ces arguments.
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Des pratiques abusives ?
Dans un récent rapport, l’ART pointe la politique tarifaire des sociétés concessionnaires qui se partagent les autoroutes (APRR, Vinci, Sanef…). Ces dernières font appel à des sous-concessionnaires pour fournir de l’énergie aux voitures électriques (Electra, TotalEnergies, Ionity…). On trouve beaucoup de sociétés spécialisées dans l’installation de bornes électriques. Or, cette forte concurrence n’entraîne pas de baisse des prix pour les conducteurs. Bien au contraire. D’après l’ART, elle profiterait largement aux sociétés d’autoroutes.
« Cette concurrence a surtout poussé à une hausse des redevances versées aux sociétés concessionnaires. (…) Plus de 18 % du prix de la recharge est reversé à la société concessionnaire d’autoroute en échange du droit, pour le titulaire du contrat, d’exploiter son installation sur le domaine autoroutier, contre seulement 4 % en moyenne pour les autres biens vendus sur une aire de service. », note le rapport de l’ART.
Selon l’Autorité de régulation des transports, la racine du problème viendrait des appels d’offres lancés par les sociétés d’autoroutes. Ces procédures auraient des critères bien précis, pour analyser les bornes de recharges destinées aux voitures électriques.
« Des méthodes de notation (des sociétés candidates) incorrectement calibrées pourraient permettre au concessionnaire de capturer une rente. (…) Force est de constater que les soumissionnaires (les sociétés candidates) ont choisi, dans leurs offres, de proposer des redevances élevées, et ainsi de privilégier les reversements aux sociétés concessionnaires d’autoroutes au détriment du prix payé par l’usager. », déplore l’ART.
Des frais qui s’ajoutent au prix du péage pour les conducteurs…