Afficher les titres Masquer les titres
Décidément, le jeune locataire de Matignon ne cesse d’étonner l’opinion. Depuis plus de 3 mois, Gabriel Attal défend la réforme de l’assurance-chômage, contre vents et marées. Même les doutes des députés de son propre parti ne l’ont pas conduit à se remettre en question. Cela dit, après le premier scrutin des législatives, le Premier ministre, qui vit peut-être ses derniers jours à ce poste, s’oriente enfin vers un compromis.
Cette réforme de l’assurance-chômage avait beaucoup fait réagir. Du moins, parmi les députés de l’opposition et les syndicats. Mais dans un contexte marqué par la campagne des européennes et la crise en Nouvelle-Calédonie, la population était peu mobilisée. Pourtant, ce texte promet des conséquences bien concrètes à beaucoup de Français. Puisqu’en cas de licenciement, il écourte la durée d’indemnisation des sans-emploi. Tout en réduisant le montant de leurs allocations (ARE) via la dégressivité. Au soir du 30 juin, Gabriel Attal a l’air de sentir le vent tourner. Résultat ? Il ne persiste plus avec sa fameuse réforme, et paraît même disposé à la laisser de côté… Pour l’instant ! On fait le point !
Assurance-chômage : de l’urgence à la suspension
Maintenant que les candidats RN ont fait une percée historique, talonnés par ceux du Nouveau Front Populaire, Renaissance reste sur la troisième marche du podium. À ce stade, sur le papier, tout n’est pas perdu. En effet, dans de nombreuses circonscriptions, il devrait y avoir des triangulaires. Opposant la gauche, le centre et la droite dure. Avant le deuxième tour, Emmanuel Macron appelle à un large front avec les démocrates et les républicains (hors LFI et RN). De son côté, Gabriel Attal mise sur la suspension de la réforme de l’assurance-chômage. Il y a encore quelques jours, il assurait pourtant que ce texte était nécessaire, pour remettre le pays au travail et préserver son budget. La menace des législatives anticipées aura fonctionné. Et le 30 juin, le Premier Ministre a finalement pris un décret pour prolonger les règles existantes. Et annulant le décret de mise en application de son texte phare.
À lire Chômage : les conditions ne changeront pas avant le 1er janvier 2025
Les sarcasmes de l’opposition
La réforme de l’assurance-chômage a été défendue avec une grande ferveur par l’exécutif. Comme par le président. Et ce, malgré les nombreuses alertes des associations. À l’image du Secours catholique. Or, rien ne vaut la menace des urnes pour obtenir justice. À droite comme à gauche, le changement d’avis de Gabriel Attal fait sourire. Ce lundi matin, cette décision a été largement saluée par Jean-Philippe Tanguy, candidat RN qualifié pour le second tour.
« J’en suis très heureux, c’est une victoire pour le peuple français. », a déclaré le député sur France Info.
Olivier Faure (premier secrétaire du PS) a, lui aussi, réagi favorablement à l’annonce du Premier ministre.
« Je suis sensible au fait qu’il ait entendu que les Français étaient violemment opposés à cette réforme. (…) Heureusement. »
Le socialiste, réélu dès le premier tour des législatives, estime que cette réforme de l’assurance-chômage est très liée à la droite. Et même au RN. Qui a souvent déployé le mythe du chômeur fainéant et profiteur pour séduire son électorat.
« Après des années pendant lesquelles l’extrême droite a expliqué que toutes celles et ceux qui aujourd’hui vivent difficilement, avec des revenus de solidarité, étaient dans l’assistanat. »
Rappelons qu’à ce stade, Gabriel Attal n’a pas supprimé définitivement le texte. Mais bien de différer sa mise en application. Et d’organiser de nouvelles discussions à ce propos, après le 7 juillet. En clair, la réforme ne disparaît pas. On offre simplement un sursis aux chômeurs. Affaire à suivre !