Fanny Ardant face aux actrices de la vague MeToo : « On ne peut pas renverser la situation »

Après sa prise de parole en faveur de Roman Polanski dans Causeur, Fanny Ardant doit maintenant composer avec les réponses de plusieurs victimes.

© Getty Images

Nous vous parlions encore hier. La loyauté de Fanny Ardant va très loin. Proche de Roman Polanski, elle vient de tourner dans son dernier film, Palace. Et elle regrette les scandales qui ternissent son image. Mais elle ne lui tourne pas le dos. Loin de là. En réalité, elle garde une grande admiration pour lui. Après avoir soutenu Gérard Depardieu, elle a récemment tenté de sauver l’honneur de Roman Polanski via une interview accordée à Causeur.

Dans cet entretien, l’actrice s’oppose aux victimes. Et déplore un tribunal médiatique, voire une impitoyable « chasse aux sorcières ». Elle estime que la vague MeToo fait beaucoup de mal. Ainsi, sur la Toile, les propos de Fanny Ardant ont beaucoup choqué. Résultat ? Plusieurs stars du cinéma ayant subi des abus ont décidé de répliquer. On fait le point !

Fanny Ardant dans la tourmente

À 75 ans, la comédienne a mis le feu aux poudres. Et la réponse n’a pas tardé. Ce 6 juin, Andréa Bescond, connue pour sa carrière de danseuse, de réalisatrice et de militante, a réagi dans le Huff Post.

« Je pense que c’est le genre de prises de parole qu’il faudrait invisibiliser. L’entendre dire des choses comme ça, ça ne m’atteint pas. Je suis au contraire fière de clamer qu’elle se trompe, qu’il faut extraire ces agresseurs de l’industrie du cinéma. J’ai envie de lui dire « Vous vous trompez Fanny Ardant, nous n’avons plus peur. »

Et elle a aussi décidé de s’adresser à Fanny Ardant via Instagram.

« Chère Fanny Ardant,
Moi aussi je suis pour l’expression de la justice, les enquêtes judiciaires et médiatiques, il ne s’agit pas de mettre des hommes à genoux, il s’agit d’entendre que quand dix femmes témoignent de violences subies par le même homme déjà connu pour des faits de pédocriminalité, il n’y a rien à sauver… défendre des hommes comme Polanski ou Depardieu ou Jacquot aujourd’hui, ça n’a plus de sens, ce sont eux qui ont mis à genoux des femmes et jeunes filles et qui les ont abîmées, voire détruites.
On ne peut pas renverser la situation, la violence vient de ces hommes, de ce système, pas de nous, les féministes. »

Même son de cloche du côté de Judith Godrèche, qui vient de sortir le court métrage Moi aussi. Elle aussi réplique. En effet, Fanny Ardant a déclaré qu’elle ne souhaitait pas être victime. Aussi, la mère de Tess Barthélémy a pris le contrepied.

« Je suis victime de l’absence de protection dans le cinéma. Je suis victime des mensonges des adultes. Je suis victime des coups des plus forts que moi. Et pourtant je suis courageuse et forte. »

Citons aussi Vahina Giocante, célèbre actrice, elle aussi victime. Elle semble consternée par la position de Fanny Ardant.

« Chère Fanny
Je m’interroge sur la nature de votre blessure, aussi intolérable et insupportable qu’elle vous pousse à vous ranger du côté des « puissants » et à mépriser jusqu’à l’écœurement les plus vulnérables. Dans votre bouche, le mot « victime » sonne comme une insulte alors qu’il est un état de fait, un non-choix, la conséquence d’un assaut imposé par ceux que vous vous évertuez à protéger. (…)
J’ai toujours été admirative de votre élégante apparence, de ce port altier qui est le vôtre, d’une certaine liberté qui semblait vous caractériser. Mais à quoi sert votre liberté de parole si c’est pour générer plus de souffrance à celle préexistante ? (…) Je vous envoie ma tendresse en réponse à votre mépris. », tacle la comédienne via Instagram.

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