De nos jours, beaucoup d’unions se terminent par un divorce. Parfois, chacun repart de son côté. Certains arrivent à garder de bons rapports, une fois séparés. Néanmoins, pour les couples ayant eu des enfants ensemble… La rupture suppose certains défis. En effet, il faut s’organiser pour mettre en place la garde des enfants. Parfois, les parents divorcés optent pour la résidence alternée. Mais le plus souvent, les pères ne demandent pas plus que le week-end et la moitié des vacances scolaires. Et une partie délaisse carrément sa progéniture. Un phénomène contre lequel Emmanuel Macron veut lutter. Il a donc accordé un entretien au magazine Elle. Pour présenter son idée d’un devoir de visite. Pour les pères absents.
En 2012, le ministère de la Justice avait mené une étude sur la garde des enfants. Et même si des désaccords existent, les données montraient que dans 6 cas sur 10, les pères demandaient à ce que les enfants restent chez leurs mères. Renonçant ainsi à la garde principale. Selon Emmanuel Macron, l’absence de père a des conséquences négatives sur le développement des enfants. Il veut donc que ces derniers aient l’obligation de venir leur rendre visite. Une annonce qui a suscité de vives réactions sur la Toile !
Les associations recadrent Emmanuel Macron
Avant d’aller plus loin, posons un peu le contexte. Beaucoup de couples séparés parviennent à s’arranger à l’amiable. Se partageant les congés et les modalités de garde, sans se déchirer devant un juge. Et si certains ne peuvent s’occuper quotidiennement de leurs enfants, ils acceptent avec plaisir de s’en occuper 2 week-ends par mois. Mais pour les papas qui n’ont plus l’envie de visiter leurs chères petites têtes blondes… Le droit de visite obligatoire, porté par Emmanuel Macron, semble un peu étrange. Que vaut l’attention d’un adulte qui n’a pas le désir de voir son fils ou sa fille ? Et qui ne s’exécute que sous la contrainte ? Et surtout, est-ce qu’une telle mesure profitera réellement aux bambins ?
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Parmi les militants qui s’engagent pour le droit des femmes et des enfants, la crainte s’ajoute à l’incompréhension. Et pour cause : en cas de violences conjugales, il arrive que les pères n’aient pas le droit d’approcher leurs ex-compagnes. Et l’obligation qu’Emmanuel Macron appelle de ses vœux pourrait bien donner lieu à des rencontres houleuses. Entre des victimes et leurs ex-compagnons violents. Même son de cloche au sein du collectif en faveur des droits de l’enfant, Enfantiste.
« 1 parent qui abandonne ses enfants est un parent défaillant voire violent. Un devoir de thérapie serait + efficace. On ne force pas 1 Homme à aimer ses enfants. Un lien défaillant est plus dangereux que l’absence. Le lien parental contre l’intérêt supérieur de l’enfant, c’est non. », note le collectif sur X.
Osez le féminisme a la même analyse concernant la proposition d’Emmanuel Macron :
« Devoir de visite = Idée dangereuse > un homme violent, abusif, défaillant n’est pas un bon père. Le bon objectif : l’intérêt supérieur de l’enfant . Avec ou sans père. », a tweeté l’association.
Rappelons que chaque année, des dizaines de femmes meurent encore sous les coups de leurs ex-maris et ex-compagnons. Le danger ne disparaît pas après la rupture. Et le devoir de visite pourrait bien envenimer des situations familiales déjà dramatiques. Sans pour autant rassurer les enfants.
60% des mères qui dirigent une famille monoparentale ont été victimes de violence conjugale, dt *au moins 68% victimes de #contrôlecoercitif*. Summers 2022 citée in Gruev-Vintila 2023 https://t.co/LwhW61Qt2J…#ConventiondIstanbul Imposer le contact du père avec l’enfant = ☢️ ⛔️
— Dr Andreea Gruev-Vintila (@aernstvi) May 8, 2024