Bernard Pivot vient de s’éteindre, il avait 89 ans !

Journaliste et homme de lettres, Bernard Pivot a marqué le grand public grâce à des émissions cultes comme Apostrophes ou Bouillon de culture.

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Né le 5 mai 1935, il avait grandi dans une famille d’épiciers. Très jeune, Bernard Pivot s’est passionné pour les mots. À l’adolescence, il a aussi développé un fort intérêt pour le sport. C’est ainsi qu’il a entamé des études de journalisme dans les années 1950. Il a eu plusieurs expériences, dans des journaux comme Le Progrès, Le Figaro, Le Point ou Le Journal du Dimanche. Il a aussi eu l’occasion d’intervenir à la radio, chez Europe 1 et RTL.

Mais Bernard Pivot a surtout une carrière extraordinaire sur le petit écran. Dès les années 1960, il a fait plusieurs passages sur l’ORTF. Pour présenter des programmes littéraires comme Ouvrez les guillemets. À partir de 1975, l’animateur a migré sur Antenne 2. Où il a animé Apostrophes jusqu’en 1990. Puis Bouillon de culture de 1991 à 2001. Son érudition et son expertise unique en matière d’orthographe, en ont fait une référence pour des générations de téléspectateurs. Malheureusement, le journaliste a perdu la vie ce 6 mai 2024. Il venait tout juste de fêter ses 89 ans ! On fait le point.

Bernard Pivot : un pilier du PAF et des bibliothèques

On oppose souvent la culture, au sens classique, au monde un peu superficiel de la télévision. On aurait d’un côté l’art, les livres, et de l’autre, le petit écran. D’une part le monde intellectuel et de l’autre, le divertissement populaire. Cela dit, le coup de maître de Bernard Pivot, a été de mêler ces deux aspects. Sans prétention, il a eu l’occasion de parler littérature avec Marguerite Duras et Vladimir Nabokov. Mais aussi avec des vedettes comme Alain Delon ou Serge Gainsbourg.

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Avec son ton irrévérencieux, et sa vive curiosité, il a tout fait pour transmettre le goût de la lecture au public. Dans les années 1980, Bernard Pivot avait aussi créé les Championnats de France d’orthographe, puis les Dicos d’or. Entre 2004 et 2019, il a présidé l’Académie Goncourt. Rappelons que le journaliste souffrait d’une maladie du cerveau depuis quelques mois.

Splendeurs et polémiques

Finesse et pédagogie étaient les maîtres mots de Bernard Pivot. Simple et passionné, il parvenait à emmener n’importe qui, à la rencontre des plus grands écrivains de son temps. Sa sympathie a aussi beaucoup joué pour interviewer ses invités et captiver les téléspectateurs. Dernièrement, les images montrant le passage de Gabriel Matzneff dans Apostrophes en 1990 ont fait polémique. Après la sortie du livre de Vanessa Springora, des archives de l’INA ont refait surface en 2019. Montrant l’auteur controversé, évoquait ses relations avec de jeunes mineurs, devant un plateau hilare. À l’exception de l’immense écrivaine québécoise Denise Bombardier.

Lors de cette polémique, Bernard Pivot n’a pas hésité à regretter cette séquence. Et à condamner les propos de Gabriel Matzneff. Admettant que l’époque abordait certains abus avec une légèreté qui semble incompréhensible de nos jours.

« Après Mai 68, dont le slogan majeur était “il est interdit d’interdire”, des livres comme ceux de Gabriel Matzneff ont été publiés sans que la justice n’intervienne, sans même que les associations de défense de l’enfance et de la famille ne protestent. (…) On a même vu les plus grands écrivains de l’époque pétitionner pour la libération de trois hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. Le monde des livres et la littérature se jugeaient alors au-dessus des lois et de la morale. »

Les hommages à Bernard Pivot

Populaire et respecté, cet homme de lettres et de télévision laisse un grand vide dans le cœur du public. Ce 6 mai 2024, de nombreuses personnalités ont tenu à saluer la mémoire du journaliste. À l’image de Clément Beaune, député Renaissance.

« La culture de haut vol, incisive et bienveillante, de Bernard Pivot était un trésor national. Il donnait et montrait le meilleur de l’esprit français. Merci Bernard. », a tweeté l’ancien ministre des Transports.

Jacques Attali, mais aussi Jordan Bardella et Rachel Khan ont également rendu hommage à Bernard Pivot. Il laisse ainsi un héritage dépassant les clivages politiques. Un exploit, dans la France de 2024, qui apparaît maintenant plus divisée que jamais.

Sources : lemonde.fr

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