Guillaume Meurice risque son poste à France Inter : « À propos de liberté d’expression… »

Après quelques traits d'humour sur Benyamin Netanyahou, Guillaume Meurice a eu un droit à une suspension d'antenne et pourrait perdre sa place chez France Inter.

En matière d’humour et de politique, chacun a ses préférences. Et on ne peut pas vraiment légiférer en la matière. Néanmoins, dans un contexte international marqué par d’importants conflits, il semble que les artistes voient leurs marges de manœuvre se restreindre. Guillaume Meurice en sait quelque chose. Pourtant, depuis des années, l’impertinent chroniqueur à la chevelure poivre et sel avait fini par devenir un pilier chez France Inter.

Toujours prompt à amuser les auditeurs, avec des micro-trottoirs hilarants et des rencontres de toutes sortes. Armé de son micro, il a fait les cents pas à l’Assemblée nationale, dans les meetings politiques, sur les marchés, mais aussi dans divers salons. Avec un objectif : faire parler les idiots, pour mieux régaler le public avec les meilleures perles recueillies lors de ses drôles de maraudes. Guillaume Meurice a taclé les patrons, les travailleurs, les vieux, les jeunes, les écologistes et les conservateurs. Mais lorsqu’il s’est mis à faire des blagues sur un chef d’État bien connu, il a joué son emploi. Et d’après les dernières nouvelles données par l’humoriste, il pourrait bien perdre cette partie.

Guillaume Meurice, convoqué par Radio France

Ces derniers mois, comme beaucoup de journalistes, de polémistes, d’écrivains et de comédiens… Le chroniqueur a évoqué le sujet sensible du conflit qui a lieu dans la bande Gaza. Un thème qui déchaîne les passions, autant dans l’opinion que dans l’hémicycle. Car après les terribles attentats qui ont frappé Israël le 7 octobre 2023, le pays a répliqué de façon très ferme. Depuis plusieurs mois, Benyamin Netanyahou réplique à coup de bombes. Dans l’objectif d’obtenir la libération des otages et de neutraliser le Hamas. Or, beaucoup s’indignent en découvrant, en direct, le sort des civils palestiniens. Une injustice qui a inspiré Guillaume Meurice. Le 29 octobre 2023, il a donc qualifié, sur le ton de la plaisanterie, le chef d’État israélien, de « sorte de nazi sans prépuce ».

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Cette boutade lui a valu plusieurs plaintes, pour injures publiques à caractère antisémite. Et pour provocation à la violence et à la haine antisémite. Cela dit, le 22 avril, le parquet de Nanterre a décidé de classer cette affaire sans suite. Entre-temps, l’humoriste a même publié un livre, sorti en mars 2024 : Dans l’oreille du cyclone. Aussi, dimanche dernier, sur France Inter, Guillaume Meurice a voulu fanfaronner un peu. En répétant la fameuse blague qui l’a plongé dans la tourmente ces derniers mois :

« Il y a des choses qu’on peut dire. Par exemple, si je dis ’Netanyahu est une sorte de nazi mais sans prépuce’, c’est bon. Le procureur, il a dit ’c’est bon’. », a déclaré le chroniqueur, non sans une certaine audace.

La réponse de sa hiérarchie vient de tomber. Ce 2 mai, il a reçu une convocation de Radio France. Et en attendant cet entretien, il est suspendu. Ce qui signifie qu’on ne pourra plus l’entendre à l’antenne.

« À propos de liberté d’expression… », a commencé l’humoriste sur X.

Il a ensuite publié un petit communiqué. Qui laisse présager son licenciement dans un avenir proche.

« Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ne participerai pas aux deux prochaines émissions Le Grand dimanche Soir sur France Inter. Pour des raisons dépendantes de la volonté de la direction de Radio France, je suis « convoqué à un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à la rupture anticipée de (mon) contrat à durée déterminée pour faute grave. Il m’est intimé l’ordre de cesser toute activité professionnelle à Radio France et de ne pas me présenter à mon poste de travail avant ledit entretien. », a expliqué le chroniqueur.

Radio France a confirmé cette convocation :

« Dans l’attente de cet entretien, Guillaume Meurice est suspendu de l’antenne – avec maintien de sa rémunération – et ne participera donc pas au Grand dimanche soir de dimanche 5 mai sur France Inter. »

Pour l’heure, le comique a déjà reçu de nombreux soutiens sur Twitter, où sa publication dépasse déjà les 16 000 likes. Parmi les célébrités qui se tiennent à ses côtés, on peut citer Yvan Le Bollloch, connu pour sa série Caméra Café :

« Dites-moi Adèle Van Reeth, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? », a tweeté celui qui incarnait Jean-Claude Convenant, en s’adressant à la directrice de France Inter.

Même son de cloche du côté de Charline Vanhoenacker, qui semble soucieuse pour son collègue :

« Je prends acte de la décision de Radio France. Cette situation est très inquiétante, mais la troupe reste mobilisée au service de la rigolade. Soutien à mon camarade Guillaume Meurice. », a déclaré la journaliste sur X.

Enfin, l’humoriste, Aymeric Lompret, a préféré opter pour un tendre sarcasme :
« Put*in, il va refaire un livre… »

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