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Le handicap est une notion plurielle. Il peut être d’ordre physique ou mental. Et parmi les personnes en incapacité, toutes n’ont pas les mêmes difficultés. La plupart peuvent compter sur l’AAH. Ou sur d’autres prestations sociales. Avec des aides versées aux proches dans certains cas. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer seuls, le fauteuil roulant s’avère indispensable. Le problème touche environ 1 million de Français. Conscient de cet enjeu, Emmanuel Macron avait pris un engagement dès avril 2023. Il promettait un remboursement à 100 % pour ces équipements… Et ce dès 2024. En évoquant « une mesure de justice sociale ».
Or, en février dernier, plusieurs associations engagées sur le handicap tiraient déjà la sonnette d’alarme. Car le gouvernement tardait à honorer cette promesse.
« Ce qui est mis sur la table par le gouvernement va pour l’instant dans le sens contraire de l’engagement du président. », estimait Pascale Ribes, présidente d’APF France Handicap dans Le Monde.
Dans un contexte marqué par un fort déficit public, beaucoup craignaient un abandon de cet engagement. Mais ce 11 avril, la ministre chargée des personnes handicapées a décidé de mettre les choses au clair. Avec une très bonne nouvelle pour les personnes à mobilité réduite !
Handicap : le gouvernement confirme la prise en charge à 100 % des fauteuils roulants
Dans l’hexagone, la population vieillit. Aussi, aux personnes souffrant d’un handicap, il faut aussi ajouter les séniors, qui peuvent avoir du mal à marcher. Des centaines de milliers de personnes qui, pour rester autonomes, ont besoin d’un fauteuil roulant. Du côté des soignants, des associations, et de tous ceux qui vivent un handicap, l’engagement du président a donc fait naître beaucoup d’attentes. Mais le déficit grimpe. Et le gouvernement l’affirme : il faut faire des économies. De quoi inquiéter beaucoup de monde ! Heureusement, la ministre de la Santé et la ministre chargée des personnes handicapées se montrent rassurantes. Catherine Vautrin et Fadila Khattabi ont répondu aux journalistes de La Croix au cours d’un entretien complet.
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Elles confirment le maintien de cette mesure clé pour les personnes souffrant d’un handicap.
« Nous tenons à rassurer les Français, l’engagement fait par Emmanuel Macron de rembourser intégralement les fauteuils roulants, électriques et manuels, sera tenu avant la fin 2024. Il n’y a pas de reculade de la part du gouvernement. », martèlent la ministre de la santé et la ministre chargée des personnes handicapées.
Visiblement, le budget alloué à cette mesure a connu une hausse considérable. Il devrait largement dépasser les 300 millions annoncés au départ.
« Nous avons demandé au président de rallonger l’enveloppe initiale, ce qu’il a accepté. », indique Catherine Vautrin.
À quoi s’attendre ?
L’objectif de cette politique ? Éliminer le reste à charge. En clair, les fauteuils roulants seront remboursés à 100 %, par la Sécurité sociale et les complémentaires santé. Une belle évolution sur la question du handicap. Car pour l’heure, le constat est moins rose.
« La moyenne du reste à charge jusqu’à présent s’élevait à 900 euros. Pour 60 000 personnes, cela dépasse les 5 000 euros. Ce n’est pas normal. », rappelle Fadila Khattabi.
À savoir : un fauteuil roulant manuel peut coûter jusqu’à 10 000 euros. Mais pour un modèle électrique, le prix peut grimper jusqu’à 50 000 euros. En effet, de nombreuses options entraînent des frais supplémentaires.
« Dès que l’on veut adapter son fauteuil, la facture monte très vite, par centaines, voire milliers d’euros à chaque ajout. Tout est optionnel, des roulettes anti-bascule aux coussins anti-escarres, un dossier qui s’incline, etc… », note le député écologique Sébastien Peytavie. Lui-même en fauteuil roulant.
À l’avenir, le gouvernement souhaite négocier avec les associations. À l’image du Collectif Handicaps ou d’APF France Handicap. Avec la volonté d’étudier leurs propositions. Pour l’heure, l’exécutif n’a pas dévoilé le montant du nouveau budget. Et pour cause : il ne faudrait pas que les industriels alignent leurs prix grâce à cette donnée. Mais Catherine Vautrin et Fadila Khattabi se rendront sur le terrain ce 12 avril 2024. Pour visiter une usine de fabrication médicale. Affaire à suivre…