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Voilà une personnalité qui aura connu la France longtemps. De l’occupation allemande jusqu’à nos jours, Robert Badinter a vu notre pays évoluer. En jouant même un rôle crucial dans certaines de nos dernières avancées. Aujourd’hui, bon nombre de responsables politiques et de militants ont tenu à rendre hommage au défunt. Ardent défenseur des droits de l’homme, il a durablement marqué la justice française. De son enfance jusqu’à ses derniers jours parmi nous, on fait le point sur son prestigieux parcours.
Robert Badinter : une jeunesse face à la guerre
De religion juive, son père fuit la Moldavie et ses pogroms en 1919 pour s’installer en France. En 1923, il épouse Shiffra Rosenberg, elle aussi immigrée. Le couple obtient la naturalisation en 1928, et donne naissance à Robert Badinter dans la foulée. Né dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, le garçon entreprend une brillante scolarité au Lycée Janson de Sailly. Mais cette belle histoire s’interrompt brutalement en 1940. Après avoir tenté d’échapper aux persécutions en zone libre, son père et son oncle maternel finissent arrêtés par la Gestapo en 1943. Avant leur déportation à Sobibor et Auschwitz.
Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter parvient à rester en vie avec sa mère et son frère, Claude. Ils vivent ainsi plusieurs mois non loin de Chambéry, entre 1943 et 1944. Utilisant un faux-nom, il poursuit sa scolarité au lycée Vaugelas. Ainsi, dès 1945, il commence des études à l’Université de Paris. Trois ans plus tard, il en ressort diplômé d’une licence de droit et une licence de lettres. Il obtient alors une bourse, qui lui donne la chance d’aller parfaire son cursus aux États-Unis. Inscrit à l’Université de Columbia (New York), il décroche une maîtrise en arts. Revenu à Paris, il se lance comme avocat et se lance dans un doctorat en droit.
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On lui doit l’abolition de la peine de mort
Des années 1960 jusqu’aux années 1990, il donne aussi de nombreux cours, dans différentes facultés. Mais le grand public se souviendra surtout de Robert Badinter pour son engagement en politique. Considéré comme un intellectuel de gauche, il devient ministre de la Justice en 1981. C’est ainsi qu’il pourra œuvrer à l’abolition de la peine de mort dans notre pays. Mais il portera également d’autres projets, voulus par François Mitterrand.
- Le renforcement des droits et des indemnisations des victimes
- La création de peine en dehors des privations de libertés (travail d’intérêt général, jours amendes…)
Il cède sa place de garde des Sceaux en 1986, pour intégrer le Conseil Constitutionnel jusqu’en 1995. Par la suite, il fera carrière en tant que sénateur (pour le parti socialiste) jusqu’en 2011. Après ce dernier mandat, Robert Badinter a continué ses activités, en lançant un cabinet juridique (Corpus consultants). Il a aussi profité des dernières années pour lire et écrire. Autant des essais sur le droit et les libertés, que des œuvres artistiques. Notons que sa femme, Élisabeth Badinter, a désormais 79 ans. Le couple vivait marié depuis 1966.