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Leboncoin est l’un des sites de références pour les petites annonces gratuites. Un classement officiel révèle même qu’il est le second site le plus fréquenté des Français. Après tout, c’est bien l’endroit où l’on peut trouver les bonnes affaires sur plusieurs catégories !
Le 21 septembre dernier, la plateforme a pourtant annoncé un grand changement sur une catégorie : la vente d’animaux. Depuis cette date, Leboncoin interdit les annonces pour les animaux sauvages et leurs produits dérivés. On vous en dit plus dans la suite de l’article.
Leboncoin interdit la vente d’animaux sauvages
Sur Leboncoin, vous pouvez trouver tout un tas d’annonces de vente ou recherche d’animaux. Il suffit de quelques clics pour trouver des chats, des chiens ou d’autres animaux de votre choix. Certains animaux, comme les perroquets, serpents, tortues ou reptiles, y étaient aussi proposés librement. Du moins, jusqu’au 21 septembre.
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EN effet, dans un communiqué, Amandine de Souza, la directrice générale du site Leboncoin a annoncé l’interdiction de la vente des animaux sauvages sur la plateforme. Le site bannit aussi les produits dérivés de ces animaux et certains NAC ou Nouveaux animaux de compagnie. C’est par exemple le cas des serpents.
Pour mieux mettre en application cette interdiction, le site de ventes en ligne s’est associé avec le Fonds international pour la protection des animaux ou IFAW. Contactée par Actu.fr, l’ONG internationale explique qu’elle veille régulièrement sur les annonces émises sur la plateforme.
« Plusieurs espèces ressortent régulièrement », révèle Mia Crnojevic, chargée de campagne chez IFAW.
Cette dernière a par exemple cité des types de perroquet comme l’Ara Macao ou le Gris du Gabon. Elle a aussi parlé des annonces sur des reptiles comme les iguanes verts, des serpents comme des pythons royaux. Souvent, des utilisateurs du site mettaient aussi en vente des tortues grecques et des tortues d’Hermann.
L’interdiction touche aussi leurs produits dérivés
La plateforme de petites annonces ne bannit pas seulement les animaux exotiques, mais également leurs produits dérivés. Leboncoin ne permet par exemple pas la mise en vente de l’ivoire sur sa plateforme tout en soulignant un principe de précaution.
« Le principe de précaution inclut les annonces affichant des mentions telles que « imitation ivoire » ou « façon ivoire », mais aussi tout objet décrit comme étant fabriqué dans un matériau similaire à l’ivoire comme l’os, la résine, et même le plastique », précise Leboncoin.
Si l’exploitation de l’ivoire est connue depuis de nombreuses années, certaines annonces proposent parfois des « choses que l’on n’imagine pas ». Des utilisateurs mettent même en vente des fourrures, des peaux, des griffes ou des poils. On peut même trouver des pattes d’éléphant servant de chaise.
Par ailleurs, les Nouveaux animaux de compagnie sont aussi sous le viseur de Leboncoin. Il faut savoir que cette catégorie regroupe des animaux domestiques et non domestiques comme les reptiles. Pour l’ONG IFAW, la frontière qui différencie certains NAC des animaux sauvages est encore floue.
« Pour nous, ce ne sont pas des animaux de compagnie, mais des animaux sauvages, point », indique clairement Mia Crnojevic.
Selon la représentante de l’IFAW, la rareté et l’exotisme de ces espèces attirent les particuliers. Que ce soit en France ou en Europe, elles sont fortement prisées. Et ce, malgré le braconnage et le trafic qui se cachent derrière la mise en vente de ces animaux.
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Ce sont des pratiques illégales et dangereuses
Certains particuliers sur Leboncoin veulent avoir une espèce rare chez eux. Ils n’ont pourtant aucune idée de comment ces animaux sont arrivés sur ces sites de ventes en ligne. Hélas, la réalité est bien plus sombre.
En effet, derrière ces achats se cachent le braconnage et le trafic criminel des espèces protégées. Les animaux sont souvent brusquement prélevés dans leur milieu naturel. Ils sont ensuite exportés de façon illégale.
« On parle d’une des activités criminelles les plus lucratives, qui se placent derrière le trafic de drogue, celui de la contrefaçon, et des êtres humains. Le trafic d’animaux sauvages génère 20 milliards de dollars par an », révèle Mia Crnojevic.
En plus de ces pratiques criminelles, le commerce des animaux sauvages, sur Leboncoin et ailleurs, présente aussi des risques environnementaux. Dans le pire des scénarios, l’animal sauvage pourrait même s’échapper dans la nature et devenir un danger.
« Un danger à la fois pour l’Homme, si c’est un python royal par exemple ; et à la fois pour les autres espèces, car l’animal peut devenir invasif », illustre Mia Crnojevic.
C’est donc pour lutter contre le trafic que Leboncoin a pris la décision d’interdire la vente des animaux sauvages. Chaque annonce devra désormais passer par un contrôle automatique. Si jamais vous trouviez encore d’annonces sur ces espèces sur le site, vous pouvez les signaler.