Aides sociales : certains foyers ne touchent pas les aides auxquelles ils sont éligibles

Chaque mois, de nombreuses personnes éligibles à des aides sociales, ne les perçoivent pas. Comment expliquer cette tendance ?

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En France, en cas de coup dur, on peut obtenir des aides sociales, versées par différents organismes. Ainsi, après un licenciement, les personnes en recherche d’emploi ont droit à une indemnisation, versée par Pôle emploi. Les actifs ayant des revenus modestes, eux, peuvent toucher une prime d’activité de la CAF ou de la MSA. Selon les profils et les ressources de chacun, de nombreuses prestations existent. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait penser, toutes les personnes éligibles à ces dispositifs n’en bénéficient pas. Ce phénomène, le non-recours aux aides sociales, peut s’expliquer par plusieurs facteurs. On fait le point tout de suite.

Non-recours aux aides sociales : entre crainte et manque d’information

Mercredi dernier, la Direction des recherches, des études, de l’évaluation des statistiques (DREES) a publié des résultats très intéressants. Pendant plusieurs mois, elle a mené l’enquête auprès d’un échantillon de Français, afin de comprendre pourquoi certains boudaient les aides sociales. Et les réponses apportées par le public interrogé sont édifiantes !

Parmi les sondés, 39 % indiquent qu’ils ne perçoivent pas certaines prestations, car ils n’en connaissent pas l’existence ou les critères d’éligibilité. Ainsi, la première cause du non-recours reste le manque d’information. Pourtant, cette raison seule ne suffit pas à justifier l’ampleur du phénomène. En effet, l’observatoire du non-recours aux droits et aux services (ODENORE) explore déjà cette thématique depuis de nombreuses années. Et il en ressort que près d’un tiers des publics éligibles au RSA et la prime d’activités ne sollicitent pas ces aides sociales. Cependant, ils y ont droit.

Et dans certains cas, il ne s’agit pas seulement d’un manque d’information. Ainsi, selon la DREES, voici les motifs invoqués par ces personnes :

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  • 23 % trouvent les démarches trop complexes.
  • 18 % redoutent des conséquences négatives.
  • 16 % déclarent qu’ils préfèrent se débrouiller par eux-mêmes.

Les retombées négatives inquiètent de nombreux Français

On pourrait voir les aides sociales comme un droit, dont chacun souhaite profiter. Néanmoins, il ne faut pas croire qu’il s’agit d’un cadeau. Le plus souvent, les allocataires ont beaucoup d’obligations à remplir, au risque de ne plus recevoir aucun paiement. Et en cas d’erreur, une accusation de fraude peut vite tomber, de la part de la CAF ou de la MSA. En effet, de nombreuses personnes s’informent sur les prestations sociales. Elles savent donc que des contrôles peuvent avoir lieu régulièrement, parmi les allocataires. Or, dans certains cas, ces opérations débouchent sur des obligations de rembourser le trop perçu, voire des sanctions.

Certains refusent les aides sociales par peur des conséquences négatives
Certains refusent les aides sociales par peur des conséquences négatives – Crédits Photos : iStock

Ces répercussions paraissent bien normales. Cependant, elles se montrent dissuasives pour un certain nombre ménages, qui préfèrent éviter les ennuis en n’ayant pas recours aux aides sociales. D’autres redoutent que ces coups de pouces ne compliquent encore plus leur situation financière :

  • En leur faisant perdre d’autres droits.
  • En les obligeant à payer plus d’impôts qu’auparavant.

L’administration fait peur. En effet, pour une population déjà fragilisée par la crise, les contrôles et les sanctions appliquées par le système de protection sociale peuvent donner lieu à de gros problèmes au quotidien. Pour résoudre ce problème, certains experts recommandent la solidarité à la source. Cette solution implique de verser directement les allocations aux bénéficiaires, sans formalités de leur part. Elle évite ainsi de faire la moindre erreur sur un formulaire, ou de se retrouver accusé de fraude sociale.

Des aides sociales méconnues

En réalité, certaines prestations font beaucoup parler d’elles. Ainsi, au sein du grand public :

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  • 97 % des personnes connaissent les allocations familiales.
  • 96 % ont connaissance des aides au logement.
  • 95 % savent ce qu’est le RSA

En revanche, d’autres aides sociales, plus récentes, restent souvent peu connues par les Français.

  • Moins de 40 % d’entre eux savent que l’allocation personnalisée d’autonomie (pour les seniors) existe.
  • Et seulement 28 % ont déjà entendu parler de la complémentaire santé solidaire (CSS).

Sources : bfmtv.com

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