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En économie, on considère que les revenus sont soit dépensés, soit placés en épargne. Cela dit, mettre de l’argent de côté n’est pas évident pour tout le monde. Une tendance confirmée par le rapport révélé par l’Insee mardi 5 novembre 2024. Il montre que les plus riches arrivent à économiser jusqu’à 25 % de leurs revenus, quand les plus précaires n’ont pas vraiment la possibilité d’épargner quoi que ce soit.
« Le taux d’épargne augmente fortement avec le niveau de vie, le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle, écrivent les auteurs. Les personnes appartenant aux ménages autour de la médiane consacrent en moyenne 6 % de leur revenu disponible net à leur épargne, contre 11 % en moyenne sur toute la population, tandis que les plus modestes ne peuvent pas épargner et que les 20 % les plus aisées épargnent un quart (27 %) de leur revenu disponible net. », indique l’Insee.
Si les temps sont durs, certaines personnes voient l’épargne comme une sécurité. Aussi, même avec des salaires qui stagnent et des prix qui augmentent, ils se serrent la ceinture. Ils tentent ainsi de jouer la prévoyance, pour se prémunir contre les imprévus…
L’épargne varie selon le niveau de vie
Pour analyser la capacité des Français à économiser, l’Insee se base sur leur revenu net disponible. Dans ce montant, on trouve les salaires, mais aussi les aides sociales, une fois les impôts déduits. Au total, les ménages ont placé 6 000 milliards d’euros sur leurs livrets d’épargne. Sur ce point, il existe plusieurs solutions comme le LEP, le PEL, le PER ou encore le LDDS. Mais le livret A reste la solution la plus populaire, puisque 80 % des Français en ont un. En moyenne, ces comptes affichent un solde de 7 077 euros, selon la Banque de France. Bien entendu, les sommes économisées varient d’un territoire à l’autre. Ainsi, les habitants de la Lozère ou de la Bretagne mettent bien plus de côté que ceux qui vivent en Corse ou en Seine-Saint-Denis.
Néanmoins, l’indicateur clé pour comprendre l’épargne est le revenu. Dans notre pays, les 10 % de ménages les plus riches peuvent compter sur un revenu 24 fois supérieur à celui des 10 % les plus précaires. Du moins, avant redistribution (via les aides sociales et impôts). Avec les allocations et les taxes, l’écart entre ces deux tranches diminue vers un ratio de 3,8. Précisons également qu’en France, les prestations sociales ne sont pas l’apanage des plus pauvres ou des sans-emploi :
- 57 % des ménages profitent de la redistribution via différentes aides
- Parmi les plus modestes, ces dispositifs touchent 99 % des gens. Chez les plus riches, elles profitent à 17 % des foyers.
Plus de revenus, plus de dépenses
On entend souvent dire que les plus modestes sont ceux qui dépensent le plus. Ce qui ne leur laisse quasiment rien en épargne. Or, cela n’a rien d’anormal ni de surprenant. Quand on doit nourrir, loger et entretenir une famille avec un salaire de 1 426 euros net par mois (Smic), tout l’argent sert à payer les charges. Sans pouvoir mettre quoi que ce soit de côté. Alors oui, en proportion, les plus modestes ont souvent tendance à dépenser 100 % de leurs revenus. Et on voit difficilement comment ils pourraient faire autrement.
Cela dit, en euros, les 20 % de ménages les plus aisés ont tendance à dépenser 2,3 fois plus que les 20 % foyers les plus modestes. Avec des budgets aussi différents, les achats et les frais ne sont pas les mêmes :
- Chez les plus précaires, le logement correspond à 34 % de l’argent dépensé. Pour les plus riches, il représente seulement 20 % des dépenses. Logiquement, cela laisse plus de marge pour placer des fonds en épargne.
- Pour les Français les plus aisés, la culture (livre, musée, spectacle, concert, cinéma) représente 9 % de l’argent dépensé contre 5 % chez les plus modestes.