Recrutement : peut-on questionner votre ancien patron sans vous prévenir ?

Vous avez décidé de quitter votre poste pour aller travailler ailleurs ? Et lors du processus de recrutement, vous craignez qu'on contacte votre ancien employeur ?

Harcèlement, absentéisme, horaires à rallonge, manque de reconnaissance ou salaire limité… Parfois, le marché de l’emploi peut faire peur. Or, en France, aujourd’hui, on peut encore compter sur un cadre : le Code du travail. Il prévoit des règles claires pour la vie en entreprise comme pour le recrutement de nouveaux salariés. Ainsi, même si vous n’êtes que candidat à un poste, les recruteurs n’ont pas tous les droits.

Mais alors, peuvent-ils aller se renseigner auprès de votre ancien patron ? Et ce, sans vous le dire au préalable ? Après tout, vérifier les références d’une personne avant de l’embaucher n’a rien d’anormal. Cela dit, si votre dernière expérience professionnelle a mal tourné, on peut comprendre votre inquiétude concernant cette pratique. Au demeurant, elle reste très courante pendant les recrutements. Et voici ce que dit la loi sur cette question…

Recrutement : les limites à respecter

Dès les premiers entretiens face à vous, le recruteur n’a pas le droit de vous questionner sur n’importe quel sujet. L’échange doit se limiter à votre expérience et à vos compétences. De son côté, le candidat doit répondre honnêtement. Cela dit, les questions d’ordre privé n’ont pas leur place lors d’un recrutement. Ses opinions politiques ou ses croyances religieuses, il a tout à fait le droit de ne pas les dévoiler.

« Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. (…) Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles. Le candidat est tenu de répondre de bonne foi à ces demandes d’informations. », énonce l’article L. 1221-6 du Code du travail.

Mais quelles sont les règles qui encadrent le contrôle de référence ? Après tout, avant d’embaucher une personne, il est naturel de s’assurer qu’elle n’a pas menti sur ses compétences ou ses fonctions précédentes. Aussi, lors d’un recrutement, l’entreprise peut appeler votre ancien employeur. En revanche, elle n’a pas le droit de le faire sans vous avertir. Et pour cause : certains candidats sont en processus d’embauche, sans avoir quitté leur précédent poste. Un coup de fil indélicat pourrait donc leur porter préjudice. Or, même si vous signifiez votre désaccord au recruteur, il a toujours le droit d’appeler votre ancien patron.

« Aucune information concernant personnellement un candidat à un emploi ne peut être collectée par un dispositif qui n’a pas été porté préalablement à sa connaissance. », prévoit l’article L. 1221-9.

Seulement, là encore, la conversation ne pourra s’attarder sur tous les domaines. Il s’agit d’un recrutement, pas d’un grand déballage. Aussi, les questions doivent rester professionnelles. Il n’est pas question d’aller se renseigner sur la santé du candidat, la fréquence de ses arrêts de travail, sa famille, son caractère. Même le montant de son ancienne rémunération est une information confidentielle.

Sources : caminteresse.fr

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