En principe, les titres-restaurant n’ont rien d’obligatoire. Cela dit, si votre entreprise ne propose ni restauration collective ni prime déjeuner, vous devez normalement recevoir cette compensation. Le dispositif existe depuis en version papier depuis des décennies. Mais ces dernières années, il se décline aussi en carte à puce (Edenred, Swile, Bimpli…) ainsi que via des applis sur nos smartphones.
L’objectif ? Aider les travailleurs à s’acheter un bon repas entre midi et deux. Ainsi, les titres-restaurant sont acceptés dans les fast-foods, les cafés, les brasseries, snacks. Chez quasiment tous les restaurateurs. Cela dit, vous avez aussi la possibilité de vous en servir pour aller acheter votre déjeuner dans un supermarché. D’ailleurs, depuis peu, Lidl a même changé sa politique pour accepter ces tickets. Dans une France marquée par la baisse du pouvoir d’achat, utiliser ce moyen de paiement pour faire des courses a fini par devenir une habitude pour certains. Au grand dam des restaurateurs, qui aimeraient bien avoir l’exclusivité sur ces titres. Résultat ? Au 1ᵉʳ janvier 2025, les règles pourraient bien évoluer en ce sens…
Titres-restaurant : à qui profite cette manne ?
En région parisienne comme ailleurs, l’addition pour un repas complet au restaurant dépasse vite les 20 ou 30 euros par personne. En revanche, en grande surface, acheter une salade, du pain, du jambon et un bon dessert coûte moins de 10 euros. Surtout quand on choisit bien dans quelle enseigne utiliser ses titres-restaurant. Du côté des clients, après des mois d’inflation, le calcul est vite fait. D’ailleurs, depuis le confinement, régler ses courses avec ces tickets a fini par devenir normal. Peu à peu, le plafond maximum a baissé. Mais en 2022, une dérogation a prolongé cette pratique pour l’année 2024. Problème : elle pourrait disparaître, à partir du 1ᵉʳ janvier prochain.
En cause ? La colère des restaurateurs. En effet, ils constatent amèrement que la clientèle leur file entre les doigts. Les professionnels et petits commerçants regrettent que les titres-restaurant soient massivement aspirés par les supermarchés. C’est ainsi que le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide perçoit les choses. Et les chiffres de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie évoquent un manque à gagne à hauteur de 576 millions d’euros. Ces données font écho à celles que la CNTR a dévoilées récemment. Dans une récente publication, la Commission Nationale des Titres-restaurant démontre que les grandes et moyennes surfaces ont encaissé 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires grâce à ces tickets. Elles accaparent donc 30,8 % du marché.
Si on peut comprendre les inquiétudes des restaurateurs, il faut aussi se mettre à la place des travailleurs. De nos jours, remplir le frigo et les placards devient un vrai casse-tête. Dans ce contexte, les titres-restaurant représentent un joli coup de pouce pour les familles nombreuses ou modestes. En 2024, beaucoup de salariés n’ont plus moyen de fréquenter les snacks et restaurants tous les midis. Pour tenir leur budget, ils préfèrent faire des courses. Avant de cuisiner pour emporter un repas fait maison sur leur lieu de travail. Si vous faites partie de ces travailleurs économes, préparez-vous à des changements dès le mois de janvier. À moins que le gouvernement n’ose pas remettre en cause le statu quo, étant donné les difficultés des Français. Affaire à suivre…