Vous préférez échanger avec vos proches avec des applications plutôt que par SMS ? Dans ce cas, vous avez déjà entendu parler de Telegram. La promesse de cette messagerie ? Des conversations chiffrées de bout en bout. À l’image de Whatsapp. Cela dit, jusqu’ici, l’appli ne partageait pas de données avec les autorités. Résultat ? Les malfaiteurs de tout poil se retrouvaient sur cette appli. Afin de mener leurs affaires incognito. Dorénavant, ils ne seront plus si tranquilles. Car le fondateur de la firme, Pavel Durov, a fait l’objet d’une mise en examen récemment. Résultat ? Il va changer sa politique.
« Nous avons clarifié le fait que les adresses IP et les numéros de téléphones portables de ceux qui violent nos règles pourront être communiqués aux autorités en réponse aux requêtes judiciaires valides », a fait savoir Pavel Durov via sa propre chaîne Telegram.
Ce changement a même été mis par écrit, dans les conditions d’utilisation de la célèbre messagerie.
« Si Telegram reçoit une ordonnance valide des autorités judiciaires confirmant que vous êtes suspecté dans une affaire impliquant des activités criminelles. (…) Nous effectuerons une analyse juridique de la demande et pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes. », précisent maintenant les CGU de la plateforme.
Ce qui change pour les utilisateurs de Telegram
Lancée en 2013, cette appli s’est toujours targuée de respecter la réglementation de l’UE. Dès ses premières années d’existence, elle avait promis de ne jamais révéler les données de ses utilisateurs. En effet, jusqu’à présent, la législation n’obligeait pas Telegram à collaborer avec les autorités. À part en cas d’enquête liée au terrorisme, à la demande des tribunaux.
Ces dernières semaines, Pavel Durov avait déjà pris d’autres engagements. Surtout concernant la modération de la messagerie. Avec des fonctionnalités basées sur la géolocalisation :
- People Nearby : une option pour se mettre en contact avec d’autres utilisateurs, présents autour de soi.
- Businesses Nearby : pour découvrir des entreprises sûres à proximité.
La mise en examen du patron de Telegram a débuté après son arrestation. Fin août dernier. En cause ? Les infractions commises grâce à son appli. Qui ont poussé les autorités françaises à l’empêcher de quitter le territoire national. De son côté, le trentenaire avait trouvé cette décision surprenante. Ne se considérant pas comme responsable des agissements des utilisateurs de la messagerie. Il reconnaît pourtant que ces derniers temps, leur nombre a beaucoup augmenté. Ce qui a fini par permettre « aux criminels d’abuser plus facilement de notre plateforme », selon ses propres mots.