Assurance-chômage : comment les syndicats vont se mobiliser ?

Alors que la réforme de l'assurance-chômage portée par Catherine Vautrin et Gabriel Attal s'annonce très sévère, les organisations syndicales se rebiffent.

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Depuis plusieurs mois, les partenaires sociaux et les membres du gouvernement ont du mal à se mettre d’accord. En effet, le Premier ministre a annoncé qu’une réforme de l’assurance-chômage allait prendre effet dans les prochains mois. Au programme ? Un allongement de la durée de cotisation requise pour ouvrir des droits. Mais aussi une indemnisation limitée à 15 mois pour tous les moins de 57 ans. Forcément, ce projet ne fait pas l’unanimité.

Les associations ont déjà tiré la sonnette d’alarme en interpellant Emmanuel Macron. Même parmi les députés Renaissance, certains ont fait part de leurs réserves quant à la réforme de l’assurance-chômage. Et les syndicats, dans leur ensemble, paraissent déterminer à agir de concert pour empêcher l’adoption du texte dans les prochains jours. Mais comment vont-ils s’y prendre ? On fait le point tout de suite !

Faire bloc contre la réforme de l’assurance-chômage

Il y a quelques jours, les organisations syndicales avaient déjà évoqué leur projet d’alliance avec les élus du groupe Liot. À présent, l’heure est à la concertation. Par-delà les divergences et les étiquettes, il faut trouver un terrain d’entente pour barrer la route à la réforme de l’assurance-chômage. Voilà ce que Denis Gravouil, de la CGT, a révélé dans les colonnes de Merci pour l’Info. Il annonce une action en justice pour que le texte ne puisse pas passer face aux parlementaires.

« On est en train de se parler. Il va falloir trouver des biais juridiques. Le ministère du Travail doit supposer que nous allons faire un recours, il doit blinder son texte. »

De son côté, la CFDT dit vouloir attendre avant de lancer des démarches en justice.

« On ne part pas du principe qu’on va forcément contester, on attend d’avoir le projet de décret. », note Olivier Guivarch.

Premier problème : l’opinion publique. Après des mobilisations infructueuses contre la réforme des retraites, elle se fait discrète face à la réforme de l’assurance-chômage. Il va donc falloir que les français comprennent clairement ce qui les attend si le texte entre en vigueur.

« Il faut rendre les choses concrètes et informer beaucoup de monde. », note Denis Gravouil de la CGT.

La CFDT, elle, mise sur les experts pour convaincre le grand public.

« Nous cherchons à organiser des échanges avec des économistes, pour peser sur l’opinion publique. », explique Olivier Guivarch.

Qui s’oppose à la réforme ?

De nos jours, l’actualité offre de nombreuses occasions de s’indigner. Perte de pouvoir d’achat, insécurité, montée de l’extrême droite, ou encore massacres en cours à l’international… Les sujets difficiles se bousculent dans les médias. Or, même si chacun peut avoir besoin de l’assurance-chômage… Peu de gens défilent dans les rues pour s’opposer au projet du gouvernement.

Cela ne signifie pas que tous les citoyens l’acceptent. Dernièrement, un technico-commercial sans emploi a lancé une pétition sur Change.org. La CFDT salue cette initiative. Elle soutient le texte annoncé par les députés du groupe Liot. Le fait que l’opinion publique ne semble pas s’émouvoir, s’explique par le manque d’empathie envers les chômeurs. Parfois perçus ou présentés comme des assistés, ne faisant pas assez d’efforts pour s’en sortir.

Les syndicats n’en sont pas à leur coup d’essai. L’an dernier, ils avaient déjà tenté de s’unir pour faire reculer Élisabeth Borne, sur la réforme des retraites. Sans succès. Pour contrer la réforme de l’assurance-chômage, il va falloir en faire plus :

« Il faut agir assez rapidement. Le projet de décret va nous être soumis cette semaine ou au plus tard la semaine prochaine. », considère la CFDT.

Si la manœuvre des organisations syndicales ne fonctionne pas, le texte entrera en vigueur le 1ᵉʳ décembre prochain.

« La mise en œuvre des règles actuellement en vigueur va être maintenue jusqu’au 30 novembre. », a précisé le cabinet de la ministre du Travail. 

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