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Acteur, comique, homme de scène, homme de lettres, et même de radio ou de télévision… Difficile d’imaginer une personnalité plus touche à tout qu’Édouard Baer. Il fait ses débuts sur Radio nova dans les années 1990. Mais le grand public le connaît aussi pour son célèbre monologue du scribe, dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.
Une carrière brillante et une tendance à toujours savoir faire un trait d’esprit au bon moment. Avec son humour, son érudition et sa capacité à improviser sur demande… Le célèbre comédien a su séduire beaucoup de monde. Aussi, ce 23 mai, alors qu’Édouard Baer se retrouve éclaboussé par plusieurs scandales d’ordre sexuel, c’est encore la déception qui domine sur la Toile. Lui qui totalise des dizaines de rôles sur grand écran, était encore à l’affiche de Daaaaaalí !, en 2023. Pour l’instant, aucune de ces victimes présumées n’a porté plainte. Mais les journalistes de Cheek et Mediapart ont pu recueillir leur parole. Tout en essayant d’obtenir des réponses de la vedette…
Édouard Baer : avait-il senti le vent tourner ?
Le 12 mai dernier, une séquence avait déjà fait grand bruit sur les réseaux sociaux. On y voyait l’acteur, face à Laurent Delahousse dans l’émission 20 h 30 Le Dimanche. Ses propos concernant la vague MeToo avait suscité l’incompréhension de plusieurs internautes.
« Vous rendez-vous compte qu’il y a douze sujets en un, douze prises de parole différentes, il y a des scandales, tout est différent, y a des saloperies, y a des malentendus, je pense que c’est les médias qui réunissent tout ça dans une grande cause d’époque. »
Comme beaucoup de personnalités avant lui, Édouard Baer avait profité de ce passage sur France 2, pour tacler le tribunal médiatique.
« C’est terrible, parce que tout est lié, le fait de ne plus passer par les tribunaux fait que toute parole serait bonne à dire, à répandre. (…) Avant, la parole des hommes était dominante et aujourd’hui, il y a une sorte d’inversion, avant qu’il y ait un rééquilibrage. »
S’il semblait si nerveux, c’est sans doute parce qu’il savait qu’un papier se préparait à son sujet. En effet, l’une des six femmes ayant témoigné dans la presse, rapporte qu’il a tenté de la contacter en avril dernier, messages à l’appui.
« Des bruits me reviennent des années après comme quoi tu penserais que ton départ de Nova est lié à moi. J’en suis bien désolé car c’est le contraire qui s’est passé. Je suis à ta disposition pour en parler. », aurait écrit Édouard Baer, à une ancienne collaboratrice, qui l’accuse aujourd’hui.
6 histoires, du théâtre à la radio…
Les faits dénoncés par ces 6 femmes se seraient déroulés entre 2013 et 2021. Il s’agit d’anciennes collaboratrices, mais aussi de fans. Toutes âgées d’une vingtaine d’années lorsqu’elles ont croisé sa route. Certaines pointes des propos obscènes. Des avances répétées avec insistance sur de longues périodes. Mais Édouard Baer est aussi accusé d’avoir touché certaines d’entre elles au niveau de la poitrine. Ou encore via des baisers forcés. Dans un climat de libération de la parole, elles ont décidé de briser le silence. D’autres témoins, contactés par Mediapart, admettent que la star avait un traitement particulier. Du fait de son talent.
“C’est Édouard, il déconne. (…) Il est brillant, donc on lui passe tout (…) Il est très tactile, Édouard, le coup de mordre, il le fait à des hommes, des femmes, c’est son truc, c’est enfantin. », relate une ancienne collaboratrice de l’animateur, à Radio Nova.
De son côté, Édouard Baer semble découvrir avec surprise les accusations qui pèsent contre lui. Il a d’ailleurs tenu à s’excuser.
« C’est avec stupeur et une grande tristesse que je découvre les témoignages que vous me rapportez. (…) Je ne me reconnais pas dans les mots ou les gestes qui me sont attribués, mais je ne peux qu’exprimer mes regrets que mon comportement ait mis mal à l’aise ou blessé ces femmes. Je n’ai pas eu l’intelligence de le percevoir. J’en suis profondément désolé. Je n’ai jamais cherché à les heurter intentionnellement. Je leur présente toutes mes excuses. « , écrit-il dans un message adressé aux journalistes ayant mené l’enquête.
Contacté par téléphone par Cheek et Mediapart, il n’a pas souhaité réagir aux détails des 6 témoignages recueillis. Il a néanmoins livré son ressenti.
« Que des femmes m’en veuillent à ce point-là, je ne l’aurais jamais imaginé »
