Afficher les titres Masquer les titres
Autrefois, les gens ne pouvaient compter que sur la télé pour se distraire. En encore, on y trouvera quelques chaînes. En noir et blanc. De nos jours, chacun a le choix entre plus d’une vingtaine de canaux. Et même les plus âgés ont massivement adopté Internet, pour s’instruire, suivre les informations ou s’amuser. Il faut dire que les écrans actuels ont bien plus d’attrait que les émissions hertziennes d’hier. Malheureusement, ils peuvent aussi avoir des effets délétères sur notre santé. Notamment en ce qui concerne nos chères petites têtes blondes.
Depuis quelques années, on soupçonne le smartphone de pénaliser le développement des enfants. Or, parmi les tout petits, certains ne semblent plus pouvoir se passer de ce précieux gadget. Parfois avant même de savoir parler. Une situation qui inquiète les enseignants comme les médecins. Estimant qu’il s’agit d’un risque pour la population, Emmanuel Macron a ordonné la mise en place d’une commission d’experts. Afin qu’ils donnent des pistes à propos de l’usage d’écrans chez les plus jeunes. Ces derniers ont dressé un constat sans appel. Tout en listant plusieurs pistes, afin de résoudre le problème. On fait le point tout de suite !
Écrans : les parents face aux géants du numérique
Petits ou grands, sur nos téléphones et nos tablettes, nous avons presque tous le même problème. Nous nous laissons happés par un flot continu d’images, de phrases et de sons. La navigation dure. Les minutes deviennent des heures. Ainsi, l’usage que nous faisons des écrans déborde sur notre sommeil. Ou sur nos tâches quotidiennes. Un phénomène largement décrit par les experts de la commission nommée par le président. Et qui, selon eux, n’a rien d’un hasard. Les écrans ont tendance à hypnotiser les plus jeunes. Tout en faisant passer des messages et des valeurs parfois délétères.
« Nous avons été bousculés par les stratégies de captation de l’attention des enfants, devenus une marchandise à monétiser, et alarmés par certaines représentations, de la femme par exemple. », explique le psychiatre Amine Benyamina, qui se trouve à la tête de ce groupe d’expert.
Le rapport ne diabolise pas la technologie dans son ensemble. Et souligne même que certains outils peuvent aider les enfants à apprendre, et à s’informer. Néanmoins, on ne peut laisser les bambins scroller seuls, sans s’attendre à ce qu’ils ne soient exposés à de graves risques. Ce qui suppose que les adultes contrôlent et accompagnent davantage l’usage des écrans.
« L’enfant n’est pas un “petit adulte”, il a besoin d’interactions. »
Les mesures avancées par les experts
Bien sûr, l’État ne pourra pas vérifier que les familles appliquent ces préconisations. Néanmoins, les experts ont mis en avant plusieurs postes. Afin de conseiller les parents en quête de réponse et de solutions. Ainsi, ils ont distingué plusieurs âges clés à garder en tête, pour gérer l’accès aux écrans :
À lire Rester trop longtemps aux toilettes : découvrez les risques pour votre santé
- Avant 3 ans, l’enfant ne doit tout simplement pas utiliser de smartphone ou de tablettes.
- Avant 11 ans, il ne doit pas avoir son propre téléphone portable.
- Avant 13 ans, il ne doit pas accéder à Internet sans surveillance
- Enfin, après 15 ans, le jeune peut avoir accès aux réseaux sociaux. Sans que les parents le laissent se débrouiller seul.
Bien sûr, toutes ces préconisations font un bel effet sur papier. Or, dans la pratique, pas sûr qu’elles soient si faciles à mettre en place. Avec de jeunes esprits majoritairement biberonnés aux écrans. Néanmoins, le gouvernement va plancher de son côté, pour montrer l’exemple. Notamment à l’école.
« Tout le monde doit balayer devant sa porte, y compris l’Etat, l’éducation nationale et les collectivités locales impliquées dans l’éducation nationale. (…) C’est vrai que, dans un certain nombre d’établissements, de collectivités, les manuels ont été remplacés par des écrans. », a souligné le Premier ministre face aux députés mardi 30 avril.
Selon Gabriel Attal, il faut mener une politique nuancée, sans foncer tête baissée vers le numérique.
« Je ne suis pas technophobe à considérer qu’il faut proscrire tout écran. Il peut y avoir une visée pédagogique et un intérêt pédagogique. Mais l’écran pour l’écran n’a aucun intérêt, il peut être dangereux et donc on devra repenser aussi un certain nombre de politiques qui sont aujourd’hui menées dans nos services publics, notamment dans l’éducation. », a ajouté le chef du gouvernement.
L’exécutif envisage aussi de légiférer sur la présence d’écran chez les assistantes maternelles et dans les crèches. Affaire à suivre…