Décidément, voilà une déferlante qui ne semble pas prête à s’arrêter. Trop tard pour les uns, juste à temps pour les autres… La parole se libère. Parmi les figures de proue du mouvement MeToo en France, on trouve l’artiste Andréa Bescond ou encore la comédienne Judith Godrèche. Les abus ne passent plus inaperçus. Et même du côté des hommes victimes, les langues se délient. Ainsi, ces derniers mois, le directeur de casting Stéphane Gaillard et l’acteur Aurélien Wiik ont témoigné publiquement. Mais désormais, la vague touche le secteur médical. Ainsi, l’urgentiste Patrick Pelloux fait maintenant la une des journaux. Car plusieurs femmes l’ayant côtoyé dans un contexte professionnel dénoncent des agressions…
Comme toujours dans ce genre d’affaires, il s’agit pour l’heure de témoignages. Et pour tirer des conclusions, il faudra attendre que la justice tranche sur ce dossier. Les éléments que nous allons traiter ici sont des accusations. Mais elles ne signifient pas que Patrick Pelloux soit jugé coupable à l’avenir. Or, ce problème ne date pas d’hier. Et certaines victimes présumées avaient déjà tenté de se faire entendre par le passé…
Patrick Pelloux : des abus à l’hôpital ?
Il y a plusieurs années, une praticienne du nom de Karine Lacombe avait déjà alerté sur cette affaire. À Paris, elle exerce comme cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine. Cela dit, à l’époque, elle n’avait pas cité le nom de Patrick Pelloux. Et il aura fallu beaucoup de temps pour que d’autres témoignages ne sortent. D’après les femmes ayant pris la parole, l’urgentiste aurait commis des agressions, mais aussi des actes de harcèlement sexuel. D’autres encore, lui reprochent des propos déplacés.
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Cette histoire peut s’avérer étonnante, pour ceux qui ne travaillent pas dans le milieu hospitalier. Mais Patrick Pelloux avait d’ailleurs fait l’objet de mesures dès 2008. Lorsque la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, l’a écarté de l’hôpital Saint-Antoine. En ce temps-là, les accusations pesant contre lui n’avaient pas fuité. Il s’agissait officiellement d’une simple mutation. Néanmoins, il faut rappeler que des affaires similaires ont déjà eu lieu dans le secteur médical. Ainsi, en Wadih Saïdi un en poste à l’hôpital de Lavaur, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2023, pour des faits semblables. Idem pour Michel Scotté. Un chirurgien du CHU de Rouen. Surnommé « Frotte-man » (sic) par ses étudiantes. Et condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis pour agressions sexuelles aggravées et harcèlement. Assortis d’une interdiction d’exercer pour 5 ans.
Concernant Patrick Pelloux, il faudra encore attendre le verdict du juge. Une chose est sûre : sur les réseaux sociaux, le MeTooHopital connaît un emballement grandissant. De quoi inquiéter celles et ceux qui ont pu s’en prendre aux autres soignants, et qui pensaient s’en sortir, en toute impunité.