Prix dans les rayons : une nouvelle loi qui pourrait provoquer une hausse des prix

Depuis plus d'un an, les ménages voient les prix grimper dans les rayons. Et selon certains élus, la tendance devrait se poursuivre.

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Ces derniers mois, l’inflation atteint des niveaux records. Une situation qui pénalise l’ensemble des Français, et mine leur pouvoir d’achat. En effet, les prix affichés dans les rayons des supermarchés ne cessent de flamber. Une terrible époque pour les consommateurs, sonnés par cette folle valse des étiquettes. Pour permettre en plus grand nombre de faire ses courses sans se ruiner, le gouvernement parie sur le trimestre anti-inflation. Or, pour certains parlementaires, il faut s’attendre à voir les tarifs grimper encore dans les grandes surfaces. Et ce, à cause la loi Descrozailles. On fait le point tout de suite.

Les négociations tendues entre la grande distribution et leurs fournisseurs

Le 1er mars dernier, ce rude bras de fer a pris fin. Il opposait les enseignes de supermarchés aux industriels et aux producteurs. Or, ces derniers ont vu leurs frais exploser ces derniers mois, notamment sur les matières premières et l’énergie. Ce qui les a conduits à tenter d’augmenter leurs tarifs.

Néanmoins, dans le même temps, les grandes surfaces ont tout fait pour maintenir les prix les plus bas possibles dans les rayons. Et ce, en partie, afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais certaines chaînes de magasins n’ont pas réussi à trouver un accord avec quelques grands groupes de l’agroalimentaire. Ainsi, chez Carrefour, les clients auront bien du mal à trouver des boissons Tropicana.

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Une femme comparant les prix dans les rayons d'un supermarché.
En 2023, les prix continuent à augmenter dans les rayons. – Crédits Photos : iStock

La loi Egalim 3 ou Descrozailles peut-elle fait monter les prix dans les rayons ?

Malgré ces échanges et négoces sous haute tension, l’élu Frédéric Descrozailles (Renaissance) ainsi que d’autres députés estiment que le rapport de force reste favorable aux acteurs de la grande distribution. Mais le parlementaire révèle qu’il a bien du mal à se faire entendre par le Ministère de l’Économie.

« Ce n’est pas le moment, on lutte contre la hausse des prix !”, me dit Bruno Le Maire depuis le début. »

Il faut dire qu’exiger des négociations plus équilibrées à l’heure où l’inflation fait des ravages, voilà qui tombe plutôt mal. En effet, on peut craindre que ces contraintes ne conduisent les supermarchés à augmenter les prix dans les rayons. Ainsi, les lois Egalim 1 et 2 (adoptées en 2018 et 2021) visaient à protéger la rémunération des agriculteurs. Mais la loi Egalim 3, ou loi Descrozaille, concerne plutôt les industriels.

Vers le juste prix dans les rayons ?

Ce texte fait bondir Jacques Creyssel, de la Fédération du commerce et de la distribution.

« Ce projet de loi va accroître l’inflation. »

Cela dit, pour le député Frédéric Descrozailles, il s’agit notamment de payer les produits alimentaires, d’après leur vraie valeur.

« C’est une loi qui assume de pouvoir provoquer une hausse des prix à la vente de quelques points. L’alimentation a vocation à être payée un peu plus chère, je le dis depuis des années. »

L’élu qui porte la loi Egalim 3 admet donc que les prix pourraient dans les rayons. Mais il met en avant certaines aides, qui pourraient profiter aux plus précaires.

« Il y a d’autres politiques publiques pour aider les ménages qui en ont besoin. »

L’application de la loi Descrozailles

Ce texte porte, entre autres, sur l’usage des promotions dans les grandes surfaces. Elles devront, à l’avenir, se limiter à -34 %. Sur ce point, Bruno Le Maire avait aussi tenté d’oeuvrer contre les réductions supérieures à 50 %. Pour Frédéric Descrozailles, il s’agit d’une mesure efficace à long terme, pour contenir les prix dans les rayons.

« Paradoxalement, en limitant l’agressivité de ces promotions, on va permettre d’en faire plus. »

Des impacts sur le marché de l’emploi

Pour Jacques Creyssel, la loi Egalim 3 favoriserait surtout les mastodontes de l’agroalimentaire.

« Cette loi ne va pas profiter aux PME françaises mais aux grandes multinationales qui ont des marges très élevées. » 

Michel-Edouard Leclerc, qui préside le comité stratégique de l’enseigne du même nom, confirme. D’après lui, les lessives, dentifrices et déodorants proviennent, à 75 % de grands groupes étrangers. À l’exception notable de L’Oréal.

Toutefois, le député Descrozailles entend ben agir en favir des petits comme des grands. Une manière de mieux rétribuer ces entreprises, pour les encourager à investir et à recruter en France. Et ce même si cela passe par des prix plus élevés dans les rayons.

« La lutte pour le pouvoir d’achat, ce n’est pas que ce qu’on paye. C’est aussi ce qu’on gagne. Cette loi est faite pour protéger les salaires et les emplois. »

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