Pénurie : les éleveurs alertent sur un possible manque de cette variété de viande en rayons

Les éleveurs de bovins tirent la sonnette d’alarme : il pourrait bientôt y avoir une pénurie de viande. Une situation qui inquiète.

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La viande française est menacée de disparition. En effet, il pourrait bientôt y avoir une pénurie de viande dans les rayons. Ce qui pourrait laisser place à une part importante d’importation. La fédération nationale des éleveurs de bovins lance une alerte.

Une hausse importante d’importations

L’Hexagone a perdu 837 000 vaches depuis 2016 ; 494 000 sont des vaches allaitantes. C’est la Fédération nationale des éleveurs de bovins qui a lancé l’alerte. Une fédération qui réunit les producteurs de vaches allaitantes, autrement dit, élevées pour la viande.

Plusieurs facteurs peuvent être derrière ce taux important de perte : départs à la retraite non remplacés, arrêts d’activité, aléas climatiques… Étant la première productrice de viande bovine d’Europe, la France voit son cheptel de plus en plus mince.

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En à peine six ans, on a comptabilisé 11 % de tête en moins. Ce qui a pour conséquence pour l’industrie une hausse importante des importations. Les industriels de l’agroalimentaire ont donc du mal à alimenter leurs usines et le marché national avec de la viande française.

Le plus souvent, ils se tournent vers des bêtes importées, comme celles de Pologne par exemple. En comparant les chiffres de septembre 2021 et de septembre 2022. On peut constater une hausse de près de 15,3 % d’augmentation des importations sur un an.

C’est ce que révèle une note de conjoncture de l’établissement FranceAgriMer. Ces chiffres inquiètent et pourraient rejoindre ceux de la viande d’agneau. Celle-ci provient déjà, pour plus de la moitié, de l’étranger.

Le métier d’éleveur n’attire plus

La fédération qui a donné l’alerte affirme que les industriels n’ont commencé à se soucier de cette pénurie de matière première que très récemment. Jusqu’ici, ils pouvaient compter sur les vaches des éleveurs qui quittent leur métier pour alimenter largement les abattoirs. Cela dit, il n’en est plus ainsi aujourd’hui.

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Le métier d’éleveur n’attire plus avec les coûts de production qui sont en très nette augmentation à cause de l’inflation. Il y aurait des discussions en cours pour tenter de sauver la filière. Après le porc, le bœuf est la viande la plus consommée dans l’Hexagone, elle est par ailleurs la viande la plus consommée au monde.

L’année dernière, un Français achetait en moins 1,5 kg de viande rouge en moyenne qu’au premier semestre de 2021. En viande (sans compter la volaille), les dépenses des ménages ont reculé à la fin de l’année 2022. On parle d’un recul de près de 11,8 % sur 9 mois. Des chiffres qui inquiètent et qui pourraient encore empirer face à une Pénurie de viande bovine française.

La sécurité d’approvisionnement des entreprises en jeu

Lors d’une conférence de presse datée de ce 25 janvier, Bruno Dufayet, président de la fédération nationale des éleveurs bovins (FNB), a alerté :

« On a le sentiment que la situation est en train de nous échapper »

M. Dufayet a souligné que cette décapitalisation aboutit à une :

« pénurie de viande bovine française ».

Ce, alors même que selon lui, la consommation est stable.

« Les ovins ont connu ça dans les années 1980 » a-t-il révélé.

De son côté, le vice-président de la fédération nationale des éleveurs bovins, Emmanuel Bernard, a avoué :

« Désormais, la sécurité d’approvisionnement de chaque entreprise est en jeu. »

Le président de la FNB a laissé entendre que les abatteurs étaient depuis un an tenus de leur proposer des contrats. Des contrats qui auraient le mérite :

« de sécuriser le revenu des producteurs et l’approvisionnement » des abattoirs.

« On n’inversera pas la tendance, mais on doit essayer d’enrayer » la baisse du cheptel, a-t-il ajouté.

Le métier d’éleveur ne rémunère pas

« On n’est pas loin » d’avoir atteint un point de non-retour, estime sur Franceinfo, jeudi 26 janvier, Cédric Mandin. Le secrétaire général de la FNB avoue :

« on a très peur, c’est une grosse crise ».

Selon l’éleveur de vaches charollaises en Vendée, il n’y aurait plus de renouvellement. Les jeunes ne viennent plus dans le métier d’éleveur.

Un métier qui selon lui ne rémunère malheureusement pas et ils seraient en train de perdre des animaux au fur et à mesure. Cédric Mandin constate que les vaches disparaissent des paysages ruraux. La situation est telle que les gens préfèrent arrêter la production.

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L’éleveur vendéen indique que cette pénurie de bœuf made in France va de pair avec une hausse des importations de « plus de 6 % sur l’année 2022 ».

« Ça nous fait très peur. On a un super produit en France, on a un produit d’exception. Il faut continuer à mettre en avant la viande française », indique Cédric Mandin.

Sources : aufeminin.com

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