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Il y a quelques semaines, le report des hausses des pensions du régime de base avait déjà fait les gros titres. Traditionnellement, les retraites versées par la Cnav font l’objet d’une revalorisation en janvier. De manière à rester indexée sur l’inflation. Sauf que cette année, déficit oblige, le gouvernement avait prévu de décaler cette hausse à l’été. Une mauvaise nouvelle pour de nombreux séniors, parfois au bord de la précarité.
Dans ce contexte, d’importantes discussions ont eu lieu à l’Assemblée nationale, pour revenir sur le montant des retraites. Finalement, le gouvernement a tranché : il y aura bien une augmentation de 0,9 % des pensions du régime de base dès janvier 2025. C’est Laurent Wauquiez (député LR) qui avait vendu la mèche à ce sujet en début de semaine. Or, mardi, Laurent Saint-Martin, le ministre de l’Économie, a confirmé ce compromis avec la droite républicaine.
Retraite de base : il y a du nouveau
Normalement, avec l’inflation mesurée en 2024, la revalorisation des pensions aurait dû se faire à hauteur de 1,8 %. Or, l’exécutif souhaitait repousser cette augmentation à juillet 2025, pour faire des économies sur le premier semestre. En rehaussant les retraites de base dès janvier, de seulement 0,9 %, le gouvernement coupe la poire en deux en quelque sorte. Cette mesure s’appliquera aux 17 millions de retraités qui dépendent du régime de la base (CNAV), aux allocataires du régime général ainsi qu’aux anciens fonctionnaires. Au 1ᵉʳ janvier, elle grimpera à hauteur de la moitié de l’inflation enregistrée en 2024. Une donnée que l’Insee révèlera le 15 novembre prochain, avec la mesure de la hausse des prix constatée en octobre dernier.
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Jusqu’où grimperont les pensions du régime de base ?
D’après la Drees, en cumulant retraite de base et complémentaire, les retraités peuvent, en moyenne, compter sur 1 626 euros brut mensuels. En moyenne, la pension de base culmine à 814 euros brut mensuel (d’après les chiffres de la CNAV). Aussi, si une revalorisation a lieu au 1ᵉʳ janvier 2025, cela représente une hausse moyenne de 7 euros par mois. Pas de quoi mener la grande vie…
Pour les plus petites retraites, un mécanisme de compensation est néanmoins prévu.
« Il n’y aura pas de perte de pouvoir d’achat pour les retraites en dessous du Smic. », assure Laurent Saint-Martin.
En effet, les seniors avec une pension inférieure au niveau Smic auront droit à une seconde revalorisation, dès le 1er juillet 2025. On ignore à quel taux cela dit. Mais le ministre de l’Économie a accepté d’en dire plus.
« L’objectif est que ces retraités bénéficient d’une année indexée sur l’inflation. »
Ce qu’on dit peu, c’est que pour ceux qui touchent une retraite supérieure au Smic, il n’y a pas d’amélioration en vue. En effet, ils auront une seule revalorisation, égale à la moitié de l’inflation en janvier 2025. Ce qui, mathématiquement, revient au même qu’une hausse indexée sur la hausse des prix en juillet 2025. Mais certains pointent aussi des effets à longs termes, plus problématiques :
« En effet, la revalorisation de 0,9 % leur assure une base de calcul moins haute pour les futures revalorisations annuelles. Prenons l’exemple d’une pension de 1600 euros. Dans le dispositif initial, cette personne aurait touché 1600 euros mensuels au premier semestre, puis 1628,80 euros au second, après revalorisation de 1,8 % au 1er juillet. Dans le second mécanisme, la personne toucherait 1614,4 euros chaque mois, après revalorisation de 0,9 % au 1er janvier. La hausse de l’année 2026 se fera sur une base de calcul plus faible, dans le deuxième exemple. », commente Guillaume Jacquot, journaliste politique, dans les colonnes de LCP.