Conserves ou bocaux en verre : est-ce que ces deux emballages se valent ?

Dans les épiceries et les supermarchés, on peut choisir des conserves en métal ou des bocaux en verre. Mais ces deux conditionnements n'ont pas la même valeur aux yeux des consommateurs.

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Mine de rien, ces 2 méthodes de conservation commencent à dater. En France, c’est Nicolas Appert qui a eu l’idée de placer des aliments dans des bocaux en verre stériles, à la fin du XVIIIᵉ siècle. En effet, le processus implique de plonger les récipients dans une eau chauffée à 100 ° C. Dès 1810, Pierre Durand lui succède, en lançant la conserve métallique. Depuis, ces formats ont connu un succès formidable, dans l’industrie comme dans les magasins. Iconiques, les conserves ont même inspiré de nombreuses œuvres à Andy Warhol, en 1962.

Cela dit, on ne peut pas dire que les bocaux en verre jouent à égalité avec les conserves. De nos jours, la version métallique représente 88 % des ventes sur les conserves de légumes. Derrière cet écart, un facteur évident : le prix. Comptez environ 1 euro de plus pour des aliments conditionnés en bocaux. Dans une époque marquée par la baisse du pouvoir d’achat, beaucoup de gens n’hésitent pas une seule seconde. Pourtant, les boîtes en métal présentent tout de même quelques inconvénients. On fait le point !

Le verre, un gage de qualité ?

Ce qui est sûr, c’est que dans l’inconscient collectif, les bocaux ont quelque chose de plus précieux. Bon nombre de consommateurs s’imaginent qu’ils renferment des saveurs plus douces que les conserves métalliques.

« Utiliser le verre est un choix stratégique pour positionner la gamme comme une offre qualitative et gourmande, plus premium. », note Emma van Poucke, qui intervient comme cheffe de produit chez Vivien Paille.

Vivien Paille a d’ailleurs récemment lancé une gamme de repas cuisinés en bocaux. Et pour faire saliver les gens, la firme a aussi misé sur le packaging.

« On voulait un contenant transparent, pour que le consommateur puisse voir le produit, être attiré. »

Il est vrai qu’un bocal en verre ne réserve pas de mauvaise surprise. On voit immédiatement ce que la marque nous vend. Mais il y a aussi tout un imaginaire, souvent plus séduisant que celui qu’on associe aux boîtes métalliques.

« Le bocal évoque le fait maison, l’artisanat, alors que la conserve en métal convoque immédiatement l’idée de l’industrie. », explique Valérie Zeitoun, maîtresse de conférence à l’IAE de Paris. 

Conserves en métal ou en verre : un effet placebo ?

Or, s’agissant de nourriture, l’emballage a beaucoup d’importance pour l’expérience des consommateurs. Gilles Fraysse, à la tête de HappyMatch, il accompagne les marques au quotidien. Pour lui, la différence entre conserves et bocaux ne fait aucun doute.

« C’est simplement une histoire d’image, mais ça compte ! »

Et pour illustrer ce phénomène, il cite les produits la Laitière, conditionnés en verre depuis des années.

« On faisait goûter le même yaourt dans un pot en plastique et un verre. Systématiquement, le second était jugé meilleur. Le conditionnement induit le goût. »

Conserves ou bocaux : quel format nuit le plus à la planète ?

Pour départager les deux options, on peut analyser leurs impacts sur leurs environnements. Si on fie uniquement aux matériaux, le fer comme le verre ont les mêmes conséquences au niveau de la production. Dans les deux, il faut consommer beaucoup d’énergie pour fabriquer ces contenants. Mais les bocaux en verre ont un avantage de taille, par rapport aux conserves métalliques. En effet, on peut facilement les réutiliser. Certains pays ont même recours à la consigne pour ces emballages.

« C’est ce que fait massivement l’Allemagne. », commente Céline Barral, de chez Bonduelle/

En se recyclant à l’infini, le bocal suppose moins de production. Une bonne nouvelle sur le plan écologique ! Or, on sait qu’en mai 2025, une phase d’expérimentation va débuter dans 4 régions françaises. En Normandie, en Bretagne, dans les Pays de la Loire et dans les Hauts-de-France, les bocaux seront consignés à hauteur de 20 à 30 centimes. En rapportant les conserves en verre, les consommateurs pourront récupérer cet argent. De là, les contenant pourront être désinfectés pour servir de nouveau…  Ce système s’appliquera aussi pour les bouteilles de verre.

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Sources : leparisien.fr

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