Thon en boîte contaminé au mercure : deux ONG tirent la sonnette d’alarme

Dans vos snacks ou vos salades, le thon figure en bonne place ? Dans ce cas, méfiez-vous ! Dans certains boîtes de conserve, on trouve parfois trop de mercure.

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Ce 29 octobre 2024, Foodwatch et Bloom ont frappé fort, en dévoilant une enquête intitulée Du poison dans le poisson. Les deux ONG y pointent la présence inquiétante de mercure dans le thon en boîte, vendu aux européens. Comme l’hexane, les PFAS ou d’autres composés chimiques, ce produit inquiète les scientifiques.

« L’une des dix substances les plus préoccupantes au monde, comme l’amiante ou l’arsenic. »

En effet, le dérivé de cette substance aurait de graves impacts sur la santé des consommateurs.

« Le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) a classé le méthylmercure cancérogène possible. »

Après avoir dressé un constat alarmant, Bloom et Foodwatch appellent les autorités et les grands groupes à agir en urgence. Et pour cause : en France, le thon est l’un des poissons les plus consommés. Il s’agit donc d’un produit qui se retrouve couramment dans les placards des ménages. En particulier en conserves. On fait le point sur ce nouveau scandale sanitaire !

Thon contaminé : comment les ONG ont mené l’enquête ?

De son côté, l’association Bloom a analysé 148 références de thon en boîtes. Verdict ? On retrouve du mercure dans 100 % des conserves testées. Pire : dans certains cas, on relève même 4 fois plus de mercure que les seuils prévus par les normes européennes. Or, il s’agit de produits en vente en France, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne ou encore en Italie.

Au total, plus de 50 % des échantillons contenaient cette substance, bien au-delà des limites fixées pour les autres poissons. Car il faut bien le noter : le thon n’est pas logé à la même enseigne que les autres espèces en termes de réglementation. Un point que les ONG n’hésitent pas à dénoncer.

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  • Pour le lieu ou le cabillaud, les normes UE interdisent une teneur en mercure supérieure à 0,3 mg par kilo.
  • Pour le thon, la limite grimpe à 1 mg par kilo.

Alors même que le mercure n’a rien d’anodin pour nos organismes.

« Ce métal est un puissant neurotoxique : de faibles doses consommées régulièrement suffisent pour entraîner de graves troubles du développement neuronal chez les enfants et attaquer le fonctionnement cérébral des adultes. », précisent Bloom et Foodwatch.

Une grande marque dans la tourmente

Beaucoup de gens établissent un lien de causalité entre la qualité et le prix. Or, dans leur enquête, les deux associations ont révélé que les boîtes de thon Petit Navire donnaient les pires résultats.

  • Dans les conserves de la marque, les ONG ont retrouvé un taux de mercure de 3,9 mg par kilo
  • Juste après, on retrouve les conserves Carrefour, trouvées en Espagne, avec 2,5 mg de mercure par kilo.
  • Il faut ensuite citer le thon de la marque As do Mar, en vente en Italie, qui contient 1,5 mg de mercure par kilo.

Thon : l’ANSES prend le problème au sérieux

Jeudi dernier, l’agence avait déjà pris la parole sur les dangers du mercure.

« À haute dose, le méthylmercure est toxique pour le système nerveux central de l’être humain, en particulier durant son développement in utero et au cours de la petite enfance. »

Pour éviter les ennuis, l’ANSES suggère de se limiter à deux repas à base de poisson par semaine. En évitant les prédateurs sauvages, dont le thon fait partie. Malheureusement, d’après Bloom et Foodwatch, il s’agit pourtant de l’espèce la plus prisée en Europe. De son côté, l’ANSES alerte également sur la raie, la dorade ou encore la lotte. Plus un poisson est au sommet de la chaîne alimentaire, plus il contient de mercure.

Pour les deux ONG à l’origine de l’enquête, il faut abaisser les limites à 0,3 mg de mercure par kilo de thon. Elles se positionnent :

  • Pour bannir les conserves ayant un teneur en mercure au-delà de ce seuil dans le commerce
  • De ne plus servir ces poissons contaminés dans les cantines des écoles, dans les crèches, ni dans les hôpitaux ou la maison de retraite.

Vers un changement ?

Pour mobiliser l’opinion publique, Bloom et Foodwatch ont aussi lancé une pétition. L’objectif ? Interpeller les acteurs de la grande distribution, afin qu’ils appliquent des contrôles plus stricts. Mais aussi qu’ils cessent de mettre le thon en avant. Et qu’ils informent leur clientèle sur les dangers posés par le poisson contaminé au mercure.

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Contactée par France Bleu, la ministre de la Santé a confirmé que cette enquête l’avait alertée.

« La sécurité des produits alimentaires en France est une responsabilité partagée. (…) Nous devons écouter, regarder, contrôler (…) les exploitants alimentaires sont en premier lieu responsables de la conformité des produits qu’ils mettent sur le marché, et à ce titre ils doivent procéder à des autocontrôles rigoureux pour garantir les seuils réglementaires. », a réagi Geneviève Darrieussecq.

Elle renvoie également vers la réglementation de l’UE au sujet du thon.

« La France applique les dispositions européennes. (…) Est-ce qu’il faut changer les normes ? (…) c’est quelque chose à travailler avec la Direction générale de l’alimentation et l’Union européenne. »

Thon contaminé : Petit Navire réplique

La marque a réagi sur franceinfo pour défendre ses produits.

« La consommation de produits Petit Navire est parfaitement sûre pour les consommateurs. (…) La sécurité et le bien-être de nos consommateurs sont une priorité absolue. »

L’entreprise assure qu’elle vend du thon conforme aux normes françaises et européennes. Elle déclare aussi que des analyses ont lieu régulièrement sur le poisson mis en boîte.

« Des tests sur nos espèces de thon dans nos différentes zones d’approvisionnement pour vérifier la conformité des poissons que nous achetons et garantir la sécurité de nos produits. »

Petit Navire dément ainsi l’enquête des deux ONG.

« [Ils] n’ont jamais révélé de taux de mercure supérieurs aux normes européennes en vigueur. »

Sources : francebleu.fr

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