Si vous nous lisez souvent, vous savez que les escrocs ont différentes méthodes pour piéger les autres. Certains sévissent en ligne, avec des courriels reprenant les codes des grandes entreprises. Ou même en se faisant passer pour des administrations. Mais en dehors des coups de fil et autres textos douteux, une autre arnaque peut vous toucher. Nous voulons parler de la facturation frauduleuse. Une pratique adoptée par des commerçants, désireux de maximiser leurs bénéfices. Ainsi, récemment, deux vendeurs de fruits ont dû rendre des comptes devant la justice… On fait le point !
Facturation frauduleuse : des additions multipliées par 10 !
Qui pourrait imaginer se faire dépouiller par un marchand de pomme et de laitue ? C’est pourtant bien ce qui s’est passé pour 11 personnes âgées, domiciliées dans l’ouest de la France. Le vendeur démarchait les clients à domicile. Et au moment de les encaisser, il modifie le montant à payer. La note pouvait ainsi passer de 74 à 740 euros. Ou encore de 108 à 708 euros. Une facturation frauduleuse, mise en place via le terminal de paiement (pour les cartes bancaires). Les victimes ont découvert le pot-aux-roses en examinant leurs relevés de compte.
L’individu, venu frapper aux portes, travaillait dans l’entreprise de son beau-père. Lui aussi jugé par le tribunal judiciaire de Caen, il dit ignorer la facturation frauduleuse pratiquée par son gendre.
« Mais des ventes de 700 € à des particuliers, ça vous semblait possible ? », demande une assesseure lors de l’audience.
Le gérant de la société, qui reconnaît d’autres infractions (factures manquantes, travail non déclaré), se dit dupé par le vendeur.
« Oui, c’est fréquent. Mais je ne vérifiais pas les comptes puisque je ne déclarais rien, et puis, je lui faisais confiance. », répond le beau-père impliqué dans l’escroquerie.
Du côté des victimes, l’avocat rappelle que la facturation frauduleuse n’avait pas d’intérêt pour les vendeurs. Qui n’encaissent pas directement les bénéfices. Il exige une indemnisation de 2 800 euros. Finalement, le chef d’entreprise a écopé de 6 mois ferme. Il ne pourra plus exercer pendant 5 ans, et devra payer 1 540 euros de dommages et intérêts à l’une des victimes. Quant au gendre mis en cause dans cette affaire, son jugement aura lieu plus tard.
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