Devoirs du soir pour les écoliers : pourquoi certains enseignants y tiennent ?

Après une longue journée en classe, on pourrait se demander si des enfants de 6 à 10 ans ont encore l'énergie pour faire leurs devoirs. Alors pourquoi cette pratique existe encore ?

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Au collège, au lycée ou pire, à l’université… Le travail en dehors de la classe fait partie des tâches inévitables. Pour certains étudiants, s’entraîner en faisant des devoirs est une bonne solution pour apprendre un cours à fond. Mais pour les élèves du premier degré (du CP au CM2), ces petits exercices à faire peuvent vite devenir une corvée. Car à cet âge, beaucoup d’enfants ont déjà du mal à rester immobiles et silencieux de 8 à 16 h. Alors pourquoi les instituteurs persistent à leur donner du travail à faire à la maison ? Pour les parents excédés et les écoliers mécontents, 3 enseignantes ont accepté de répondre

Impliquer les familles grâce aux devoirs

Avant d’aller plus loin, précisons que les devoirs écrits, en théorie, ne concernent les élèves de primaire. En effet, une circulaire remontant à 1956 proscrit d’exiger un travail écrit à faire à la maison pour cette tranche d’âge. Cela dit, il arrive souvent que les écoliers aient des leçons à apprendre. Et les instituteurs d’aujourd’hui ont toujours tendance à suggérer des exercices à nos chères petites têtes blondes.

« En général, je donne à revoir un petit texte déjà lu en classe, des mots de dictée à apprendre et une leçon à relire, pas plus. », témoigne Jeanne dans le HuffPost. « Je peux ponctuellement demander de poser une ou deux opérations à la maison, mais je ne sanctionne jamais quand ça n’a pas été fait. », renchérit sa collègue Elsa, elle aussi contactée par le média. 

En principe, les devoirs doivent permettre aux enfants de renforcer les apprentissages déjà vu en classe. Et ce, dans un contexte apaisé. Cette pratique aide également les parents à suivre les programmes des élèves. Et à s’investir dans leur instruction.

« Indispensables pour créer du lien avec les familles, en particulier dans des écoles en proie à une grande précarité sociale. », commente Elsa.

Il faut malgré tout tenir compte des parents, avant de charger le cahier de texte des enfants.

« Il ne faut en aucun cas que les devoirs les mettent en difficulté, ce n’est pas leur objectif. Il faut aussi prendre en compte que certains parents ne maîtrisent pas ou peu la langue et que des enfants n’ont pas de matériel pour travailler à la maison. »

Des limites à respecter

Attention à ne pas trop tirer sur la corde. En effet, parmi les écoliers, les conditions de vie en famille varient du tout au tout. Faire ses devoirs avec un parent calme et intéressé est une chose. Travailler dans le bruit, sans aucune aide, en est une autre. Entre 6 et 10 ans, un élève est encore trop jeune pour s’organiser seul. Ainsi, selon leurs situations, tous n’ont pas les mêmes chances d’apprendre efficacement ou de trouver la bonne réponse.

« Ça ne sert à rien de dire aux élèves : “apprenez vos mots de dictée” si on ne leur a pas appris comment faire. », note Clémence, qui fait la classe à des CM1 dans le Loiret.

En primaire, il faut aussi veiller à ne pas trop faire durer les devoirs.

« 30 maximum. », suggère Elsa. « Un élève peut passer trois heures sur ses devoirs et être encore en échec. », rappelle Jeanne.

Avec une priorité : éviter de dégoûter les écoliers, dès leurs premières années de scolarité.

 » Quand il y a des pleurs, des cris, du chantage, c’est contre-productif. », déclare Elsa.

Au contraire, il faut en réalité faire travailler l’enfant, en utilisant un registre ludique. Les tables de multiplications et les conjugaisons peuvent s’apprendre avec des chansons, des cartes à jouer…

« C’est en passant par le jeu qu’on crée l’engouement. », explique Clémence.

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